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Warren Barguil répond aux critiques : "C’est des idiots, ces gens-là"

Cyril Morin

Mis à jour 30/06/2019 à 19:26 GMT+2

CHAMPIONNATS DE FRANCE - À la surprise générale, Warren Barguil (Arkéa-Samsic) a remporté ce dimanche le titre de champion de France. De quoi savourer après un an et demi très compliqué dans son équipe bretonne qui n’a pas jamais hésité à soutenir son champion. Même quand le bruit médiatique s’est accentué.

Warren Barguil, nouveau champion de France

Crédit: Getty Images

C’était il y a à peine dix jours. Invité exceptionnel de Bistrot Vélo, Bernard Hinault avait sorti la sulfateuse au moment d’évoquer la forme de Warren Barguil. Le "Blaireau", pas connu pour avoir sa langue dans sa poche, critiquait le choix de carrière du maillot à pois du Tour 2017 et meilleur combatif de cette édition-là. Avec des termes très durs.
Mais le sport a cette beauté de bouleverser l’ordre temporel. Rien n’est jamais figé, a fortiori sur un vélo. Un exploit et tout peut changer. Ce dimanche, bien malin celui qui s’aventurera à critiquer Warren Barguil. Car son sacre aux Championnats de France ne souffre aucune contestation. Il peut même se vanter d’avoir arraché un sacre avec classe et panache. L’apanage des grands à n’en pas douter. Répondre quand il le faut. Si possible avec éclat.
En France, on casse mais j’aimerais être soutenu pour me dire comment je peux faire pour être meilleur
C’est une émotion toute particulière qui a donc saisi le nouveau porteur du maillot tricolore. Et derrière les micros d’Eurosport, même quelques minutes après son sacre, c’est avec des trémolos dans la voix que "Wawa" est revenu sur cet épisode, finalement symbolique de la perception générale autour de son choix de carrière de quitter Sunweb en 2017 pour tenter l’aventure Fortuneo-Samsic devenu Arkéa-Samsic. Sans réussite jusqu’à ce dimanche.
"Sur le podium, toutes les émotions positives mais aussi négatives sont ressorties, a-t-il expliqué dans les Rois de la Pédale. J’ai perdu ma grand-mère avant le Tour l’an passé. C’est toujours dur d’en parler. Moi je fais du vélo par passion, j’ai failli arrêter, vraiment. Pour moi, ça ne sert à rien d’être critiqué. Avoir autant d’ondes négatives autour de moi, ce n’est pas forcément sain. Je peux vivre en étant vendeur automobile, ce n’est pas quelque chose qui me dérange. Mais j’ai dit à ma femme que si j’arrêtais le vélo, je voudrais remonter dessus au bout d’une semaine".
Cette passion brûlante, c’est aussi ce qui lui a permis de tenir. Alors, forcément, sans hausser le ton mais en réclamant plus de respect, il a répondu en creux au Blaireau. "Les critiques ne font pas aller de l’avant, a-t-il argué. Enfin des critiques constructives si, mais des critiques négatives pour t’enfoncer encore plus et servir de bouc émissaire… C’est des idiots, ces gens-là. Je gagne aujourd’hui, je ne suis peut-être pas un grand champion comme ces personnes-là mais je les respecte et je ne traite jamais qu’ils ont fait des bêtises par le passé (sic). J’aimerais bien qu’on m’apporte des solutions pour progresser. En France, on casse mais j’aimerais être soutenu pour me dire comment je peux faire pour être meilleur".
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Des grimaces avant un sprint royal : Barguil a surgi de nulle part pour gagner

Pas beaucoup de victoires mais toujours des belles

"Tendre la main quand on est au plus bas, c’est là qu’on reconnaît les gens qui ont du cœur", a-t-il fini par glisser. Yvon Ledanois et Emmanuel Hubert lui ont tendu la main. Le premier, directeur sportif de l’équipe bretonne, avait lui aussi la tête des bons jours ce dimanche. Car cette victoire représente bien plus qu’un titre pour la jeune formation.
"Il y avait une belle émotion dans la voiture, a-t-il admis. Ça fait un an et demi que j’ai rejoint l’équipe Arkéa-Samsic. Ça fait un an et demi qu’on met des choses en place, on travaille, on est en train de faire évoluer cette équipe car il y a des garçons talentueux. […] C’est peut-être long un an et demi mais vaut mieux arriver au bout d’un an et demi avec un maillot bleu-blanc-rouge qui va être excellement bien porté. Parce que Warren le mérite. Il a galéré comme nous on a galéré il y a un an et demi. Il a été critiqué par pleins de personnes et on a vite oublié le talent qu’il a".
Impossible de le démentir sur ce point-là. ‘Wawa’ est un coureur atypique mais qui sait choisir ses moments. Dans toute sa carrière, il n’a levé les bras "que" cinq fois. Mais souvent dans des cadres prestigieux et des étapes clés. Deux victoires sur la Vuelta 2013, deux autres sur le Tour 2017 et ce sacre national au meilleur moment possible, alors que la Grande Boucle démarre dans une petite semaine. Ajoutez-y ce maillot à pois en 2017 et ce qui ne se mesure pas par les stats : avoir fait vibrer des millions de Français l’espace de trois semaines. Et ça, ce n’est pas à la portée de quelqu’un qui fait vraiment "n’importe quoi".
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Warren Barguil

Crédit: Getty Images

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