Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Critérium du Dauphiné - Un Wout van Aert "bouffé" et David Gaudu regarde la suite avec appétit

Simon Farvacque

Mis à jour 07/06/2022 à 20:32 GMT+2

CRITÉRIUM DU DAUPHINÉ - Le genre de victoire dont on se souvient. David Gaudu a gagné la 3e étape, mardi à Chastreix-Sancy, au nez et à la barbe de Wout van Aert, penaud d'avoir levé les bras trop tôt. Pour le leader de Groupama-FDJ, ce succès n'est pas seulement marquant par son aspect rocambolesque. Il lui permet de tourner la page sur des mois de galère et de regarder l'avenir avec ambition.

Quelle image : Gaudu a coiffé Van Aert, qui a levé les bras trop tôt

Une image rare, façon Erik Zabel lors de Milan-Sanremo 2004, ou encore Julian Alaphilippe lors de Liège-Bastogne-Liège 2020. Mardi, Wout van Aert a commis une "rookie mistake" ("erreur de débutant"), selon ses propres termes. Le cador belge a levé les bras trop tôt et s’est fait souffler la victoire. Un raté en partie dû à un manque d’attention, mais surtout à un sprint fabuleux de David Gaudu, hilare dès la ligne franchie, en lauréat de la 3e étape du Critérium du Dauphiné.
"Avant qu’il lève les bras, je l’avais déjà passé", assure le Français de 25 ans, qui a profité de l’ultime rampe à 8% pour faire parler ses jambes de puncheur-grimpeur, au sommet de la montée de Chastreix-Sancy. Mais pour cela, il a dû se faufiler tel un sprinter. "J’étais un peu loin, je me suis dit : 'Ça ne va pas le faire'. Puis à 500 mètres, je vois Kevin [Geniets] qui revient et je prends sa roue, raconte-t-il. Quand ça lance, je suis un peu enfermé… mais je sentais que j’avais de la force et j’ai tout mis."
picture

Gaudu : "Je me suis dis : 'Je vais aller le bouffer' et j'ai réussi"

Je vais aller le bouffer, je vais aller le bouffer
Devant lui, Van Aert a du mal à passer Victor Lafay (3e) et ne se méfie que du coureur de la Cofidis, à sa gauche. La fusée Gaudu va passer à sa droite. "Je vois que je reviens dans l’aspiration de Wout [van Aert] et je me dis : 'Je vais aller le bouffer, je vais aller le bouffer' et finalement… j’arrive à aller le bouffer", continue le leader de la Groupama-FDJ, encore dans l’euphorie, juste après la course. Il tient son neuvième succès en pro et celui-ci matérialise la fin d’une sale période.
David Gaudu avait bien débuté l’année 2022, levant les bras dès son deuxième jour de course lors du Tour de l’Algarve. Mais depuis ce plaisir du mois de février, il a accumulé les déboires. Un Paris-Nice tronqué en raison d’une chute qui lui a meurtri le dos. Un Tour du Pays basque qui a confirmé qu’il avait encore besoin de repos. Une campagne de classiques ardennaises zappée pour cause de maladie, alors qu’il restait sur un podium à Liège (3e en 2021). Voilà la recette de la soupe à la grimace.
picture

Van Aert sur sa célébration anticipée : "Une erreur de débutant, c'est une honte"

La victoire qu’il recherche "depuis le début de l’année"

Il y a une semaine, Gaudu a commencé à remonter la pente, avec une 3e place lors de la Mercan’Tour Classic. Il a rongé son frein lors des deux premières étapes, pas assez corsées pour lui, et dès ce qu’il considérait comme "le vrai premier test" de ce Dauphiné, il a dégainé. Avec la manière. "Cela fait du bien, toutes les galères sont passées… je suis un peu ému…, a-t-il déclaré, cherchant ses mots. J’étais à la recherche d’une victoire comme ça depuis le début de l’année."
"Les doutes sont derrière, après le mauvais temps vient le beau temps", ajoute Gaudu, dans une expression revisitée à sa sauce. Ses crocs sont bien aiguisés pour la suite de l’épreuve, qui doit lui permettre d’être au top de sa forme lors du Tour de France (1-24 juillet), où il sera - avec un Thibaut Pinot qui dit se désintéresser du classement général - la tête d’affiche de sa formation. Le voici 2e du classement général, derrière Van Aert, à la veille d’un chrono qui ne sera pas à son avantage.
picture

Rolland a essayé, Van Aert y a cru, Gaudu a gagné : le résumé de la 3e étape

Vivement la montagne ?

C’est surtout dans la montagne, lors des deux dernières étapes, que David Gaudu veut se jauger. "Cela promet pour la suite, les jambes avaient l’air de plutôt bien répondre dans la montée donc ce sera cap sur ce week-end", se projette-t-il ainsi, conscient que l’ascension finale du jour, avec ses 6,2 km à 5,6%, ne représente qu’un hors-d’œuvre.
Et ce contre-la-montre alors ? Long de 32 bornes, quasiment dépourvu de relief, il n’est pas taillé pour David Gaudu. Mais il en faut plus pour le démoraliser et il a des progrès (entrevus en début de saison) à confirmer dans l’exercice : "Je vais pouvoir me tester. Cela va être assez cool." Cool, comme lui, à l’approche du plus grand objectif de sa saison, qu’il peut enfin envisager sereinement.
picture

Le profil de la 4e étape : un chrono décisif pour le général ?

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité