David Gaudu s'impose au sprint lors de la 3e étape, Wout van Aert récupère le maillot jaune à Alexis Vuillermoz

Wout van Aert s’est vu trop beau trop tôt. Après le travail de sape de ses équipiers dans la montée finale de Chastreix-Sancy (6,2km à 5,6%), le coureur de la Jumbo-Visma avait un boulevard devant lui pour s’offrir la victoire dans un sprint en petit comité. Le porteur du maillot vert semblait avoir fait le plus dur après avoir remonté Victor Lafay (3e). Mais il n’a pas vu le retour sur la droite de David Gaudu, levant à tort les bras avant de se raviser après le franchissement de la ligne.

De manière nette sur la photo finish, cette 3e étape du Critérium du Dauphiné revient bel et bien au leader de la Groupama-FDJ. Van Aert pourra se consoler avec la reprise du maillot jaune, lâché la veille à Alexis Vuillermoz (TotralEnergies), qui a rallié l’arrivée avec une minute de retard.

C’était la première arrivée au sommet de ce Dauphiné. Pas la plus dure, bien entendu, les Alpes se réservant ce privilège ce week-end. Mais ce rendez-vous sur les pentes du Puy de Sancy, en Auvergne, offrait une première opportunité d’observer les forces en présence à un peu plus de trois semaines du départ du Tour de France. Il n’y a pas vraiment eu de grande bagarre, le peloton des cadors étant fort de 27 coureurs sur la ligne.

Mais on a vu quelques tentatives, à l’image de Ben O’Connor (AG2R Citroën) ou Primoz Roglic (Jumbo-Visma), avant la flamme rouge. Personne n’a pu faire la différence, la faute notamment au fort tempo imprimé durant l’essentiel de la montée par Steven Kruijswijk puis Jonas Vingegaard, dans la peau d’un équipier de luxe malgré sa 2e place obtenue l’an passé sur le Tour.

Le dernier kilomètre étant tout plat, à l’exception des 200 derniers mètres à 8%, il était à peu près sûr que l’affaire se jouerait au sprint. Bien emmené par Vingegaard, Van Aert avait alors une énorme pancarte derrière le dos. Mais il est tombé face à un Gaudu explosif et malin. Le grimpeur de poche a parfaitement tiré profit de l’aspiration pour jaillir dans les derniers mètres et s’offrir sa première victoire depuis sa fracture de la vertèbre, subie en mars dernier sur Paris-Nice. Son premier succès, aussi, sur une course World Tour française.

Le Breton de 25 ans a laissé échapper un cri mêlé de rage et de soulagement. Ce succès marque son retour au premier plan, après une rentrée réussie la semaine dernière sur la Mercan’Tour Classic (3e). Grâce aux bonifications, à la veille d’un chrono plat de 32 kilomètres qui ne lui est pas favorable, le voilà à la 2e place du général, à 6” de Van Aert.

San surprise, Alexis Vuillermoz (TotalEnergies) a lui payé sa journée de rêve de la veille, où il avait remporté la 2e étape et pris le maillot jaune. Il s’est néanmoins bien battu. Ses équipiers ont roulé toute la journée et le puncheur jurassien n’a été distancé qu’à 2,4 km de l’arrivée. Il s’est battu jusqu’au bout et a franchi la ligne avec 59” de retard, à la 43e place.

Chris Froome (Israël-Start Up Nation) a terminé juste devant, au 35e rang, ne concédant que 31” au peloton. Il n’a pas manqué grand-chose au quadruple vainqueur du Tour pour rester avec les cadors. Le Britannique confirme ainsi son retour en forme, une semaine après sa très encourageante 11e place sur la Mercan’Tour Classic.

Cette 3e étape auvergnate a longtemps été animée par l’équipe B&B Hotels-KTM. Après avoir placé Sebastian Schonberger dans la première échappée du jour, composée également de Jonas Wilsly (Uno-X) et Thomas Champion (Cofidis), la formation de Jérôme Pineau a lancé trois hommes en contre, Pierre Rolland, Alexis Gougeard et Miguel Heidemann.

Une fois la jonction faite, à une centaine de kilomètres de l’arrivée, on comptait donc quatre coureurs de la même équipe parmi les six en tête. Une tactique audacieuse mais sans réussite à la fin. Le peloton ne leur a jamais laissé plus de 4 minutes et fait la jonction dès l’entame de la montée finale, à 5km du but. Pierre Rolland en a tout de même profité pour conforter son maillot de meilleur grimpeur.