Primoz Roglic remporte le Dauphiné avant de retrouver Pogacar sur le Tour de France, Jonas Vingegaard remporte l'étape

Impitoyable Jumbo-Visma. En parfaite position pour remporter cette 74e édition du Critérium du Dauphiné, Primoz Roglic n’a pas craqué dans la 8e et dernière étape qui menait au Plateau de Solaison, pour remporter l’épreuve pour la première fois de sa carrière.

. Plus fort que tous ses adversaires dans la montée finale, emmené sur un plateau par Jonas Vingegaard, il a même laissé la victoire d’étape à son équipier danois, qui termine également 2e du général. Ben O’Connor (AG2R Citroen) complète le podium final, son premier sur une épreuve World Tour. Grosse déception pour David Gaudu (Groupama-FDJ), qui a complètement explosé dans la montée finale et sort du top 10.

La Jumbo-Visma voulait vraiment la victoire d’étape et n’a jamais vraiment laissé le moindre espoir à ses adversaires. Ni à l’échappée de quinze coureurs, sortie dans les cols du début d’étape et qui a été reprise dans la montée finale, ni aux meilleurs grimpeurs de ce Dauphiné.

Après avoir rapidement montré ses ambitions dès le col de la Colombière, en demandant à Chris Harper d’imposer un gros tempo, la formation néerlandaise a opéré une immense sélection dans la montée vers la Plateau de Solaison, faisant craquer un par un tous les leaders et laissant le champ libre à Vingegaard et Roglic.

Les deux hommes se sont définitivement isolés à 5,3 kilomètres de l’arrivée, presque facilement. Irrésistiblement. Plus forts, ils n’ont pas cherché à creuser l’écart à tout prix, la faute en partie à Primoz Roglic qui a montré quelques signes de faiblesse dans les derniers kilomètres, peinant à suivre le tempo de son équipier danois. Mais Vingegaard l’a attendu et les deux hommes ont terminé ensemble, le Slovène laissant logiquement la victoire d’étape au Danois.

Le Danois aide décidément courir en France puisqu’il s’agit de son deuxième succès de la saison, le deuxième en France après la Drôme Classic pour celui qui avait fait 2e du Tour l’an dernier. De son côté, Roglic remporte enfin le classement général du Dauphiné, deux ans après sa chute qui l’avait contraint à l’abandon alors qu’il portait le maillot jaune. De bonne augure pour le Tour de France. Ce qui n’est pas forcément le cas pour ses adversaires du jour.

Le travail exceptionnel de Steven Kruijswijk dans l’ascension du Plateau de Solaison a fait exploser tous les leaders un par un, à commencer par David Gaudu. Vainqueur à Chastreix-Sancy en début de semaine, audacieux hier avec un gros travail de son équipier, le Français de la Groupama-FDJ rêvait au podium au départ, mais il a vite compris qu’il ne pourrait rien faire. En complète défaillance, le Breton a accepté qu’il n’était pas dans un bon jour et a finalement sombré dans les grandes largeurs (+ 7’27’’). Une défaillance qui n’est pas sans rappeler celle au Ventoux l’an passé sur le Tour.

Au général, il sort très logiquement du top 10 (17e du classement général), au même titre que Matteo Jorgenson (Movistar, 13e) qui n’a pas été en mesure de disputer le maillot blanc de meilleur jeune à Tobias Johannessen (Uno-X), lui aussi rapidement distancé, mais qui a bien géré son effort pour sauver son top 10 (10e du général). Mais personne ne pouvait suivre les Jumbo-Visma. Pas même un Ben O’Connor exceptionnel.

L’Australien d’AG2R Citroën a été le seul à tenter de prendre la roue de Vingegaard et Roglic lorsque ceux-ci ont attaqué, il était déjà le seul à pouvoir les suivre à ce moment-là. Il n’a pas pu garder bien longtemps le rythme infernal imposé par le Danois et le Slovène mais il se contentera bien volontiers de la 3e place du général, son premier podium en World Tour sur une course par étape. Face à cette Jumbo-Visma-là, c’était ce qu’il y avait de mieux à faire.