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Giro - Remco Evenepoel (Soudal Quick-Step), le grand gagnant du statu quo après la 7e étape du 106e Tour d'Italie

Julien Chesnais

Mis à jour 12/05/2023 à 23:23 GMT+2

TOUR D’ITALIE - La première arrivée au sommet du Giro a fait pschitt, ce vendredi. Cet escamotage assorti d’un statu quo au général fait les affaires, sur le papier, de Remco Evenepoel. Visiblement bien remis de sa double chute subie l’avant-veille, le Belge reste désencombré du maillot rose, toujours sur les épaules de Leknessund, ce qui lui confère un double avantage potentiel pour ce week-end.

Affrontement reporté au bonheur de l'échappée : le résumé de la 7e étape

C’est l’un des moments les plus attendus, les plus excitants d’un "grand tour" : la première arrivée au sommet. Les masques tombent, les défaillances pleuvent, et on y voit enfin plus clair dans la hiérarchie des favoris, qui jusque-là se regardaient en chien de faïence. On s’attendait donc à ça, ce vendredi, lors de l’ascension finale au Gran Sasso d’Italia. Mais plutôt qu’un grimpeur filant en solitaire, à l’image de Marco Pantani sur ces mêmes routes 24 ans plus tôt, ce fut un peloton de 27 coureurs, déboulant au sprint, qui a franchi la ligne d’arrivée à 2130m d’altitude, trois minutes après le passage d’un trio improbable qui a mené à bien une échappée de 210 kilomètres.
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Roglic dans la roue d'Evenepoel : l'arrivée d'une 7e étape escamotée

Cette 7e étape, assez décevante, a donc fait pschitt. Et si l’on peut s’interroger sur la raison de cette interminable apathie - le vent de face dans le final en est une - il est facile d’en trouver le principal bénéficiaire : Remco Evenepoel. Le champion du monde était celui qui avait le plus à perdre vendredi. C’était pour ses adversaires l’occasion de titiller la bête blessée, deux jours après une double chute au diagnostic pas si rassurant, le docteur de son équipe avançant des douleurs du coureur sur le côté droit, avec un “gros hématome” et “des problèmes” au sacrum.
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Pas de temps perdu et un sprint qui rassure

L’odeur du sang aiguise l’appétit, en général, mais les couteaux sont restés dans les étuis, alors qu’on sait que c’est souvent deux jours après les chutes que la chair souffre le plus. Ses rivaux auraient pu aussi se souvenir que c’est en haute altitude, l’an passé, qu’Evenepoel avait le plus souffert sur la route de son triomphe à la Vuelta. Cela reste chez lui une faiblesse supposée - même s’il passe un temps dingue en altitude lors de ses stages. Mais ce n’était visiblement pas un argument suffisamment aguicheur aux yeux de la concurrence.
De fait, Evenepoel a franchi la ligne en premier au sein du groupe des favoris, un sprint dominé haut la main qui laisse à penser que tout va bien, finalement, de son côté. Pas sûr donc que le Belge se trouvait dans un état de faiblesse ce vendredi. Mais il n’en reste pas moins surprenant que personne n'ait essayé de le découvrir en amont, alors que le contexte s’y prêtait. Pas de temps perdu et une belle impression dégagée à l’arrivée : Evenepoel aurait sans doute signé des deux mains au départ de l’étape.

Porter son propre maillot sur le chrono, forcément un avantage

On peut lui trouver d’autres raisons de se réjouir. Le leader de Soudal-Quick Step a économisé ses forces et celles de ses équipiers, restés au chaud dans le sillage de ceux d’Andreas Leknessund lors d’une journée marathon (218km, six heures de course). Il récolte ainsi les fruits de sa perte volontaire du maillot rose, mardi dernier. Et c’est sur ce point, aussi, qu’on peut parler d’erreur de la part de Primoz Roglic ou des INEOS Grenadiers. Durcir la course dès le pied de l’interminable montée finale (45km en incluant la grimpée de Calascio) aurait créé les conditions d’une éventuelle défaillance de Leknessund et donc de la reprise de pouvoir d’Evenepoel, ce qui n’aurait pas été un cadeau pour ce dernier.
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Le maillot rose est un fardeau à ce stade de la course. Le Belge ne s’en cache pas et c’est pour cela qu’il s’en est débarrassé dès la 4e étape. Mais au-delà du poids de la course à assumer, c’est une tunique à porter. C’est peut-être un détail pour vous, mais pas pour les spécialistes du chrono. Quand on sait l’attention portée par les grandes formations sur la discipline, où l’aérodynamisme joue un rôle fondamental, porter sa propre tenue, conçue et testée en soufflerie, est forcément plus avantageux que celle d’un maillot distinctif fourni par l’organisation et découvert sur le tas.
Difficile de chiffrer un écart de performance. Mais sur un chrono aussi long et plat que celui proposé dimanche (35km), on peut facilement imaginer un ordre d’une bonne poignée de secondes, a minima. Un temps précieux, théoriquement, dont auraient probablement pu le priver ses principaux rivaux, s’ils avaient usé d’une stratégie différente vendredi.
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