"J'aurais pu tout perdre…" : Cette fois, Primoz Roglic a tout gagné, lors de la 20e étape du 106e Giro

ParSimon Farvacque

Mis à jour 27/05/2023 à 20:32 GMT+2

Un sentiment de déjà-vu. Samedi, lors de la 20e étape du Giro, un chrono décisif en direction du Monte Lussari, Primoz Roglic et la Jumbo-Visma ont failli revivre l'épilogue du Tour de France 2020. Il y avait encore de cela, mais Roglic et les siens ont cette fois endossé le beau rôle. Le Slovène s'est paré de rose, malgré un incident qui ne l'a pas déstabilisé, au contraire de son entourage.

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Des coureurs de la Jumbo-Visma qui fixent un écran, suspendus au verdict du temps. Cela ne vous rappelle rien ? 2020, et ce fameux Tour de France décroché de manière hitchcockienne par Tadej Pogacar, au sommet de la Planche des Belles Filles, au détriment d'un Primoz Roglic hagard, virtuellement saoulé de coups par son compatriote. Trois ans plus tard, "Rogla" et sa bande (remaniée) ont rejoué la pièce, samedi, en réécrivant un dénouement moins douloureux pour eux.

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Pourtant, Sepp Kuss a bien cru replonger dans le même cauchemar, lorsque Roglic a été victime d'un incident mécanique, dans les trois derniers kilomètres. "C'était très stressant", raconte l'Etatsunien, dans un rire aussi heureux que nerveux. Le bras droit du probable vainqueur de ce Giro a senti l'ombre menaçante du "dernier chrono du Tour de France 2020" planer sur les Jaune et Noir : "On a presque revécu ce moment, quand on a vu que Primoz avait un problème avec son vélo."

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Sa femme a failli manquer ça

Lora Klinc, la femme du nouveau porteur du maillot rose, a failli rater l'épilogue mémorable de cette 20e étape. "Nous étions placés à 600 mètres de la ligne, nous raconte-t-elle, à chaud. Nous n'avions pas le signal… On apprend qu'il (Roglic) a eu un saut de chaîne. On se dit : 'Ok, il a fait de son mieux, c'est le vélo', puis on commence à partir… et là, les gens courent devant moi en criant '35 secondes !'" Elle perd ses mots pour la suite de l'histoire, que vous connaissez.

Le compte-rendu de l'étape

Le principal intéressé est celui qui s'est montré le plus posé, au moment de raconter la mésaventure qui a bien failli lui coûter le 106e Tour d'Italie. "J'aurais pu tout perdre, mais ça fait partie de la course", considère-t-il, depuis sa position de leader du Giro, avec 14 secondes d'avance sur Geraint Thomas, qui le devançait de 26 secondes avant ce terrible chrono décisif de 18,6 km. "C'est Primoz, dans l'adversité, il revient toujours plus fort", salue Kuss, admiratif.

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Du Roglic pur jus, poussé par la foule

Passées les scènes de liesse avec les siens, c'est un Roglic fidèle à sa légendaire quiétude qui vient de signer une performance inoubliable. Ce drôle de sentiment que le ciel peut lui tomber sur la tête, à tout moment, mais qu'il est capable de se relever de tout, aussi, en sort renforcé, en ce samedi 27 mai 2023. Mais outre sur ce tempérament d'irréductible, il a également pu compter sur un soutien indéfectible de la foule, à la veille de l'arrivée à Rome.

Le film de l'étape

Le Monte Lussari, ultime vacherie de cette édition (7,3 km à 12,1%), est situé proche de la Slovénie. Les supporters de Primoz Roglic étaient nombreux, au bord de la route, pour le pousser à faire mieux que Thomas (INEOS Grenadiers, 2e) et Joao Almeida (UAE Emirates, 3e). "Ils m'ont donné quelques watts de plus, j'ai aimé cette ambiance, cette énergie", les en remercie celui qui a gagné l'étape, son combat face à un destin taquin et, surtout, sauf accident, le Tour d'Italie.