Giro - Du biathlon au cyclisme, ne soyons plus surpris par Florian Lipowitz (BORA-Hansgrohe)
Florian Lipowitz, étonnant 3e du Tour de Romandie, n'était déjà plus une surprise dimanche, lorsqu'il a coupé la ligne en 5e position au sanctuaire d'Oropa. L'Allemand de 23 ans est une des curiosités de ce Giro, dont il occupe la 29e place après trois étapes. Ancien biathlète, il n'éclot pas si tardivement et présente des qualités de pur grimpeur que ce Tour d'Italie pourrait achever de révéler.
"S'ils se prennent des calottes par un Pogacar à 80%..."
Video credit: Eurosport
On en viendrait presque à parler de révélation tardive, à l'aune de la précocité de Tadej Pogacar ou autre Remco Evenepoel. Mais Florian Lipowitz, qui crève l'écran depuis deux semaines, n'a que 23 ans. Le grimpeur allemand de BORA-Hansgrohe a pris la 5e place au sanctuaire d'Oropa, dimanche lors de la première arrivée au sommet du 107e Giro, confirmant sa grande forme du Tour de Romandie.
Troisième de l'épreuve suisse, dans un rôle de lieutenant d'Aleksandr Vlasov (2e) dont il aurait peut-être dû s'émanciper plus nettement, Lipowitz a entrevu une carrière de biathlète avant d'obliquer vers la petite reine. Le virage s'est opéré en plusieurs étapes. En 2019, il a effectué des tests avec Dan Lorang, coach chez BORA. En 2020, il a intégré la formation "continentale" autrichienne Tirol KTM. Puis, en 2022, il a rejoint son équipe actuelle, d'abord en qualité de stagiaire.
Son changement de sport répond à un schéma assez classique. "Je me suis blessé à un genou, je ne pouvais faire que du vélo pour m'entraîner. Progressivement, j’en ai fait de plus en plus", racontait-il à DirectVelo en 2021, en marge d'un Tour de l'Avenir bouclé au 14e rang. Florian Lipowitz n'a pas subi la situation, il a senti qu'il avait un plus grand futur en cyclisme qu'en biathlon, d'après nos confrères d'Eurosport Allemagne.
"Il était fort en tant que biathlète, champion national du sprint et de l'individuel dans la catégorie U16, mais ce n'était pas un fuoriclasse", relatent-ils. "En vélo, c'est tirer-presser, tirer-presser, alors qu’en ski de fond, c'est un coup de marteau et on laisse glisser le ski", note Loïs Habert, pour souligner le fait que la différence entre les deux sports expérimentés par Florian Lipowitz – dont le frère Philipp évolue en IBU Cup – ne se résume pas à une carabine.
/origin-imgresizer.eurosport.com/2024/05/06/3963109-80456888-2560-1440.jpg)
Un final électrique : Pogacar s'amuse avec Thomas, Merlier triomphe
Video credit: Eurosport
Une montée en puissance sous les radars
L'aspect brutal de son éclosion tient de ce parcours sinueux et d'une définition de la "jeunesse" questionnée au sein des pelotons. Son année 2023 a dessiné les contours d'une progression qui ne fait que s'accélérer : victoire au classement général du Tour de République tchèque – certes face à une modeste concurrence – en juillet et 4e place du Tour de Turquie (à 1'24" du vainqueur, Alexey Lutsenko) en octobre.
Fin avril, lors du Tour de Romandie, durant lequel la BORA-Hansgrohe a annoncé sa prolongation de contrat, puis en ce début de Giro, Lipowitz a confirmé la "préférence pour les longues ascensions" dont il parlait déjà en 2021. En Suisse, il a échoué sur les talons de Richard Carapaz, au pinacle d'un col de 14 bornes. En Italie, il a brillé en altitude après avoir été moins en vue lors d'une première étape pour puncheurs où il a perdu 2 minutes et demie.
/origin-imgresizer.eurosport.com/2024/04/27/3956525-80344208-2560-1440.png)
Ayuso en difficulté, Carapaz vainqueur, Rodriguez nouveau leader : le résumé de la 4e étape
Video credit: Eurosport
Un client pour le classement général ?
Dimanche, lors de la première joute pour grimpeurs, il a brillamment assisté Daniel Felipe Martinez (2e) tout en terminant donc dans le Top 5, à moins de 30 secondes de l'intouchable Pogacar. Dans une course au podium très ouverte, son coéquipier colombien aura une carte à jouer. Il n'a cependant jamais été performant en tant que leader sur une course de trois semaines : 5e du Tour d'Italie 2021, il était au soutien du lauréat, Egan Bernal.
Florian Lipowitz est déjà distancé : 29e à 3'08" du maillot rose et 2'22" de la 2e place, après trois étapes. Mais lors de ce même Giro 2021, par exemple, Joao Almeida avait terminé 6e alors qu'il était 42e à 5'38" au soir des premiers reliefs. L'Allemand a peut-être un destin similaire en lui, eu égard à ce qu'il a démontré en direction d'Oropa. Pour son premier Grand Tour, se "contenter" d'un rôle de bras droit semblerait logique, mais s'il fait dans le dépassement de fonction, serons-nous surpris ?
/origin-imgresizer.eurosport.com/2024/05/06/3963136-80457428-2560-1440.jpg)
Pogacar : "Je n'ai pas attaqué, j'ai suivi..."
Video credit: Eurosport
Publicité
Publicité
/origin-imgresizer.eurosport.com/2025/10/01/image-abad576f-03b4-4a91-ae19-c009e94ba26c-68-310-310.jpeg)