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Giro | Julian Alaphilippe : "J'ai retrouvé un niveau qui me permet de me faire plaisir"

Christophe Gaudot

Mis à jour 24/05/2024 à 20:24 GMT+2

Puisqu'il ne pèsera pas sur la 20e étape, trop montagneuse pour lui, et qu'il ne sortira pas vainqueur de l'ultime défilé dans Rome dimanche, sur lequel il pourrait aider Tim Merlier, Julian Alaphilippe a "terminé" son Giro sur une nouvelle journée à l'avant vendredi. Il n'a pas gagné mais le Français s'est bien amusé. Le résumé d'un Giro qui l'a vu retrouver un très bon niveau.

Alaphilippe : "J'ai vraiment apprécié mon premier Giro"

Pour Julian Alaphilippe, il est l'heure du bilan. Le double champion du monde de la Soudal Quick-Step ne joue pas le classement général, il n'est pas un grimpeur et encore moins un sprinteur. Or, il faudra être de l'une de ces trois catégories pour peser sur la course d'ici dimanche et l'arrivée triomphale dans Rome. Dans la ville éternelle, le Français aura le temps de jauger sa performance. Personne ne l'a jamais cru éternel mais certains l'ont bien jugé terminé. Ce qu'Alaphilippe n'est pas, preuve à l'appui en Italie.
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Gilbert : "A la place d'Alaphilippe, je refuserais d'aller sur le Tour de France"

Sans sa superbe victoire d'étape à Fano, qui restera un lieu à part dans sa carrière, le Giro du Français aurait pu ressembler à son dernier Tour de France. Six, sept, huit fois, Alaphilippe s'y était porté à l'avant, ne comptant pas ses efforts, comme pour se prouver qu'il en avait encore sous le capot. En résultait un goût amer, l'impression que la tête voulait mais que les jambes ne pouvaient pas, ou plus.

De nouveau là dans le final des grandes étapes

Il manquait systématiquement de l'essence dans le moteur dans la dernière heure de course, celle qui fait la différence et qui, sur le Tour plus encore qu'ailleurs, permet de faire le tri. Alaphilippe n'était plus dans la caste alors même qu'il avait fait de sa giclette dans les moments chauds une arme létale pour s'offrir trois années de suite (2019, 2020 et 2021), l'étape qui devait lui offrir le maillot jaune en début de la Grande Boucle.
C'est que le Français n'avait plus le temps de s'entraîner. Trop de chutes, trop de galères ont gâché 2022 mais aussi 2023. Et, comme il l'a dit au micro d'Eurosport au soir d'une 19e étape du Giro qu'il a encore animée ce vendredi dans la pluie du nord de l'Italie, "le travail a payé". Depuis trois semaines, Alaphilippe a retrouvé des jambes qui lui permettent de faire mal. Il n'a pas toujours mis au fond (une fois vainqueur et une fois 2e) mais il a pu s'amuser, et quelque chose nous dit qu'il n'avait pas connu ce sentiment sur une aussi longue période depuis longtemps.
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Il ne s'arrête jamais : Alaphilippe attaque à 125 km de l'arrivée

"J'ai le sentiment d'avoir tout donné, a-t-il analysé pour Eurosport après sa 9e place ce vendredi. Je ne peux pas avoir de regrets. J'en avais plein les pattes, c'était une dure journée." Son attaque à 125 kilomètres du but puis son travail au pied du Passo Duron ont sérieusement écrémé les potentiels vainqueurs. Pas suffisamment puisqu'il a trouvé en Andrea Vendrame (Decathlon AG2R La Mondiale), un maître tactique.

Non, le Alaphilippe de 2019 n'est pas de retour

"Je pense que mes compagnons d'échappée étaient plus préoccupés par moi que par Vendrame devant, souriait-il. Malheureusement pour eux, ce n'était pas la bonne tactique. Je suis content pour lui, il a fait ce qu'il fallait. Pour moi, ça aurait été compliqué de gagner. J'avais quand même bien mal aux jambes, je n'ai pas de regret." Si Alaphilippe fait de nouveau peur à ses adversaires, c'est peut-être parce qu'il est redevenu une belle version de lui-même. La meilleure de tous les temps peut-être pas, la meilleure depuis longtemps, assurément.
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Au pied du Passo Duron, Alaphilippe lance un impitoyable écrémage

"J'ai retrouvé mon niveau, enfin un niveau qui me permet de me faire plaisir et d'avoir pu aller chercher une belle victoire, confie-t-il justement. Le travail a payé et j'ai surtout pris du plaisir. C'est le plus important, ça fait du bien." Et ça ouvre de belles perspectives pour la suite, pourrait-on ajouter. Non, le Alaphilippe de 2019 n'est pas de retour et il ne pourra, a priori, jamais rivaliser à la pédale face aux monstres actuels que sont Mathieu Van der Poel ou Tadej Pogacar. Et alors ? Avoir mis derrière lui le Alaphilippe 2022-2023 est déjà une sacrée victoire.
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