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Plus qu'un triomphe : Tadej Pogacar, le parrain du Giro

Christophe Gaudot

Mis à jour 26/05/2024 à 13:42 GMT+2

Tadej Pogacar a remporté ce dimanche le premier Tour d'Italie de sa carrière avec une avance colossale sur une concurrence réduite au rôle de faire-valoir. Le leader d'UAE-Emirates a bénéficié d'une adversité privée des autres monstres que sont Jonas Vingegaard, Primoz Roglic, voire Remco Evenepoel, tant et si bien qu'il n'a pas seulement gagné le Giro, il y a aussi fait la pluie et le beau temps.

Pogacar, le gentil cannibale : "Il dégage une image nouvelle dans ce sport"

Rarement dans le cyclisme du XXIe siècle, un coureur n'aura autant dominé un grand tour. Porteur du maillot rose depuis le deuxième jour, Tadej Pogacar n'a jamais été inquiété par quiconque sur ce Giro. Sa chute vers Oropa, plus ridicule qu'autre chose, ne fut-elle pas finalement le moment le plus chaud de ces trois dernières semaines ? Leader confortable, "Pogi" a pu se placer dans une position inhabituelle, au-dessus de la mêlée pour analyser la course mais aussi pour décider du sort de tel ou tel coureur.
Il n'y a eu en vérité pas un mais deux "Pogi" sur ce Giro. Le premier a construit une avance confortable pour s'assurer que oui, il était deux, trois, quatre ou cinq jambes au-dessus de ses adversaires. Après deux étapes, le Slovène comptait déjà 45 secondes d'avance et plus de 2'30'' au bout d'une semaine. Ne restait plus qu'à éviter les accidents et à s'amuser. Le second, fort de la certitude d'une victoire finale, s'est placé en boss de la course.

Un, deux, trois, quatre, cinq... et six

Puisque sa tradition personnelle de triple victoire d'étapes sur chacun des quatre premiers grands tours de sa carrière avait volé en éclats sur le dernier Tour de France (deux succès "seulement"), le maillot rose a fait grimper la note à six en Italie. Oropa, le jour de l'hommage à Marco Pantani, le chrono parce qu'il fallait mettre une claque à la concurrence, Livigno au bout de l'étape-reine et enfin Bassano del Grappa pour conclure tout ça, Pogacar a gagné où il voulait et n'a pas renié deux autres succès, à Prati di Tivo et Santa Cristina Valgardena. Un, deux, trois, quatre, cinq a-t-il compté sur ses doigts avant d'ajouter une sixième victoire. Du très rarement vu à ce niveau.
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Et de cinq : L'ogre Pogacar remet ça à Val Gardena

Pourquoi pas plus ? Parce qu'il ne fallait pas trop exciter un public qui agite rapidement le drapeau de la suspicion ? Sans doute. Car il ne fallait pas trop se mettre le peloton à dos, aussi. Des Valentin Paret-Peintre, Julian Alaphilippe ou Andrea Vendrame ont pu gagner. Georg Steinhauser aussi. L'Allemand avait d'ailleurs le bon goût de partager le même agent que le boss du peloton italien.

Pogacar, ses amis et son pouvoir

Était-ce donc un hasard d'avoir entendu Pogacar le féliciter pour sa belle performance vers Livigno, quelques jours avant sa victoire ? Ce dernier avait avoué "souhaiter" que Steinhauser puisse gagner, tout en avançant que lui-même devait creuser sur ses adversaires, s'excusant presque d'avoir dû le rattraper et le déposer, oubliant au passage que Nairo Quintana était encore devant et que l'Allemand n'allait de toute façon pas lever les bras.
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Pogacar : "Je viens de remporter une étape de rêve"

Était-ce encore un hasard quand il avait lancé qu'Antonio Tiberi était le seul à "avoir des couilles" parmi le Top 10 du général, lui promettant un bel avenir sur le Giro et après ? Le jeune italien, jusqu'ici connu par son surnom de "tueur de chat", s'est fait un nom et en cela Pogi l'a un peu aidé. Il faut dire qu'Alex Carrera, l'agent de Pogacar, défend aussi les intérêts du talent transalpin… Même chose pour Giulio Pellizzari sur la 16e étape. "Pogi" avait semblé hésiter à le rattraper puis avait voulu l'emmener dans sa roue. On est prêts à en faire des cadeaux quand on fait partie du même cercle…
Romain Bardet n'a pas cette chance et quand son équipe a roulé pour l'envoyer vers la victoire, le patron n'était pas d'accord. Le Français a vu le maillot rose sauter dans sa roue et a mis sur le compte de l'appétit débordant de son rival cette action que peu ont comprise. Pogacar fait des cadeaux, mais il décide quand et surtout à qui. Puisque personne n'avait autant dominé un grand, nul n'avait eu le pouvoir de Pogacar sur ce Tour d'Italie et "Pogi" avait décidé d'en user.
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On ne bouge pas : Pogacar n'a pas laissé sortir Bardet

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