Tour d'Italie 2024 | Parcours : Les 7 étapes décisives du Giro

Là-haut, à un peu plus de 1 100 mètres d'altitude, ils seront nombreux parmi les suiveurs à penser à Marco Pantani, le pirate qui y avait écrit l'une des pages de sa légende en 1999 quelques jours avant son exclusion d'un Tour d'Italie qui lui était promis. Les favoris se découvriront-ils dès cette deuxième étape ? Peu probable mais on guettera les premiers signes de faiblesse parmi les rivaux de Tadej Pogacar car les 11,8 km à 6,2% (avec un passage à 13%) ne pardonneront aucun retard à l'allumage.

Il pourrait y avoir de la casse ce jeudi 9 mai, au cœur d'une première semaine que les organisateurs ont voulu variée. Après un départ musclé dans le Nord, les coureurs descendront petit à petit jusqu'à gagner la Toscane, théâtre grandiose des Strade Bianche. Cette 6e étape empruntera deux tronçons de la magnifique classique italienne, ceux dits de Vidritta et Bagnaia (sur 9,2 kilomètres en cumulé) avant de découvrir celui de Pievina, en légère descente. Et si ces chemins ne sont pas suffisants, le final sera costaud avec 1,2 kilomètre à 8,4% et un passage à 20% à l'approche de l'arrivée.

Le premier des deux chronos individuels ce de Tour d'Italie 2024 qui fera, comme c'est régulièrement le cas par-delà les Alpes, la part belle aux rouleurs. Attention, néanmoins, le profil des 40 kilomètres permet à certains non-spécialistes de croire qu'ils vont pouvoir limiter la casse malgré la relative longue distance. Après 32 kilomètres plats, il faudra s'attaquer à la bosse finale, irrégulière au possible. Après 1,3 km à 10,7% de moyenne, il restera 6,5 kilomètres à parcourir pour une pente de 4% Un profil parfait pour un certain Tadej Pogacar alors que le second chrono (14e étape) sera lui tout plat.

Quelle bizarrerie que ce Bocca della Selva, ascension finale de la 10e étape qui s'élancera quelques heures plus tôt de Pompéi. Quel leader verra ses espoirs partir en cendres sur les quelque 20 kilomètres ô combien irréguliers de ce col de la Campanie ? Plutôt traditionnelle jusque-là, cette 10e étape aura un tout autre visage sur sa partie finale. Il faudra d'abord escalader 6 kilomètres à 6,1% (maximum 14%) avant de retrouver une portion à 2,6% sur six kilomètres également puis un passage plus compliqué (7,2%) jusqu'à l'arrivée. Ces ruptures de pente pourraient faire de gros dégâts et ceux qui n'aiment pas changer de rythme ne vont pas apprécier.

Rompant avec sa tradition, le Tour d'Italie a choisi un parcours moins montagneux en 2024. Mais cette 15e étape qui emmènera les rescapés de la douceur des rives du superbe Lac de Garde à l'enfer des Dolomites affiche près de 6 000 mètres de dénivelé positif sur 222 kilomètres ! Si l'on peut regretter que la première ascension (le Colle San Zeno) soit loin du reste, les 90 derniers kilomètres promettent un joli feu d'artifice avec au programme le mythique Mortirolo (12,6 km à 7,6%), le Passo di Foscagno (14,6 km à 6,5%) avant la remontée vers Livigno et des passages à 19% dans les deux derniers kilomètres.

Ce mercredi de la dernière semaine, c'est la fraîcheur qui va compter. D'abord parce que les coureurs auront 16 étapes dans les pattes, ensuite parce que ce jour-là, ils achèveront quatre jours intenses avec le second chrono et trois étapes de haute montagne. Après avoir salué Val Gardena, ce sera une succession de montées et de descentes propices à une bagarre de loin, d'autant qu'aucun des quatre cols de première catégorie ne sera réellement assez effrayant pour freiner les ardeurs. Sinon, il faudra se battre sur l'ascension finale (12,1 km à 6,5%).

Le bouquet final ? Pour cette fois, les organisateurs n'ont pas choisi une arrivée en altitude pour la dernière étape décisive avant la parade dans les rues de Rome. Au programme une double ascension du très difficile, et non moins célèbre, Monte Grappe et ses 18,2 kilomètres à plus de 8% de moyenne. Au sommet de la seconde, il restera une quarantaine de kilomètres de descente. Si tout n'est pas joué, on pourrait bien reparler du tracé de cette 20e étape.