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Julian Alaphilippe (11e de Milan-Sanremo), et maintenant ?

Christophe Gaudot

Mis à jour 22/03/2023 à 11:12 GMT+1

Sur Milan-Sanremo, Julian Alaphilippe n'a pu se mêler à la lutte royale entre Van der Poel, Pogacar, van Aert et Ganna. La faute à un mauvais placement au pied du Poggio. Sa 2e place sur une étape de Tirreno-Adriatico mise à part, le Français de la Soudal-Quick Step a souffert en Italie pendant trois semaines. Il prend la direction de la Belgique et des pavés pour se rassurer… et gagner.

Julian Alaphilippe (Soudal-Quick Step)

Crédit: Getty Images

S'il ne devait n'en choisir qu'une, ce serait le Tour des Flandres. Voilà ce que Julian Alaphilippe nous avait promis fin février. Oui mais, les Strade Bianche sont sa course favorite et il avait hâte de revenir à Milan-Sanremo, un an après avoir dû déclarer forfait. Deux objectifs donc et deux ratés (43e et 11e). Deux journées totalement différentes mais un même constat : voilà un an et demi que Julian Alaphilippe n'a plus pesé sur une course majeure. Depuis son deuxième titre de champion du monde en fait.
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La Palette : Quand Trentin fait la cassure pour Pogacar, le premier moment décisif du Poggio

On rappellera ici quelles galères il a connues en 2022 et que ses résultats de la saison passée ne valent pas grand-chose, du moins n'ont-il aucun sens s'il fallait les juger à l'aune de ses qualités et de son pédigrée. Les chutes (Strade Bianche, Liège et Vuelta) et les maladies (avant Milan-Sanremo, avant le Tour et le Covid fin juillet) ont rythmé sa saison quand avant-hier, c'était ses succès qui jalonnaient les mois de compétition.

Les images confirment sa version du Poggio

Ils étaient au nombre de 12 en 2019 quand il était le meilleur puncheur du monde, puis 3 en 2020 dans une saison tronquée et 4 en 2021 avec une qualité certaine (une étape de Tirreno, la Flèche Wallonne, une étape du Tour et les Mondiaux).
Cette énumération revient-elle à dire qu'Alaphilippe a été emporté par une nouvelle génération qui ne se soucie guère des manières ? A 30 ans, l'envoyer à la retraite serait aller un peu vite en besogne. Et ne pas accorder à un coureur de sa trempe et de son tempérament le bénéfice du doute après une année pourrie reviendrait à oublier tout ce qu'il a fait et comment il l'a fait (ses exploits sur le Tour ou ses deux succès aux Mondiaux portent un seau assez unique).
Que s'est-il passé dans le Poggio sur Milan-Sanremo ? Julian Alaphilippe a évoqué un mauvais placement que les images confirment. Sur la capture d'écran ci-dessous, à 1,5 kilomètre du sommet, peu avant l'attaque de Tadej Pogacar, il y a exactement 17 coureurs et une cinquantaine de mètres entre le Slovène et le Français. Avec la cassure faite par Matteo Trentin, coéquipier de Pogi, l'affaire était entendue.

Pogacar, Van der Poel et Van Aert évoluent à un niveau stratosphérique

Et la place finale du leader des Soudal-Quick Step (11e) renseigne sur l'effort qu'il a fourni jusqu'au bout puisqu'il a terminé dans le deuxième groupe, reprenant des coureurs bien mieux placés que lui dans le Poggio (Kragh Andersen, Mohoric et Pedersen notamment). Assez pour croire que son meilleur niveau était tout proche comme nous le jurait son entraîneur la semaine dernière ? Eux seuls ont la réponse à cette question.
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Fritsch : "Quand Van Aert a écœuré Alaphilippe, il m'a impressionné"

Ce qui est certain en revanche, c'est qu'après une saison noire, Alaphilippe a besoin de temps. Patrick Lefevere, son boss, est-il enclin à lui en offrir ? Pas sûr. Mais le très bon "Alaf" est là, pas loin. Sera-ce néanmoins suffisant pour briller sur ses prochains objectifs ? Le Grand Prix E3, À travers la Flandre et surtout le Tour des Flandres ? Les fusées que sont Pogacar, Van der Poel et Van Aert évoluent à un niveau stratosphérique, sans doute proche (dans un sens ou dans l'autre) de celui d'Alaphilippe… en 2019 et 2020. Il y a trois ans donc. Si affirmer qu'Alaphilippe ne le retrouvera jamais serait prétentieux, il doit en revanche prouver que c'est encore possible.
En choisissant les Flandres plutôt que Liège comme objectif numéro un de sa première partie de saison, le double champion du monde s'est, de plus, ajouté une difficulté. Il a fait le choix du plaisir plutôt que de la raison. Ses qualités, si elles peuvent lui permettre d'être excellent sur les monts pavés, sont parfaites pour les Ardennaises de fin avril. Dans les Flandres plus qu'ailleurs, le placement est primordial. Gare à lui sous peine de ne pouvoir prouver sa valeur et voir les questions fleurir ainsi que son horizon s'assombrir.
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