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Liège-Bastogne-Liège / "Je ne pourrai jamais le suivre" : Mathieu van der Poel et tout ce qui le sépare de Tadej Pogacar

Raphaël Brosse

Mis à jour 22/04/2024 à 14:19 GMT+2

Mathieu van der Poel a terminé sur la troisième marche du podium de Liège-Bastogne-Liège, dimanche. Ce résultat vient joliment conclure l’exceptionnelle campagne de classiques printanières du Néerlandais, vainqueur du Tour des Flandres et de Paris-Roubaix quelques semaines plus tôt. Mais il met aussi en exergue ses lacunes sur les Ardennaises, où Tadej Pogacar lui est bien supérieur.

Grand froid au départ, carambolage et l'éclair Pogacar : le résumé de la course

Le rideau vient de tomber sur les classiques du printemps. De début mars à fin avril, des chemins blancs des Strade Bianche jusqu’à Liège-Bastogne-Liège et ses côtes si redoutées, le spectacle a souvent été au rendez-vous. Quant au principal acteur de cette séquence haletante, il ne faut pas chercher longtemps avant de le trouver. Du haut de ses 29 ans, Mathieu van der Poel a en effet réalisé une campagne exceptionnelle. En premier lieu, il s’est adjugé les deux Monuments flandriens, le Tour des Flandres et Paris-Roubaix, à chaque fois au terme d’une longue échappée solitaire.
À Sanremo, alors qu’il était encore dans le coup pour la gagne, MVDP s’est mué en coéquipier de luxe afin de propulser Jasper Philipsen vers le plus grand succès de sa carrière. Ce dimanche, enfin, il a conclu sa tournée en arrachant la troisième place de Liège-Bastogne-Liège. "Je pense que ma saison de classiques a été plus que réussie, et finir troisième ici est une grande satisfaction", a commenté le Néerlandais après la course. Impossible de lui donner tort. Même si, en y regardant de plus près, cet ultime résultat ressemble sacrément à un trompe-l’œil.
Je ne sais pas comment je suis monté sur le podium
"Je ne sais pas comment je suis monté sur le podium", a même reconnu le champion du monde sur route, qui n’a absolument pas pesé sur la course. Il a même failli tout perdre quand, à moins de cent kilomètres de l’arrivée, il s’est retrouvé piégé par une chute ayant scindé le peloton en deux. "J’étais en train d’enlever mes jambières et mes gants et c’est à ce moment-là qu’ils sont tombés. La route était bloquée. Je ne pensais pas que j’allais pouvoir revenir dans le match", a affirmé le coureur d’Alpecin-Deceuninck. Celui-ci a finalement rattrapé le groupe de tête une vingtaine de kilomètres plus loin, au prix d’un gros effort.
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Maudit ralentisseur : Van der Poel et Pidcock piégés par une chute collective

Mais il n’a ensuite pas pu suivre l’attaque tranchante de Tadej Pogacar, futur vainqueur, dans la côte de La Redoute. Ni celle, d’ailleurs, de Romain Bardet, parti chercher la deuxième place en s’envolant dans la Roche-aux-Faucons. Le petit-fils de Raymond Poulidor a toutefois eu le mérite de garder sa place dans le groupe des poursuivants, qu’il a réglé au sprint. "Sur La Redoute, c’était important pour moi de rouler à mon rythme et de ne pas exploser", a expliqué Van der Poel. Avant d’ajouter, en forme d’aveu : "Je comprends maintenant pourquoi tout le monde dit que la combinaison de ces courses avec les classiques pavées est difficile."

Tant que Pogacar sera là et en forme...

Ces rendez-vous printaniers auront eu le mérite de mettre encore davantage en lumière les deux visages du sextuple champion du monde de cyclo-cross. Devenu injouable sur les Flandriennes - même si l’on aurait aimé que Wout Van Aert soit là pour tenter de contrarier ses plans -, il a aussi affiché toutes ses limites sur les Ardennaises. Sur ces enchaînements de côtes relativement courtes mais abruptes, celui qui n’a pris que la 22e place sur l’Amstel Gold Race subit le rythme imposé par les purs grimpeurs et leurs équipes. Véritable atout sur les pavés, son profil musculeux devient alors un handicap. Surtout quand le grimpeur qui met tout le monde au supplice se nomme Tadej Pogacar.
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Une attaque tranchante dans la Redoute et Pogacar file vers la victoire

Tant individuellement que collectivement, le Slovène et UAE Emirates ont livré une partition parfaite sur la Doyenne. De quoi permettre à Van der Poel d’en tirer des conclusions évidentes. "Je suis quelqu’un d’assez réaliste. Je sais que si Pogacar est dans une bonne journée sur cette course, je ne pourrai jamais le suivre, même avec mes meilleures jambes. Je n’ai qu’une chose à espérer, c’est qu’il ne soit pas bien un jour, sinon ce sera toujours difficile de gagner ici", a constaté MVDP. On ne pourra pas lui reprocher de manquer de lucidité.
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Romain Bardet, Tadej Pogacar et Mathieu van der Poel sur le podium de Liège-Bastogne-Liège, dimanche 21 avril 2024.

Crédit: Getty Images

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