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Liège-Bastogne-Liège / "Je suis plein d’émotions" : Tadej Pogacar, le plus beau des hommages

Raphaël Brosse

Mis à jour 21/04/2024 à 20:08 GMT+2

Il était attendu et il n’a pas déçu. Trois ans après son dernier succès sur Liège-Bastogne-Liège, Tadej Pogacar (UAE Emirates) a de nouveau triomphé sur la Doyenne des classiques, ce dimanche, au terme d’une démonstration individuelle et collective. De quoi permettre au coureur slovène de rendre un magnifique hommage à la mère de sa compagne, décédée il y a deux ans jour pour jour.

"Plein d'émotions", Pogacar courait "pour la mère d'Urska"

À l’arrivée des Strade Bianche, on l’avait observé en train de faire le show à sa façon, en soulevant son vélo en signe de gratitude. Sur le Tour de Catalogne, on l’a souvent vu franchir la ligne avec un large sourire, ce qui en disait long sur sa décontraction et sa marge par rapport à la concurrence. Ce dimanche, en revanche, il n’y eut ni show, ni sourire. Juste deux doigts, ses index, pointés vers le ciel. Tadej Pogacar a remporté Liège-Bastogne-Liège en solitaire et, au moment de célébrer cet indiscutable succès, l’heure était au recueillement.
Il y a deux ans, jour pour jour, la mère d’Urska Zigart, cycliste professionnelle et compagne du prodige slovène, succombait à un cancer. "Pogi" avait alors fait une croix sur la Doyenne, prévue trois jours plus tard et dont il était le vainqueur sortant, afin d’être auprès de sa fiancée et de ses proches. Son retour sur les routes ardennaises a eu lieu en 2023. Le double lauréat du Tour de France (2020 et 2021) était fermement décidé à renouer avec la victoire, mais une violente chute et une vilaine blessure à un poignet avaient annihilé ses chances, laissant à Remco Evenepoel le champ libre pour signer un doublé.
Aujourd'hui, j'ai couru pour la mère d'Urska
Un an plus tard, Pogacar n’a cette fois pas connu pareille mésaventure. Tout au long de la course, il a cependant pensé au funeste événement survenu il y a deux ans, et à ce que cette date du 21 avril représentait désormais pour son couple. "Il y a eu beaucoup d’émotions pour moi", a avoué la star d’UAE Emirates au micro de l’organisateur, quelques minutes après sa victoire. Avant d’ajouter : "Aujourd’hui, j’ai couru pour la mère d'Urska". "Il voulait cette victoire pour la dédier à la mère de sa fiancée", a abondé Mauro Gianetti, son directeur sportif, cité par la RTBF.
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Grand froid au départ, carambolage et l'éclair Pogacar : le résumé de la course

"Je suis plein d’émotions", a insisté le coureur de 25 ans au moment de conclure. D’ordinaire souriant - voire taquin - face aux caméras, le natif de Komenda était accompagné d’un air plus grave qu’à l’accoutumée. Ce qui ne l’a néanmoins pas empêché de savourer sa remarquable performance du jour et, surtout, de remercier ses coéquipiers. Car s’il a pu s’envoler vers la victoire en attaquant dans la côte de la Redoute, c’est en grande partie parce que la formation émiratie avait auparavant imposé un tempo soutenu en tête du peloton. Histoire de pousser tout le monde au rupteur. Et de placer la fusée slovène sur orbite.

Un travail d'équipe "incroyable", avant le "grand spectacle"

"C’était un travail d’équipe incroyable, je n’aurais pas pu y arriver sans eux", a d’ailleurs reconnu Pogacar. Parfaitement placée lors que le peloton a été scindé en deux par une chute, à 98 kilomètres de l’arrivée, les hommes de Gianetti ont ainsi déroulé leur partition sans commettre la moindre fausse note, tandis que Mathieu van der Poel (Alpecin-Deceuninck), Tom Pidcock (INEOS Grenadiers) et tant d’autres devaient s’employer pour combler leur retard, grillant de précieuses cartouches. "Ce que nous avions convenu lors du briefing, nous l’avons fait", s’est félicité Komen Novak, fidèle compagnon de route de "Pogi", au micro d’Eurosport.
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Une attaque tranchante dans la Redoute et Pogacar file vers la victoire

Jusqu’à l’attaque décisive de leur leader, déclenchée à 35 kilomètres de l’arrivée. Ensuite, le champion de Slovénie sur route a mis les gaz et personne, absolument personne, n’a été en mesure de le suivre. "Il a encore offert du grand spectacle, a soufflé Gianetti. C’était prévu de monter La Redoute aussi rapidement. Il s’est retrouvé seul et il a continué jusqu’à l’arrivée. Il avait de la réserve car il n’a jamais faibli." Une course parfaite tactiquement, agrémentée d’un magnifique numéro de soliste : à l’évidence, Pogacar ne pouvait pas espérer rendre plus bel hommage.
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