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Primoz Roglic souffle la victoire au sprint à Julian Alaphilippe, qui s'est relevé trop tôt

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 04/10/2020 à 18:43 GMT+2

LIEGE-BASTOGGNE-LIEGE - Stupéfaction à l'arrivée de la Doyenne. Se croyant vainqueur, Julian Alaphilippe (Deceuninck - Quick-Step) s'est relevé trop tôt sur la ligne et s'est fait sauter in-extremis par Primoz Roglic (Jumbo-Visma), au bout d'un sprint à cinq. Le Français a finalement été déclassé pour une vague au profit Marc Hirschi (Sunweb), deuxième.

Primoz Roglic (Jumbo-Visma), Julian Alaphilippe (Deceuninck - Quick-Step) et Marc Hirschi (Sunweb) à l'arrivée de Liège-Bastogne-Liège

Crédit: Getty Images

Mais quel final de dingue ! Si cette édition 2020 ne restera pas dans la légende pour l’apathie générale dans laquelle elle s’est courue jusqu’aux vingt derniers kilomètres, le sprint final, à lui seul, marquera les esprits. Sortis dans la Roche-aux-Faucons en compagnie de Primoz Roglic (Jumbo-Visma), Tadej Pogacar (UAE Team Emirates) et Marc Hirschi (Sunweb), Julian Alaphilippe (Deceuninck-Quick Step) semblait le plus fort au sprint mais le Français s’est relevé quinze mètres trop tôt et Roglic en a profité pour sauter le champion du monde sur la ligne et s’offrir son premier Monument. Malgré cette grosse erreur, Alaphilippe, dont le sprint houleux lui a valu un déclassement au profit de Marc Hirschi, deuxième.
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Vague, bras levés trop tôt et déclassement : comment Alaphilippe a laissé filer la victoire

Cette fois, Hirschi a tenu bon

Décidément, l’histoire d’amour entre Julian Alaphilippe et Liège-Bastogne-liège continue d’être des plus houleuses. Dauphin de Valverde en 2015 pour ses premiers pas sur la Doyenne, le Français n’est jamais parvenu à remonter sur le podium depuis. Et ce n’est pas en 2020 que ça va changer... On aurait dû se douter que cette édition ne serait pas plus favorable que les autres lorsque le Tricolore a été pris dans une grosse chute dans la descente de Wanne, à plus de 80 kilomètres de l’arrivée. Mais, pas touché, le champion du monde a repris comme si de rien n’était, malgré deux changements de vélos et un changement de chaussure. Et, quand le Tricolore a accéléré dans la côte de la Roche-aux-Faucons, on pensait revivre le scénario d’Imola.
Lancé par un gros tempo de Tom Dumoulin qui avait essoré le peloton, peu habitué à pareil rythme après plus de 200 kilomètres à un train de sénateur, le puncheur de la Deceuninck-Quick Step a très vite décroché tous ses adversaires, à commencer par un Michal Kwiatkowski pourtant idéalement placé au moment du démarrage d’Alaphilippe. Mais, contrairement au Mondial italien, Marc Hirschi (Sunweb) est cette fois parvenu à opérer la jonction, semblant même plus fort que le Français. De quoi calmer les ardeurs du Tricolore et permettre à Roglic et Pogacar de recoller, de même que Kwiatkowski. Mais l’accélération du Suisse, dans la deuxième partie de l’ascension, a été fatale au Polonais, contraint de laisser filer les quatre hommes. Et se disputer la victoire.
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Bien avant ce final ubuesque, Alaphilippe avait été pris dans une chute

Erreur monumentale d’Alaphilippe

Encore impressionnant au lendemain de sa chevauchée sur le BinckBank Tour, Mathieu Van der Poel (Alpecin-Fenix) a bien tenté de réitérer son exploit de l’Amstel Gold Race l’an passé mais le Néerlandais n’a jamais réussi à boucher le trou d’une quinzaine de secondes, malgré l’aide de plusieurs coureurs, dont Barguil (Arkéa-Samsisc) et Guillaume Martin (Cofidis). Seul Matej Mohoric (Bahrain-Merida), d’une descente dont il a le secret, est parvenu à opérer la jonction avec les quatre hommes sous la flamme rouge. Mais il n’avait plus le gaz pour leur disputer la victoire. Sur de sa force, Julian Alaphilippe a lancé le sprint à 150m et semblait filer vers un succès qui lui tendait les bras quand il commit deux erreurs majeures. La première, un écart fatal à Marc Hirschi, lui coûtera un déclassement mais peut arriver. En revanche, lever les bras quinze mètres trop tôt pour se faire dépasser sur la ligne par le retour de Roglic est aussi dingue qu’une erreur monumentale.
Finalement 5e de l’épreuve, le Français laisse donc la victoire au Slovène, qui s’offre donc une superbe revanche, quinze jours après avoir perdu un Tour de France qui lui tendait les bras et sept jours après avoir été battu au sprint dans la course à une médaille mondiale. Cette fois, le Slovène a eu les jambes dans la dernière ligne droite et il s’offre à 30 ans le plus grand succès de sa carrière, son premier Monument. Comme un clin d’oeil du destin, il est accompagné sur le podium par son jeune compatriote Tadej Pogacar (3e), tandis que Marc Hirschi doit se contente de la 2e place. Pour Alaphilippe, il faudra encore au moins attendre un an pour succéder à Bernard Hinault. Et ça sera toujours avec le maillot arc-en-ciel sur le dos...
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Primoz Roglic a coiffé Julian Alaphilippe, finalement 5e

Crédit: Getty Images

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