Romain Bardet a eu très peur pour Julian Alaphilippe : "C'était un cauchemar"

LIEGE-BASTOGNE-LIEGE - Romain Bardet (Team DSM) n'est pas un coureur comme les autres. Quand il a vu Julian Alaphilippe (Quick-Step Alpha Vinyl) à terre, il s'est arrêté, oubliant ses ambitions pour lui venir en aide. Ce qu'il a vu après la chute à 56 kilomètres de l'arrivée, l'a marqué. Il a même évoqué un "cauchemar" au micro de Velonews.

Bardet est venu en aide à Alaphilippe après sa chute

Video credit: Eurosport

Quand Julian Alaphilippe n'apparaissait sur aucune image suite à la terrible chute qui a bouleversé Liège-Bastogne-Liège ce dimanche, l'inquiétude a pris petit à petit de l'importance. Il a fallu de longues minutes pour comprendre que le champion du monde avait bien été impliqué et que le pire était à craindre, vu sa position, dans le fossé près d'un arbre. Passé à côté de son compatriote et ami, Romain Bardet n'a lui pas mis deux secondes pour saisir la gravité du moment. Il est revenu sur celui-ci après une course qu'il n'a d'ailleurs pas terminée, trop touché par ce qu'il avait vu.
"On ne fait pas du vélo pour cela, la dernière fois que j’ai vu une telle chute, c’était William Bonnet sur le Tour, en 2015", a-t-il d'abord expliqué, très ému au micro de France Info. Le coureur de la Groupama-FDJ avait subi une fracture de la deuxième vertèbre cervicale et les images de sa chute et des minutes qui ont suivi avaient marqué le peloton. Selon Bardet, la chute a été causée par deux coureurs qui se sont accrochés devant lui. "Personne n'a voulu freiner, on roulait à 80 km/h. Personne ne s'arrête à cette vitesse-là".

"Il ne pouvait pas bouger, pas respirer"

"Tom Pidcock et un DirectEnergies sont tombés devant moi et à ma droite, a ajouté Bardet pour VeloNews. Pour moi, ça allait. Quand j'ai regardé autour, j'ai vu Julian, peut-être cinq ou six mètres plus bas. C'était un choc émotionnel, il était vraiment dans une situation inquiétante Personne ne venait, alors qu'il avait vraiment besoin d'aide. C'était une urgence, il ne pouvait pas bouger, pas respirer". Bardet, qui n'a pas hésité à utiliser le terme "cauchemar" pour décrire ce moment, a alors été vu faisant de grands gestes pour que des secours viennent en aide à Julian Alaphilippe.
Pour RMC, il a révélé qu'Alaphilippe lui-même lui avait dit qu'il ne pouvait pas bouger : "Ça a duré une éternité. Je ne voulais pas le toucher, il ne faut pas dans ces cas-là. J'ai essayé d'appeler du monde mais les voitures étaient bloquées. Ça a duré une éternité. Peut-être 4-5 minutes mais j'ai cru… C'était vraiment choquant comme scène".
"Il était conscient mais ne pouvait pas vraiment parler, dit-il encore. J'espère vraiment qu'il va bien. Il y avait tellement de gars impliqués, on ne pouvait pas voir Julian depuis la route. Après ça, j'étais choqué, ma course terminée. J'ai eu de la chance de m'en tirer sans blessure". Reparti, Bardet a finalement abandonné et n'a pas rallié Liège. Pour lui, tout ça ne valait plus la peine après ce qu'il avait vu. "Je me sentais vraiment très bien, mais courir après ça n'avait plus vraiment de sens", a confirmé le récent vainqueur du Tour des Alpes.
Selon les informations de France Télévisions, Julian Alaphilippe était conscient dans l'ambulance qui l'amenait à l'hôpital. En fin de journée, la formation Quick Step a annoncé un bulletin médical très lourd pour le Français. Lui comme Bardet ne sont sans doute pas près d'oublier ce moment.
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