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Milan-Sanremo - Une attaque de Tadej Pogacar dans la Cipressa est-elle vraiment possible ?

Christophe Gaudot

Mis à jour 18/03/2022 à 10:40 GMT+1

MILAN-SANREMO - Tadej Pogacar a remporté les Strade Bianche en se détachant à 50 kilomètres de Sienne. Peut-il rééditer la performance sur le premier Monument de la saison ? Sans doute pas. Mais la Cipressa, soit l'endroit fantasmé pour des attaques de loin sur la Primavera, pourrait être son terrain de jeu. A moins que comme les autres, il n'attende le Poggio.

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Chimère : Projet séduisant, mais irréalisable. Idée vaine qui n'est que le produit de l'imagination. Des définitions qu'offrent le Larousse, la première semble être celle qui colle le plus à notre sujet du jour. L'attaque dans la Cipressa est à Milan-Sanremo ce que le déclenchement de la bagarre dans le premier col d'une étape de montagne est au Tour de France. Un fol espoir, une vaine attente. Le cadre, Tadej Pogacar s'en moque comme des mèches rebelles qui coiffent son visage enfantin. Alors, lui peut-il faire ce que les autres ont toujours refusé de tenter ?
Si vous aimez Milan-Sanremo, que ce soit pour tout ce qu'elle a donné, du début à la fin, ou simplement pour son final crescendo des Capi à la Via Roma en passant par la Cipressa et le Poggio, vous connaissez tous ces noms par coeur. Vous en connaissez aussi la teneur des événements à chaque moment. Des attaques de troisièmes couteaux avant la Cipressa, le frisson de l'attente d'une offensive d'un grand nom dans celle-ci et finalement le coup de pétard de Julian Alaphilippe dans le Poggio.

Van der Poel aussi devait attaquer de loin

La nouvelle génération devait briser les codes, inventer de nouvelles choses. Avant que Tadej Pogacar n'en soit le symbole après son offensive lointaine sur les Strade Bianche, Mathieu van der Poel n'était-il pas lui aussi adepte des aventures au long cours ? Le trio que le Néerlandais formait avec Wout Van Aert et Julian Alaphilippe promettait, en 2021, autre chose que la sempiternelle attente du Poggio. Fol espoir, vaine attente, la course s'était jouée dans le Poggio avant que Jasper Stuyven ne sente le coup parfait à une poignée de bornes du but. Alors pourquoi il en irait différemment avec Tadej Pogacar ?
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"Tout le monde se demande à quoi s'attendre samedi, a-t-il rigolé dans la semaine. Nous pouvons nous attendre à une course longue et difficile. Milan-Sanremo est l'une des épreuves les plus faciles à finir mais l'une de celle qu'il est le plus difficile de gagner". En bon iconoclaste qu'il est, le Slovène met déjà à mal la croyance générale : malgré ses presque 300 kilomètres, la Primavera n'est pas une course compliquée et les chiffres de puissances déployées par les coureurs le prouvent.
"J'ajoute aussi que Milan-Sanremo est peut-être l'une des courses les plus difficiles à remporter pour moi, sans doute la plus compliquée même". Pourquoi Pogacar dit ceci ? La faute au parcours que certains voudraient voir changer pour le rendre plus difficile. Il ne sacrerait que des champions dit-on, mais n'est-ce pas le propre du champion de trouver de nouvelles manières de triompher ? "Regardez le final, juge le double vainqueur du Tour. La Cipressa n'est pas assez pentue. Il y a le Poggio mais de nombreux coureurs peuvent le passer, y compris certains sprinters."
Une attaque de loin sur Milan-Sanremo serait quelque chose de réellement spécial
Alors quoi ? Pogacar nous explique qu'il va traverser Milan-Sanremo comme un spectateur ? Un troisième Monument en deux ans vaut bien qu'on se décarcasse. "Je ne suis pas le coureur avec le plus d'options. Mais si j'ai une opportunité, je la jouerai à fond". Ce n'est pas tout à fait ce que le suiveur a envie d'entendre. Lassé des scénarios écrits à l'avance, il souhaite au moins que le tenant du titre à Liège et en Lombardie fasse autrement. "Une attaque de loin sur Milan-Sanremo serait quelque chose de réellement spécial mais je ne pense pas que cela arrivera."
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Oubliez donc la mine à 50 bornes de Sanremo. Sans sélection préalable, l'affaire serait un suicide, même pour lui. Distancer quelques adversaires fatigués et un peloton entier sont deux choses différentes. Et la Cipressa alors ? "Peut-être que vous pouvez y arriver", a-t-il répondu, "une lueur d'enthousiasme dans ses yeux", à Cyclingnews. "Pogi" n'est pas le premier à faire cette miroiter ceci, pas plus qu'il ne sera le dernier. Reste à voir si lui est un homme de parole.
Comme toujours, la course décidera. Si les Capi sont franchis à vive allure, qu'une première sélection a été opérée et que le vent ne souffle pas de face dans l'avant-dernière difficulté, alors peut-être que Pogacar tentera ce coup. Il faudra qu'il fasse une sacrée différence pour rallier Sanremo en vainqueur. Sans quoi les équipes de sprinters l'avaleront et une nouvelle fois la preuve sera apportée qu'attaquer dans la Cipressa n'apporte rien de bon. Il y a du monde pour espérer que Tadej Pogacar brise la malédiction.
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