Alberto Contador : "Pour moi, Tadej Pogacar est le grand favori de Milan - Sanremo"

Tadej Pogacar réussit un début de saison proche de la perfection. Le Slovène, lancé dans une forme de reconquête après avoir été battu par Jonas Vingegaard lors du dernier Tour de France, semble en mission en 2023. Il compte déjà neuf victoires à son actif, dont une razzia sur Paris-Nice, qu'il a remporté en enlevant trois étapes au passage. Après avoir frappé un grand coup dans la première grande épreuve par étape, le voilà qui brigue samedi la première grande classique du printemps, Milan-Sanremo. Avec la même ambition, et les mêmes raisons d'être optimiste.

Pour Alberto Contador, il apparaît même très raisonnable de miser sur "Pogi". "Je pense qu'il a toutes ses chances. Pour moi, Pogacar est même le grand favori pour gagner Milan - Sanremo", a confié l'ancien champion espagnol à Eurosport. Selon lui, il a le profil idéal : "On sait que c'est un coureur capable de lancer une attaque sur une montée pas forcément très difficile et de provoquer malgré tout de gros écarts."

Le double vainqueur du Tour de France, comme Pogacar, fait notamment référence au Poggio, juge de paix traditionnel de la fin de parcours, mais dont la difficulté est devenue si relative qu'il est devenu compliqué d'y faire la décision de manière irrémédiable. "Mais, même s’il emmène un coureur ou deux avec lui, reprend Contador, il sait aussi qu'il peut battre n'importe qui au sprint. Peut-être pas n'importe qui, mais disons pratiquement n'importe quel adversaire."

Endurant, explosif et doté d'une grosse pointe de vitesse, Tadej Pogacar coche effectivement toutes les cases. Même accompagné, il aurait sans doute ses chances dans un sprint en tête-à-tête voire dans un groupe restreint. D'autant qu'un sprint après 300 kilomètres de course ne ressemble à aucun autre. La fraîcheur, physique et mentale, tout comme la gestion du stress, pèsent alors de tout leur poids.

C'est d'ailleurs dans cette configuration que Julian Alaphilippe avait triomphé en 2019. Une attaque sévère dans le Poggio pour écrémer le peloton, puis un succès au sprint en réglant un groupe où figuraient des garçons comme Peter Sagan, Wout van Aert ou Alejandro Valverde, tous redoutables au sprint. Alors, une victoire à la Alaf' pour Tadej Pogacar ce samedi ? Le scénario n'aurait en tout cas rien d'effarant.

L'intéressé, lui, se prépare à différentes options. "J'ai imaginé plusieurs scénarios dans ma tête, explique le leader du Team UAE Emirates. Mais ça reste une course longue et imprévisible, sans doute une des plus difficiles à gagner." Lors de ses deux premières participations, en 2020 et 2022, le Slovène a montré qu'il était dans le coup en finissant 13e puis 5e. Et si la Primavera a longtemps été la chasse gardée des sprinters, elle est aujourd'hui redevenue bien plus ouverte.

Basé à Monaco, Tadej Pogacar était quasiment à domicile lors de Paris-Nice, et ce sera encore le cas ce week-end, Sanremo étant situé de l'autre côté de la frontière à 40 kilomètres à peine de Monaco. "Je connais plutôt bien les routes, confirme-t-il. Je ne vis pas très loin d'ici et parfois, à l'entraînement, il m'arrive d'aller gravir le Poggio." La dernière fois que Pogacar a dit quelque chose d'approchant, c'était avant l'étape du col d'Eze sur Paris-Nice. Tout le monde sait comment l'histoire s'est terminée.