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"Fou", "indescriptible", "je mourais de froid" : une course aux airs d'apocalypse

Simon Farvacque

Mis à jour 29/09/2019 à 23:12 GMT+2

MONDIAUX SUR ROUTE - Ce dimanche, seuls quarante-six coureurs ont parcouru les 261 kilomètres de la course en ligne, entre Leeds et Harrogate. Les conditions atmosphériques (froid, pluie) ont eu raison de la majorité des concurrents et les ont tous fait souffrir. Alejandro Valverde, Julian Alaphilippe, Mathieu van der Poel ou encore le vainqueur, Mads Pedersen, racontent cette journée mémorable.

Les conditions dantesques du Mondial sur route 2019.

Crédit: Getty Images

197 coureurs au départ. 46 à l'arrivée. Ce dimanche entre Leeds et Harrogate, la course en ligne des Mondiaux a eu un parfum de Hunger Games. Les conditions météorologiques cataclysmiques ont conduit les organisateurs à réduire la distance à parcourir, la faisant passer de 280 à 261 kilomètres. Mais le calvaire vécu par la majorité des concurrents n'en a pas été moins prégnant.
Alejandro Valverde, tenant du titre qui faisait figure d'outsider sur ce parcours moins montagneux que celui de l'an dernier, a rapidement dit stop, rincé. "C'était fou !", a déclaré l'Espagnol de 39 ans, qui ne va pas au bout d'un Mondial pour la première fois, en treize participations. Un autre ténor n'a pas pris part au final : Philippe Gilbert. Mais celui-ci a renoncé après une chute, pas en raison des pluies diluviennes.
Julian Alaphilippe a fait partie des quarante-six rescapés. Le Français, lâché "à la pédale", a terminé à une 28e place peu marquante cette course qui l'est bien plus : "J'ai rarement connu ça depuis le début de ma carrière. On va tous s'en souvenir, cela a été une journée de souffrance, très difficile". Tony Gallopin, 23e et meilleur Tricolore, s'est lui fendu d'un "indescriptible", à l'heure de commenter sa journée. Leur coéquipier Benoît Cosnefroy (42e) ne les contredira sans doute pas. Transi de froid, il ne s'estimait "pas très lucide" dans la zone d'arrivée.

Van der Poel, le trou noir

Et les acteurs du final dans tout cela ? Mathieu van der Poel, surpuissant jusqu'à douze bornes de l'arrivée, s'est soudainement… garé. "Tout à coup, la lumière s'est éteinte, je n'avais jamais connu ça, a déclaré le double champion du monde de cyclo-cross, finalement 43e à 10 minutes. J'étais où je devais être pour gagner, dans le bon groupe, mais ça s'est arrêté d'un coup".
Matteo Trentin était lui aussi dans le bon coup. Il est parvenu à repousser ses limites presque jusqu'au bout. "Je mourais de froid, je tremble encore..." a grelotté l'Italien juste après avoir franchi la ligne en deuxième position, seulement battu par Mads Pedersen. Le Danois, âgé de 23 ans, a pensé à "survivre, survivre (et) survivre" dans les derniers hectomètres pour devenir le plus jeune champion du monde depuis Oscar Freire. L'Espagnol avait été sacré en 1999 à Vérone, à l'occasion d'un Mondial décidément lié à celui de cette année. Cela faisait en effet vingt ans que la course en ligne n'avait pas été achevée par moins de cinquante participants. Et ceux qui ont terminé n'étaient pas beaux à voir. "A la fin, confie le médaillé de bronze Stefan Küng, tout le monde était au bout du rouleau."
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