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Madouas, Laporte, Cosnefroy, Bardet... Plus que des plans B autour de Julian Alaphilippe

Simon Farvacque

Mis à jour 23/09/2022 à 01:12 GMT+2

MONDIAUX SUR ROUTE - Thomas Voeckler aime brouiller les cartes. Mais étant donné les questions qui entourent la forme de Julian Alaphilippe, la stratégie de ne pas en faire le leader unique des Bleus, dimanche pour la course en ligne à Wollongong, n’a rien d’un discours de façade. D’autant plus que Valentin Madouas, Christophe Laporte ou autre Benoît Cosnefroy ont des arguments à faire valoir.

Alaphilippe : "On va jouer la meilleure carte"

C’était déjà, d’une certaine façon, le pari de 2021. Julian Alaphilippe en pièce centrale, mais pas seulement des pions autour de lui. Le scénario de la toute-puissance de 2020 à Imola avait été mis de côté, pour une répartition des forces susceptible de surprendre les adversaires. Cela avait payé, le tenant du titre mondial réitérant la performance, à Louvain. En 2022, l’équipe de France de Thomas Voeckler présente une configuration relativement similaire, à la notable exception que la forme d’Alaphilippe amplifie cette nécessité de ne pas miser sur un seul cheval.
Dimanche à Wollongong, sur la ligne de départ de la course en ligne des Mondiaux (2h15, heure française), "Loulou" ne sera pas le chef de file absolu des Bleus. "Je suis un des leaders, je ne suis pas le leader unique et cela me va très bien", a déclaré le double champion du monde sortant, mercredi en conférence de presse. "Je ne suis pas à 100% mais je suis bien, quand même, je pense être capable de peser sur la course", estime-t-il, prêt à se mettre au service du collectif. Un collectif suffisamment étoffé pour que cette stratégie du monstre à "x" têtes ait un sens.
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"Il faut s’appuyer là-dessus"

Parce qu’un Alaphilippe en-dedans ne serait pas dégradé, au sein d’une équipe sans coéquipier capable de lui succéder. Entre Valentin Madouas, 3e du Tour des Flandres cette année, Christophe Laporte, brillant vainqueur d’étape lors du Tour de France, Benoît Cosnefroy, invité de dernière minute qui vient de damer le pion à Pogacar, Van Aert and co. à Québec, ou encore Romain Bardet, vice-champion du monde 2018, de nombreux Français ont l’allure d’un futur porteur du maillot arc-en-ciel. De quoi offrir à Voeckler moult options qu’il a refusé de hiérarchiser mercredi.
"Je ne révélerai aucune information sur les rôles et le schéma que l’on va imaginer, a-t-il balayé. Je suis dans l’échange avec les coureurs, je ne suis pas un dictateur." Il a invité les journalistes à tirer leurs propres conclusions de sa sélection. En ce sens, Christophe Laporte semble être l’atout "sprint" des Tricolores. "Je suis un coureur rapide et on peut jouer sur cela (…) On a plusieurs cartes à jouer et je pense qu’il faut s’appuyer là-dessus", analyse l’intéressé. Le parcours lui plaît et lui paraît plus ardu qu'il ne l'est à la simple lecture du profil.
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Alaphilippe prévient : "La bosse est très dure"

Un parcours plus corsé que prévu

"La bosse est assez difficile, je ne m’attendais pas à des pourcentages aussi élevés. C’est une bosse qui peut me correspondre, se réjouit Laporte. C’est un parcours qui correspond très bien à notre groupe." Même bonne surprise – encore meilleure – pour Bardet lors de la reconnaissance : "Je ne m’attendais pas à ce que la bosse du circuit soit si dure (1,1 km à 7,7% de pente moyenne, passage à 14%, NDLR)". Madouas, seul coureur qui a été des deux sacres d’Alaphilippe, y voit une sorte de compromis de bon augure : "Le parcours ressemble plus à celui de l’année dernière mais c’est un mix des deux derniers Championnats du monde."
"Si j’ai l’opportunité de saisir une occasion, je la saisirai", assure le pensionnaire de l’équipe Groupama-FDJ, à qui la longueur de l’épreuve (266,9 km) peut sourire. "C’est une course sans oreillette", rappelle Voeckler, concernant le facteur "prise d’initiative" qu’il ne faudra pas négliger. Sans donc attribuer de casquette à chacun, il salue la "sérénité" apportée par Bardet. "Je suis un vrai soldat pour l’équipe. Il y a un héritage à sauvegarder, par rapport à la manière dont a évolué l’équipe de France ces dernières années", prévient le grimpeur de la DSM.
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Je serai encore plus content, je crois, si c’est l’un de mes collègues qui a le maillot
"On n’a peut-être pas le grand favori dans notre équipe mais on doit se reposer sur cette densité de coureurs qui peuvent briller (…) On sera dans le rôle d’outsider", argue Romain Bardet. Le mot d’ordre est décidément partagé. "Les résultats des deux dernières années, c’est grâce à un très grand coureur, double champion du monde, mais aussi à ce gros collectif que Thomas (Voeckler) a réussi à créer autour de lui", insiste encore Christophe Laporte, un peu moins en vue depuis quelques semaines, après une chute à Hambourg (21 août), que ne le sont Cosnefroy (et son récent coup de force québécois) ou Madouas (trois victoires en septembre).
Si le passage, progressif pour différentes raisons, d’une armée au service d’un homme à un bataillon de possibles vainqueurs s’est fait si aisément, c’est dû au tempérament d’Alaphilippe, selon Bardet : "Julian est fabuleux pour fédérer le groupe autour de l’idée commune qu’on se dépouille sur le vélo." Un fédérateur qui permettra peut-être de "neutraliser d’autres grands leaders s’ils se marquent entre eux", comme l’a avancé le champion du monde 1997, Laurent Brochard, dans Bistrot Vélo ce lundi. "Je serai encore plus content, je crois, si c’est l’un de mes collègues qui a le maillot", conclut Julian Alaphilippe.
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Brochard : "Avoir Alaphilippe dans l'équipe pourra permettre de neutraliser de gros leaders"

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