Eurosport
Pas si simple
Par
Publié 01/10/2010 à 13:20 GMT+2
Longtemps annoncé comme très favorable aux sprinters, le parcours de Geelong, terre d'accueil du Mondial 2010, apparait en réalité un peu plus corsé que prévu. Si une arrivée groupée n'est pas à exclure, il faudra être d'abord être costaud avant d'être rapide pour revêtir le maillot arc-en-ciel.
2010 Mondiaux Parcours
Crédit: From Official Website
Il y a encore quelques mois, l'évocation du Mondial 2010 en Australie se résumait à un seul mot: sprint. Ce tracé des Antipodes était taillé pour une arrivée massive. Pas assez sélectif, trop soft, on a tout entendu. C'était quand tout le monde en parlait sur des "on dit". Depuis, au fil des reconnaissances, et à mesure que l'échéance s'est approchée, le discours s'est nuancé. Aujourd'hui, il est admis par une majorité d'observateurs et d'acteurs que Geelong ne se résumera pas à une gentille promenade du dimanche. Il faudra cravacher pour gagner. Et si sprint il y a, il ne sera probablement pas aussi massif que prévu initialement.
Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si les deux principaux favoris pour succéder dimanche à Cadel Evans sont Philippe Gilbert et Filippo Pozzato. Deux hommes dont la pointe de vitesse n'est pas négligeable, certes, mais qui sont avant tout de formidables puncheurs. Et ce parcours hybride (avec, contrairement à la tradition, 100 premiers kilomètres en ligne et non sur un circuit, qui ne sera donc emprunté que sur 11 tours de 15.9 kilomètres) peut convenir à un homme tout terrain, surtout avec ce vent annoncé capricieux. Les deux principales bosses du circuit sont courtes, mais très pentues. Avec environ 1 kilomètre et 600 mètres, il ne faudra pas trainer pour attaquer. Mais les pourcentages seront là (9% de moyenne pour Challambra Crescent, la première des deux côtes). Les deux difficultés, placées à peu près au milieu des 16 km du circuit, vont en user plus d'un. "Ce sera dur", prévient d'ailleurs Gilbert.
Cavendish: "Trop dur pour moi"
Attention, il n'est pas du tout exclu qu'un sprinter s'impose dimanche. Mais pas n'importe lequel. Le problème, c'est que pour amener un pur sprinter à la victoire, il faudra des équipes capables de contrôler la course. Or beaucoup de nations, notamment des nations majeures, celles qui pèsent traditionnellement sur les débats, ont choisi de ne pas jouer la carte du sprint, ou alors très partiellement. Parfois par la force des choses, comme les Belges. Privés de Tom Boonen, ils miseront sur Philippe Gilbert. En Italie, Paolo Bettini a choisi de se priver de Daniele Bennati et Alessandro Petacchi. Il y a certes Mark Cavendish, mais il n'aura que deux équipiers à ses côtés au sein de la maigrichonne. Trop peu pour maîtriser quoi que ce soit. C'est donc la configuration du peloton, autant que celle du parcours, qui laisse penser que la course ne débouchera pas forcément sur un sprint d'envergure.
Car pour le reste, tout est ouvert. Trop facile pour imaginer qu'un homme seul puisse résister à un peloton lancé à ses trousses, mais suffisamment corsé, tout de même, pour pourrir la vie des sprinters. A certains types de sprinters en tout cas. Pour un Oscar Freire ou un Tyler Farrar, il ne devrait pas y avoir de souci. En revanche, on voit mal un Mark Cavendish sortir indemne d'un tel tracé. D'autant que la phase d'arrivée, en faux plat montant, ne sera pas simple. Cavendish le reconnait d'ailleurs lui-même, d'autant que la phase d'arrivée, en faux plat montant, ne sera pas simple. "D'après ce qu'on m'avait dit et ce que j'avais entendu, j'avais une vraie chance de l'emporter, raconte la star de Columbia HTC. Mais je n'avais pas vu le circuit moi-même. Maintenant que j'y suis allé, je dois revoir à la baisse mes objectifs. C'est trop dur pour moi." Comme quoi, il faut toujours se méfier des "on dit".
/origin-imgresizer.eurosport.com/2010/10/01/646734-21843162-2560-1440.jpg)
2010 Mondiaux Profil
Crédit: From Official Website
Publicité
Publicité