Boonen est sans pitié

Au terme d'une étape animée par l'échappée fleuve du Français Nicolas Crosbie, qui a rêvé de la victoire avant de s'écrouler dans le final, Tom Boonen s'est à nouveau imposé mardi. Intouchable au sprint, le champion du monde s'est imposé devant Allan Davi

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Crédit: Eurosport

Instrument de plaisir ou de torture, le vélo peut être l'un ou l'autre à quelques minutes d'intervalle. Nicolas Crosbie l'a appris à ses dépens. Echappé dès le premier des 200 kilomètres de cette deuxième étape, le Niortais a longtemps caressé l'espoir d'une première victoire chez les pros. Il a compté jusqu'à une demi-heure d'avance sur un peloton complètement apathique. A 30 kilomètres de l'arrivée, sa marge de manoeuvre flirtait encore avec la dizaine de minutes. A moins d'une catastrophe, le bouquet ne pouvait plus lui échapper.
Malheureusement, la catastrophe arriva. A bout de forces, Crosbie vit son avance fondre à une vitesse ahurissante dans les deux dernières bosses du jour, répertoriées en troisième catégorie. Mais avec 175 bornes d'échappée dans les pattes, le coureur d'Agritubel donnait l'impression d'escalader les plus forts pourcentages du Galibier ou de l'Izoard. En basculant dans la descente, à une vingtaine de kilomètres de Belleville, le grand malchanceux du jour ne possédait plus qu'une toute petite minute d'avance. Une misère.
Cruel
20 minutes plus tard, il coupa la ligne d'arrivée en solitaire, mais pas en vainqueur. Lâché par le peloton dans l'emballage final, Nicolas Crosbie semblait porter toute la misère du monde cycliste sur ses épaules. Le cyclisme est parfois cruel. Et les grands champions sont souvent sans pitié. Tom Boonen, sautant sur l'occasion, a remporté une course qu'il n'avait même pas envisagé de gagner. Crosbie, lui, en a rêvé pendant près de cinq heures. Il n'a même pensé qu'à ça.
Compte tenu du final très accidenté, avec pas moins de cinq ascensions dans le dernier tiers de l'étape, dont un col de deuxième catégorie, Boonen ne souhaitait pas se dépenser plus que de raison pour un succès qu'il jugeait sans doute hypothétique au départ. C'est pourquoi il ne fit pas rouler ses équipiers derrière Crosbie. Personne ne souhaitant prendre le relais des Quick Step, un long jeu de dupes s'amorça, bénéficiant à Nicolas Crosbie. Sans la défaillance finale de ce dernier, ce Paris-Nice 2006 aurait pu prendre une drôle de tournure...
Et de neuf pour Boonen
Le mérite de Boonen fut de savoir profiter des circonstances de course. Lorsqu'il vit la tendance s'inverser au moment où tout le monde pensait l'affaire plier, le Belge mit alors le train bleu en route. Pas question de laisser filer une victoire, surtout à moindre frais. Une fois la jonction opérée, d'abord sur Crosbie puis sur les contre-attaquants, Samuel Dumoulin et Andrei Grivko, la victoire de Boonen ne faisait plus guère de doutes. Tout en puissance, le Flahute a devancé d'une bonne longueur l'Australien Allan Davis (Liberty Seguros).
Alors que les choses sérieuses ne font que commencer, que l'hiver à l'heure où certains n'ont même pas encore débuté leur saison, Tom Boonen affiche donc d'ores et déjà neuf victoires au compteur. Même s'il ne devait plus gagner d'ici la fin de la saison, ce qui n'arrivera pas, il serait assuré de finir 2006 parmi les 10 coureurs les plus victorieux de l'année. Et s'il se met à gagne rmême quand il ne le souhaite qu'à moitié, la cnocurrence a du souci à se faire. Au moins, on ne nous parlera plus de la malédiction du champion du monde...
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