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Paris-Nice : un (vrai) parfum de Tour

Benoît Vittek

Mis à jour 09/03/2019 à 20:56 GMT+1

PARIS-NICE - Avec un long chrono et l’ascension du col de Turini, la course au soleil doit consacrer un coureur avec “un profil de vainqueur de Tour de France”, selon les organisateurs. Romain Bardet (AG2R-La Mondiale) fait face à une armada de Colombiens. Et Warren Barguil (Arkéa-Samsic) se prépare à une rude bataille avec le mois de juillet déjà en tête.

Le peloton sur Paris-Nice 2018

Crédit: Getty Images

Quoi qu’on en dise : le Tour est le phare qui illumine les cyclismes français et mondial. Le “sommet de la pyramide”, se plaît à dire Christian Prudhomme, directeur d’une épreuve convoquée à toutes les saisons pour projeter sa lumière sur les forçats de la route et le reste du calendrier. Cela vaut encore en ce printemps (cycliste, puisque le calendrier veut que nous soyons en hiver).
Oui, on va bientôt vibrer pour les Monuments, sommets d’un jour qui transportent de Milan à Roubaix en passant par la Belgique et qui sont bien différents de l'épouvantail de juillet. Et de belles courses par étapes vaudront par elles-mêmes dans les semaines qui viennent. Oui. Mais le Tour…
Le Tour restera la référence pour nombre de coureurs et de suiveurs, à commencer par ceux qui vont se délecter de Paris-Nice dès dimanche (et peut-être aussi pour ceux qui vont souffrir sous la pluie et penseront avec beaucoup d’envie à juillet). La course au soleil n’est pas bénie des faveurs météorologiques du Tour mais en 2019, elle en convoque l’esprit comme rarement ces quinze dernières années (l’histoire retient tout de même qu’Alberto Contador et Bradley Wiggins ont récemment fait le doublé et écarte Floyd Landis, qui en avait fait de même en 2006).

Un long chrono et "une vraie étape du Tour" en montagne

"Ce que je pense, c'est que le vainqueur de Paris-Nice 2019, ce sera un profil de vainqueur de Tour de France”, s’engageait Prudhomme en début d’année, au moment de présenter le parcours de l’épreuve qui s’élance dimanche, avec son mini-“Grand Départ” de Saint-Germain-en-Laye, et s’achèvera une semaine plus tard sur la Promenade des Anglais à Nice.
Comme de coutume, les routiers-sprinteurs bénéficieront d’étapes dessinées dans des plaines balayées par le vent. Comme souvent ces dernières années, il y aura un vrai rendez-vous en montagne, avec une saveur un peu inédite de préférence (le col de Turini cette année, grimpé trois fois sur le Tour, la dernière en 1973, jamais affronté par le peloton de Paris-Nice). Pour la première fois depuis 2011, un chrono de plus de 25 kilomètres attend les coureurs.
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Romain Bardet sur la 17e étape du Tour de France 2018

Crédit: Getty Images

Ceux qui se plaignent d'avoir vu les rouleurs-grimpeurs dominer les dernières éditions du Tour peuvent craindre d’en être pour leurs frais - d’autant que Romain Bardet décrit l’ascension du Turini (14,9km, 7,3%) comme assez roulante également - mais Paris-Nice offre toujours un terrain favorable aux escarmouches. Les renversements haletants se sont succédés ces dernières années, avec des étapes nerveuses et des équipes pas nécessairement aussi souveraines qu’en juillet. Les 4e et 8e étapes y font écho. Celle du col de Turini ressemble bien plus à un rendez-vous estival.
Pour Romain Bardet, qui partage ses sensations sur le site officiel de l’épreuve après avoir reconnu l’ascension, “il y aura quand même près de 40 minutes de montée, au mois de mars, ce qui peut être intéressant”. Warren Barguil décrit “un col de haute-montagne, puisque nous terminerons quand même au-dessus de 1600 mètres. Si l’on compare aux années précédentes, je pense que c’est par exemple plus dur que la Couillole et plus dur que la Madone d’Utelle, où je suis retourné récemment aussi. C’est irrégulier mais il n’y a quand même pas beaucoup de moments de répit". Bref, pour le double vainqueur d’étape en juillet 2017 : “C’est une vraie étape du Tour.”

Hommes de juillet et aspirants au Tour

Sur ces hauteurs, les saisons ne vont pas changer certaines habitudes : une armada de Colombiens vient défier les grimpeurs français, mais ce sera une première pour Egan Bernal et Miguel Angel Lopez, tandis que Nairo Quintana ne prend la route de Nice que pour la deuxième fois de sa carrière (15e en 2013, sa deuxième saison en Europe). Quant à Rigoberto Uran, le troisième coureur (avec Bardet et Quintana) au départ de Paris-Nice à avoir déjà fini dans les trois premiers du classement général du Tour, il préférait Tirreno Adriatico depuis 2013.
À ces grands noms de juillet s’ajoutent le dernier vainqueur de la course au soleil, Marc Soler, et son dauphin, Simon Yates, qui, après sa conquête de la Vuelta et sa déclaration de désamour pour le Tour, voudra certainement retrouver le maillot jaune de leader de Paris-Nice abandonné lors de la dernière étape l’an passé. Sans oublier des talents multi-cartes comme Michal Kwiatkowski et Bob Jungels, et différentes générations de sprinteurs qui ont déjà décroché des bouquets sur le Tour de France : Mark Cavendish, Marcel Kittel, André Greipel, Alexander Kristoff, Michael Matthews, Arnaud Démare, Dylan Groenewegen, John Degenkolb.
Voyons ce que ça donnera sur la route, mais une première bataille est déjà garantie par les horizons juilletistes. Sur les 23 équipes (un peloton élargi pour l’occasion) qui se présenteront dans les Yvelines dimanche, trois se disputeront les deux dernières invitations pour le Tour de France : Direct Énergie, emmenée par un Lilian Calmejane en forme et la recrue-star Niki Terpstra ; Vital Concept-B&B Hotels, privée de Pierre Rolland (double fracture du poignet) mais dotée de talents revanchards avec Bryan Coquard et Arthur Vichot ; et Arkéa-Samsic, qui aligne pour la première fois Warren Barguil et André Greipel ensemble. Avec tout ça, on va beaucoup penser à juillet. Ce n’est pas si mal.
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