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Roglic, Geoghegan Hart, Gaudu, Démare... les enjeux pour les têtes d'affiche de Paris-Nice

Simon Farvacque

Mis à jour 05/03/2021 à 20:04 GMT+1

PARIS-NICE - La course au soleil, du 7 au 14 mars, présente un plateau correct, avec Primoz Roglic en "petit nouveau". Mais aussi le tenant du titre, Maximilian Schachmann, le vainqueur du dernier Giro, Tao Geoghegan Hart, et un solide duo pour la Groupama-FDJ, constitué de David Gaudu, pour le général, et d'Arnaud Démare, pour les sprints, où il devra notamment composer avec Sam Bennett.

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Primoz ROGLIC (Jumbo-Visma)

  • Son début de saison
Primoz Roglic effectuera sa rentrée, ce dimanche à Saint-Cyr-l’Ecole, où il participera à Paris-Nice (7-14 mars) pour la première fois. Il n’a plus couru depuis son (deuxième) sacre sur le Tour d’Espagne, début novembre.
  • Pourquoi il vient sur Paris-Nice ?
Pour gagner. Sans doute. Un tout autre objectif ne conviendrait en tout cas pas au standing de celui qui visera le maillot jaune cet été sur la Grande Boucle. Surtout que Primoz Roglic n’est pas un habitué des courses d’une semaine prises par-dessus la jambe, utilisée comme de "simples" préparations.
Vincenzo Nibali, par exemple, a souvent brillé ces dernières années par sa capacité à programmer ses pics de forme, quitte à ne pas être tout le temps compétitif. Le leader slovène de la Jumbo-Visma a, au contraire, réussi à grimper dans la hiérarchie des spécialistes des courses par étapes – puis dans celle des cadors du peloton au sens large – en se la jouant "glouton".
Une entorse à la règle ? Peut-être, lors du dernier Dauphiné, où la prudence (en vue du Tour) l'avait emporté sur l’envie d’accrocher un succès de plus à son palmarès. Mais le contexte était particulier et en tirer des conclusions serait hasardeux. Roglic, depuis qu’il a les épaules d’un leader, a pris l’habitude de se présenter en prétendant à la victoire au départ de (quasiment) toutes les courses qui figurent à son programme. Il n’y pas de raison que ce Paris-Nice fasse exception.
  • La stat’
100%. Primoz Roglic a pris place sur le podium des neuf dernières courses par étapes qu’il a terminées : sept victoires, une 2e place sur le Tour de France 2020 et une 3e sur le Giro 2019. Dans ce laps de temps, il a quitté le Critérium du Dauphiné 2020 alors qu’il était en tête avant la dernière étape. Pour le voir rater la boîte, hors course d’un jour et abandon, il faut remonter au Tour 2018, dont il avait pris la 4e place.
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Tao GEOGHEGAN HART (INEOS Grenadiers)

  • Son début de saison
Le vainqueur-surprise du Giro 2020 a fait une rentrée timide mais correcte sur le Tour des Alpes-Maritimes et du Var (10e du général, 2e de la dernière étape). Dans l’armada britannique, les places de leader sont chères, et Tao Geoghegan Hart n’a pas commencé par un faux pas, Pavel Sivakov, Geraint Thomas ou autre Thomas Pidcock terminant derrière lui.
  • Pourquoi il vient sur Paris-Nice ?
Pour montrer qu’il a l’étoffe d’un boss ? Peut-être. Les deux seules courses qui figurent à son programme prévisionnel sont ce Paris-Nice et le Tour de France. Geoghegan Hart (25 ans) ne sait pas combien d’opportunités il aura de montrer les muscles dans l'optique de jouer un rôle majeur lors de la Grande Boucle. Raison de plus pour ne pas en laisser passer.
Mais l’hypothèse de le voir jouer l'équipier de luxe n’est pas à exclure. Avoir surpris son monde sur le Tour d’Italie ne fait pas (automatiquement) de Geoghegan Hart un mâle alpha. D’autant plus qu’INEOS Grenadiers dispose d’autres atouts, avec Richie Porte, de retour au bercail et double vainqueur de l’épreuve (2013, 2015), voire Rohan Dennis, qui pourrait profiter du chrono – certes court (14,4 km) – pour s’inviter dans la danse.
  • La stat’
32. Tao Geoghegan Hart a terminé 32e de Paris-Nice, en 2019, à l'occasion de sa découverte de l'épreuve. Il était alors équipier d'Egan Bernal, vainqueur de la compétition.
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Maximilian SCHACHMANN (Bora-Hansgrohe)

  • Son début de saison
Comme pour Primoz Roglic, c’est la rentrée des classes pour Maximilian Schachmann. Le coureur allemand de 27 ans n’a plus accroché un dossard depuis le 18 octobre et le Tour des Flandres (98e).
  • Pourquoi il vient sur Paris-Nice ?
Pour défendre son titre. L’an dernier, Schachmann avait été en jaune de bout en bout. Il avait ainsi décroché – alors qu’il faisait seulement figure d’outsider (certes sérieux) – la première course par étapes de sa carrière. Son statut a depuis changé, et il monte d’un cran dans la hiérarchie des prétendants. Mais pas forcément de deux.
En effet, 2e du Tour de l’Algarve, Maximilian Schachmann avait commencé fort en 2020, alors que l’on ne sait pas dans quelle forme il aborde la course cette année. A lui de prouver qu’il a intégré la caste des favoris immuables sur les courses d’une semaine. Mais s’il ne le fait pas, il sera trop tôt pour s’inquiéter : les classiques ardennaises seront un temps fort de sa saison, et il pense peut-être avant tout à parfaire sa condition.
  • La stat’
0. Petite pression supplémentaire : son équipe, la Bora-Hansgrohe, fait partie des quatre formations du World Tour qui n’ont pas encore gagné (au 5 mars) en 2021. Ceci dit, Schachmann n’est pas sa seule carte pour y remédier, Pascal Ackermann étant notamment aligné.
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David GAUDU (Groupama-FDJ)

  • Son début de saison
David Gaudu est en forme. Après un Tour des Alpes-Maritimes et du Var frustrant (6e, trois Groupama-FDJ dans le "Top 7", aucun sur le podium) mais rassurant quant à sa condition, le grimpeur de 24 ans a brillé le week-end dernier en Ardèche et dans la Drôme, avec à la clef un premier succès cette saison. Il arrive au départ de son premier Paris-Nice avec des ambitions légitimes à l’aune de sa condition.
  • Pourquoi il vient sur Paris-Nice ?
Pour une répétition (presque) grandeur nature. Vainqueur de deux étapes et 8e de la dernière Vuelta, David Gaudu s’apprête à découvrir le statut de leader sur le Tour de France. Il devrait y partager les responsabilités avec Arnaud Démare cet été, mais pas avec Thibaut Pinot, qui axe sa saison sur le Giro. La carte classement général de la Groupama-FDJ sur la Grande Boucle, ce sera bien Gaudu.
Il vient donc faire ses armes, et répéter ses gammes, sur la course au soleil. Ce n’est pas là qu’il pourra appréhender le défi d’être focalisé sur son classement, et son placement, pendant trois semaines ; ni celui de résister à la pression de la plus grande course du monde. Mais Gaudu peut emmagasiner de la confiance sur la route de Nice et prendre de précieux repères. Le tout en chassant un bon résultat sur une épreuve majeure. L’enjeu sera semblable lors du Critérium du Dauphiné, également à son programme dans trois mois.
  • La stat’
5. David Gaudu (24 ans) ne compte "que" cinq succès dans le peloton professionnel. Pas si mal pour un coureur catalogué grimpeur ? Oui, mais il a surtout accéléré le rythme brutalement en fin de saison dernière. Entre début 2017 et le départ du Tour d’Espagne 2020, Gaudu n’avait gagné que deux fois. Il a levé les bras à trois reprises depuis.
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Gaudu : "Me voir gagner Paris-Nice, c’est un peu too much"

Arnaud DEMARE (Groupama-FDJ)

  • Son début de saison
En demi-teinte, surtout par rapport à son exercice 2020 XXL. Arnaud Démare est passé tout près de la gagne dès son premier jour de course (2e de la 1re étape du Tour de la Provence), puis n’a plus regoûté à l’ivresse d’un sprint pour la victoire depuis. 37e de Kuurne-Bruxelles-Kuurne dimanche, il n’a pas donné de gage de sécurité pour les classiques, sans pour autant démontrer une méforme préoccupante.
  • Pourquoi il vient sur Paris-Nice ?
Pour mettre la main sur au moins un bouquet avant un gros bloc de courses d’un jour, qui commencera par Milan-Sanremo (20 mars) et s’achèvera par Paris-Roubaix (11 avril). Il a déjà gagné trois étapes de Paris-Nice, dont la dernière à Meudon en 2018, à l’issue d’un sprint très particulier, devant Gorka Izagirre. C’était dès l’entame de l’épreuve, maillot de leader ainsi à la clef. Refaire le coup doit lui trotter dans la tête.
Il sera aussi au cœur d’un enjeu collectif. Comme Gaudu. La capacité de la Groupama-FDJ à jouer sur les deux tableaux sera évaluée lors de cette 79e édition de la course au soleil. Après avoir passé son tour en 2019 et 2020, Démare prépare son retour sur la Grande Boucle. Et ça commence maintenant.
  • La stat’
14. Comme son nombre de succès l’an passé. Meilleur total mondial. Avant d’espérer bisser ce rang de référence planétaire, il doit ouvrir son compteur et quelques occasions devraient se présenter à lui, pour le faire sur ce Paris-Nice.
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Sam BENNETT (Deceuninck-Quick Step)

  • Son début de saison
Il a brillé sur l’UAE Tour, avec deux succès. Le classement par points lui a échappé en raison d’une première étape marquée par les bordures et lors de laquelle il n’était pas dans l’emballage final. Mais la jambe et la confiance sont là.
  • Pourquoi il vient sur Paris-Nice ?
Pour engranger des victoires. C’est un impératif au sein de la puissante Deceuninck-Quick Step. Mais à titre individuel, il a sans doute aussi à cœur de se confronter à Arnaud Démare, qui a bousculé l’idée que l’on se fait de la hiérarchie mondiale des sprinteurs, lors du dernier Giro. Mais Bennett n’était pas là. Cette fois, les deux hommes devraient pouvoir s’expliquer.
Quant à la suite de sa saison, il pourrait prendre le départ de Milan-Sanremo avec de l’ambition. Mais dans la formation de Patrick Lefevere, être dans la sélection est déjà une gageure. Outre le champion du monde Julian Alaphilippe, Davide Ballerini marche sur l’eau en ce début 2021. Bennett doit marquer des points cette semaine s’il veut être la carte sprint de son équipe sur la Primavera.
  • La stat’
2/3. Sam Bennett a gagné deux des trois sprints auxquels il a participé en cette entame d’exercice. Son seul "loupé" ? Une deuxième place, derrière Caleb Ewan. L’Irlandais de 30 ans est extrêmement régulier, grâce à sa force mais aussi à son placement. Pour le prouver à nouveau sur ce Paris-Nice, il sera encore accompagné de son fidèle poisson-pilote, Michael Morkov.
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Du vent, des chutes, un sprint inévitable et un Bennett intraitable : le résumé de la 6e étape

Pour beaucoup, ce sera objectif classiques

Mais aussi... Steven Kruijswijk en joker pour la Jumbo-Visma, Aleksandr Vlasov à suivre pour Astana - Premier Tech, Guillaume Martin et Christophe Laporte en chefs de file de Cofidis, Warren Barguil et Nacer Bouhanni pour emmener l'équipe Arkéa-Samsic, Tiesj Benoot (DSM) 2e l'an passé, Michael Matthews de retour chez BikeExchange, Bryan Coquard carte-maîtresse de B&B Hotels p/b KTM, Alexander Kristoff, Matteo Trentin (UAE Emirates), Jasper Stuyven, Mads Pedersen (Trek - Segafredo), John Degenkolb, Philippe Gilbert (Lotto Soudal) ou autre Oliver Naesen (AG2R Citroën) en préparation des classiques.
Une liste non-exhaustive, pour un plateau moyen en termes de spécialistes des courses par étapes, mais correct dans son ensemble.
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Mads Pedersen, une jambe au-dessus de tout le monde

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