Paris-Nice 2022 - Royal, Primoz Roglic (Jumbo-Visma) a-t-il déjà course gagnée ?

PARIS-NICE – Solide sans être vraiment inquiété dans la montée du Col de Turini, où il s’est finalement imposé au sommet, Primoz Roglic (Jumbo-Visma) est plus que jamais leader de l'épreuve. Si la dernière étape ne sera évidemment pas de tout repos dimanche, le Slovène est en bonne position pour s’adjuger sa première course au soleil.

Roglic le plus costaud dans le Turini, Latour perd gros : le résumé de la 7e étape

Video credit: Eurosport

Primoz Roglic le reconnaît lui-même : il avait "de bonnes jambes" sur cette septième étape de Paris-Nice, partie de la cité niçoise jusqu’au sommet du Col de Turini (15 kilomètres à 7,3%), la seule arrivée en altitude (1 607 mètres) de cette semaine de course. Ses adversaires auraient pu en attester, eux aussi. Ils ont essayé tour à tour de le faire craquer dans les 6 derniers kilomètres de la montée finale. Mais d’Adam Yates (INEOS-Grenadiers) à son frère jumeau Simon (BikeExchange-Jayco), en passant par les Colombiens Daniel Martinez (INEOS-Grenadiers) ou Nairo Quintana (Arkéa-Samsic), aucun n’a été en mesure ne serait-ce que d’inquiéter le maillot jaune, finalement le premier à couper la lignée après un sprint de costaud.

Des jambes solides et un mental d’acier

"C’est bon de gagner au sommet d’une aussi longue ascension, en plus devant mon plus grand supporter, mon fils Lev. C’était une étape difficile, avec un gros rythme dès le début. Le tempo était élevé. Mais j’avais les jambes. Tout le monde était à la limite, et nous avons dû régler cela au sprint, personne n’a réussi à partir seul. J’ai pu suivre les autres quand ils ont attaqué et j'avais encore une bonne accélération pour pouvoir m’imposer", confie le leader de la Jumbo-Visma, décidément dominatrice sur cette course au soleil.
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Un démarrage fulgurant et Roglic s'est envolé au sommet du Col de Turini : sa victoire en vidéo

Video credit: Eurosport

Oui, le Slovène avait les jambes. Mais la tête aussi. Il est resté bien placé dès les premiers lacets de la montée, alors que les INEOS et les Arkéa ont écrémé le peloton. Puis il a lancé Rohan Dennis, auteur d’un gros travail à l’avant pour mettre les grimpeurs les moins en forme, comme Pierre Latour, troisième du général avant le départ, dans le dur. Dennis s’est écarté après la première attaque d’Adam Yates à 7 kilomètres du sommet. Roglic n’a pas paniqué. Il s’est embarqué dans la roue de Quintana, parti en contre.
Si tout le monde semblait effectivement à la limite, lui n’a montré aucun signe de faiblesse. Pas même lors des accélérations répétées – mais timides – de Simon Yates dans les deux dernières bornes. "Je connais bien ces routes, je les fais à l'entraînement", avoue le vainqueur du jour une fois sur le podium, avec son fils dans les bras. Il les connaît et il les maîtrise. Tout comme il domine ses principaux concurrents. Parce que même s’il n’a pas non plus réussi à se détacher, sans vraiment essayer hormis une petite attaque qui a laissé tout le monde sur place à l’exception de Daniel Martinez, il a vraiment paru à l’aise dans l’ascension.
Un constat qui peut même s’étendre à toute la semaine. Et qui entraîne donc cette question : ce Paris-Nice est-il déjà joué ? Question légitime au vu du déroulé de la course mais aussi des 47 secondes qui séparent désormais Primoz Roglic de son dauphin Simon Yates. Martinez est troisième à 1 minute. "On ne peut pas faire grand chose quand il [Roglic] passe à la vitesse supérieure. Il ne respire même pas alors que tous les autres halètent comme s'ils étaient sur leur lit de mort. Il est donc difficile de faire quoi que ce soit", témoigne même Yates, qui a eu le mérite de tenter sa chance samedi.
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Primoz Roglic (Jumbo-Visma)

Crédit: Getty Images

Les fantômes du passé

La dernière étape, courte (115 kilomètres) et traditionnellement très animée, dans l’arrière pays niçois comporte tout de même plusieurs difficultés dont le Col d’Eze (6,1 km à 7,6%), dont le sommet est placé à environ 15 kilomètres de l’arrivée. Il faudra notamment veiller à bien gérer la descente, surtout la météo s’en mêle. De la pluie est attendue. Normalement pas suffisant pour déstabiliser l’ancien champion de saut à ski. Mais ses mésaventures passées lui serviront sans doute de piqure de rappel. Déjà en position pour gagner la course l’an passé, il était tombé par deux fois lors de la dernière étape, laissant filer sa tunique de leader à Maximilian Schachmann alors qu’il comptait 52 secondes d’avance avant le départ du dimanche. Forcément, ça le marque et il préfère rester prudent.
"La dernière étape est toujours la plus dure. J’ai bien sûr en tête le souvenir de l’année dernière, ce sera une étape super dynamique et il faudra rester super concentré. C’est bien d’avoir une confirmation que je suis à ce niveau-là, que j’ai le bon rythme. C’est toujours étrange quand on ne sait pas où on en est et qu’on démarre la saison un peu tard. J’ai vu que la montée au col d’Eze ne se faisait plus de la même manière et c’est toujours impressionnant quand on se retrouve face à une pente aussi raide. Mais j’espère qu’en arrivant là-bas, je serai encore bien." Ses concurrents vont encore tenter de la mettre à mal. Même s’ils ont sans doute compris ce samedi, que c’était bel et bien lui le plus fort.
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Primoz Roglic (Jumbo-Visma)

Crédit: Getty Images

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