Paris-Nice | David Gaudu, 2e au général après la 4e étape : "Il ne faut rien s'interdire mais rester lucide"

ParCyril Morin

Mis à jour 08/03/2023 à 21:54 GMT+1

PARIS-NICE – Sacrée journée pour David Gaudu ce mercredi lors de l'explication de texte entre cadors à La Loge des Gardes. Le Français, parfait tactiquement, a su rester lucide lors de la première banderille de Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma) pour finalement recoller et contrer. S'il est battu au sommet par un Tadej Pogacar intouchable, le Breton peut nourrir de vraies ambitions pour la suite.

Il l'avait annoncé. Mardi, au sortir d'un chrono par équipes new-look parfaitement géré par son équipe et son rouleur Stefan Küng, David Gaudu pronostiquait un "sacré carnage" ce mercredi, lors d'une 4e étape en forme de première grande explication de texte entre les cadors présents sur la Course au soleil. Ce fut un carnage pour les autres, pas pour lui.

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Le leader de la Groupama-FDJ a roulé en vieux briscard, conscient de ses limites mais aussi des opportunités. Malgré une journée "tendue", "nerveuse" dans le peloton, le Breton n'a jamais cédé à une panique qui aurait pu le guetter dans cette étape venteuse et pleine de pièges. Le premier d'entre eux ? Suivre la première banderille de Jonas Vingegaard, à l'écouter.

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Le contre parfait, en pur tacticien

"Leur première attaque, il ne fallait pas forcément la suivre, je pense que tout le monde a eu un peu la même réaction en mode 'bon on va les laisser faire leur spectacle devant et puis derrière on va voir qui est le plus fort'", a-t-il expliqué après coup. Résultat, le duo Vingegaard-Pogacar n'a pas poursuivi son effort, laissant les autres leaders revenir. C'est là que Gaudu a joué sa carte, intelligemment, en lançant un contre parfait à 3,5 km de l'arrivée.

"Au final, j'ai pu encaisser le pied de la montée, a-t-il encore détaillé. J'avais récupéré, donc je me suis dit 'bon, on prend vent de dos, pourquoi pas, de toute façon, autant anticiper et j'ai vu que je n'avais personne dans la roue je me suis dit qu'il fallait tenter. Il se sont marqués, j'en ai profité, puis Pogacar est revenu, je me suis accroché, mais il était plus fort que moi à l'arrivée'".

Gaudu a laissé Pogacar et Vingegaard "faire leur spectacle devant" avant de dégainer

S'il a bien tenté de sauter Pogi avant la ligne, il a vite compris que l'essentiel était ailleurs. Ce mercredi, après le "carnage", il pointe à dix petites secondes de Pogacar mais compte surtout 34 secondes d'avance sur Vingegaard et 46 sur Simon Yates. Une place sur le podium de ce Paris-Nice ô combien relevé n'a rien d'une chimère.

Moins de liberté mais vraie opportunité

"Des occasions pour les battre sur une arrivée au sommet, il n'y en aura pas 46 000, a-t-il reconnu au moment de revenir sur ce contre offensif alors que le duo Pogacar-Vingegaard se marquait. Donc il faut saisir les opportunités et je suis content de l'avoir fait. Ça reste un premier test. Maintenant, celui-là est passé, on a vu que depuis le début de la semaine ça se goupille bien. Faut rester concentré et il y a encore une grande arrivée au sommet samedi, et une étape difficile vendredi. Donc on va tâcher de récupérer et de faire les choses bien".

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Preuve qu'il n'est plus tout à fait le petit Français qui promet, Gaudu inspire aussi la crainte à la concurrence. Si Pogacar avait calé sa course sur son rival danois, il n'a rien voulu laisser au leader de la Groupama-FDJ. "Gaudu est l'un des meilleurs grimpeurs du monde, surtout sur une montée sèche comme celle-là, a estimé "Pogi" après coup. Aujourd'hui, je savais qu'il fallait combler l'écart le plus rapidement possible et ne pas lui laisser plus de vingt secondes d'avance parce que sinon je risquais de ne plus le revoir".

Avant l'explication de samedi et le final de dimanche, Gaudu se retrouve donc propulsé comme principal danger pour Pogacar, au moins d'un point de vue chronométrique. Peut-il aller chercher le Slovène ? "Il ne faut rien s'interdire mais rester lucide et courir intelligemment. On va prendre les opportunités là où elles viennent et on verra bien, a-t-il lâché avant de reconnaître que son nouveau statut de dauphin pourrait lui coûter un peu de sa liberté. Peut-être que j'aurai un petit peu moins d'opportunités vu que je me suis rapproché au général". L'apanage des vrais challengers.

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