Paris-Nice - David Gaudu, l’erreur fatale : "On n'enlève pas sa veste dans les plus forts pourcentages..."

"Pour moi Paris-Nice commence vraiment demain avec le Mont Brouilly". David Gaudu avait annoncé la couleur mardi, après un contre-la-montre par équipes qui avait vu sa Groupama-FDJ terminer à plus d'une minute du vainqueur, UAE Team Emirates. Mais ses ambitions pour le classement général se sont finalement envolées dans le Beaujolais. Et ce avant même le deuxième passage dans cette très attendue ascension, longue de 3km à 7,7% de moyenne.

Et pour cause : à un peu moins de 23km de l'arrivée, le Breton a chuté tout seul, comme un grand, dans le Col du Fût d'Avenas, en voulant... retirer sa surveste. Une bourde, une vraie. Le coureur de 27 ans a bien tenté, un temps, de s'accrocher aux côtés de son coéquipier Quentin Pacher. Mais il a rapidement rendu les armes, pour finalement accuser un retard de 6'06" sur le vainqueur Santiago Buitrago à l'arrivée. Lourde mais logique conséquence, pour une grosse bévue.

"J'étais surpris au pied de l'avant-dernière ascension. Tout le monde, tous les leaders avaient déjà enlevé la surveste, a réagi Jacky Durand dans les Rois de la Pédale, après l'avoir déjà fait remarquer en direct, avant la chute. Il avait Quentin Pacher à ses côtés. C'est à Quentin de récupérer sa veste, éventuellement au pied de l'ascension. Mais on ne le fait pas dans les plus forts pourcentages".

Gaudu était en effet engagé dans une portion à 14% au moment de partir à la faute. En plein virage, sur une route étroite. "C'est une erreur, a insisté notre consultant. Alors après, pas de chance, c'est sa manche qui touche le coude et il tombe. Mais pour moi, le Breton a fait une erreur en voulant enlever sa veste à deux, trois kilomètres du sommet (moins d'un kilomètre, ndlr) alors que tout le monde était prêt à aller à la guerre".

Une décision d'autant plus surprenante que le Français n'était franchement pas au top de sa confiance ces dernières semaines. Deuxième de la "course au soleil" l'an passé, il arrivait avec des ambitions beaucoup plus mesurées cette année, et entouré d'incertitudes. En partie parce que son début de saison avait été marqué par... une chute, déjà, au cours d'un O Gran Camino dont il avait pris la 18e place au général, à plus de cinq minutes de Jonas Vingegaard.

"Une chute un peu à la con sur la reconnaissance du chrono avec le vélo de route, à cause d'une rafale qui a emporté ma roue avant au passage d'un rond-point", avait-il détaillé dans L'Equipe. De quoi inciter son directeur sportif Benoît Vaugrenard à la plus grande prudence après l’arrivée de la première étape de ce Paris-Nice. "On arrive avec David Gaudu pour le général, même si sa préparation a été perturbée par sa chute sur O Gran Camino. Il n'a pas de super sensations suite à sa chute, donc on verra jour après jour", prévenait-il.

Une stratégie "au jour le jour" plus d'actualité que jamais pour le 30e du classement général, qui compte 6’48’’ de retard sur le nouveau maillot jaune australien Luke Plapp. La course au podium est terminée, celle au top 10 aussi, très certainement. La quête sera désormais celle d'une victoire d'étape. Celle des sensations, surtout.