Paris-Nice | Remco Evenepoel a déjà bougé : "Tu n'es jamais tranquille avec ces mecs-là…"

Qu'ont en commun Remco Evenepoel (Soudal-Quick Step) et Tadej Pogacar (UAE-Team Emirates) ? Un immense talent évidemment mais aussi un soupçon d'instinct que ne possèdent pas les adversaires qu'on leur projette sur le Tour de France, Jonas Vingegaard (Visma | Lease a Bike) et Primoz Roglic (BORA-Hansgrohe). Ce dimanche autour des Mureaux, ce dernier a pu constater qu'il n'y aurait pas, ou si peu, d'étape tranquille sur Paris-Nice 2024 tant Evenepoel peut se servir de tous les terrains pour attaquer.

Ses deux escarmouches du jour n'ont rien donné mais on peut saluer sa persévérance. S'il a glané quatre secondes de bonifications à moins de 18 kilomètres de la ligne, Remco Evenepoel avait déjà une idée derrière la tête, souligne notre consultant Nicolas Fritsch. "C'était prévu. Il n'a pas fait le sprint à fond. Il a attendu, s'il avait vraiment voulu, il a quand même plus de punch que Jorgenson. Il a contré mais c'était compliqué d'échapper à un sprint." La première attaque n'a rien donné alors Evenepoel a réessayé, à 12,8 kilomètres de l'arrivée. Sans succès, le final n'étant décidément pas suffisamment sélectif.

"Il essaye, Remco c'est son truc. On ne sait pas si c'est un super grimpeur mais sur ce genre de profil, c'est peut-être le meilleur du monde", estime Fritsch. Le champion de Belgique n'aime en effet rien de plus que les bosses autour des 5% de pente moyenne. Si le vent avait soufflé plus fort sur les Yvelines ce dimanche, la première étape de Paris-Nice aurait peut-être connu une autre issue et la semaine aurait démarré sur les chapeaux de roue. Mais on ne doute pas qu'Evenepoel y reviendra.

La semaine qui arrive, sans très haute montagne, pourrait convenir parfaitement au style Evenepoel, d'autant que la Soudal-Quick Step devrait frapper fort sur le contre-la-montre de mardi autour d'Auxerre. Mais peut-être se dit-il qu'une petite avance sur Roglic d'ici samedi et l'arrivée à Auron ne serait pas superflue. D'autant que le Slovène aime lui aussi le jeu des bonifications avec son punch.

En quittant Jumbo-Visma, Primoz Roglic a aussi abandonné une force collective qui n'a pas son pareil même si Aleksandr Vlasov a roulé dans le final pour ramener le groupe sur Evenepoel. Celui-ci le sait évidemment alors pourquoi ne pas essayer ? Surtout, si Paris-Nice doit lui servir de répétition générale pour le Tour de France, qu'il découvrira cet été, la course peut aussi être une bande-annonce de ce qu'il fera en juillet. Sa présence changera évidemment la donne dans le combat des chefs.

"Ce qu'a fait Remco ne m'a pas surpris, confirme Nicolas Fritsch. Van der Poel, Pogacar, Evenepoel, tu ne peux pas être tranquille avec ces mecs-là…" Roglic et les autres sont prévenus même s'ils n'avaient sans doute pas besoin de cette piqûre de rappel. En juillet, Evenepoel n'attendra certainement pas la montagne pour attaquer et il sera à surveiller tous les jours ou presque. Savoir s'il le paiera sur trois semaines est une autre question. Il est jusqu'à dimanche sur Paris-Nice et son hyperactivité pourrait bien l'emmener au premier succès de sa carrière en France.