Paris – Nice 2025 – Matteo Jorgenson peut-il devenir l’arme fatale de Jonas Vingegaard sur le prochain Tour de France ?
Mis à jour 17/03/2025 à 22:17 GMT+1
Jonas Vingegaard n'a pas terminé Paris - Nice, contraint à l'abandon après une chute et un poignet blessé, mais nul doute que le Danois a regardé avec un franc sourire le sacre de son équipier Matteo Jorgenson (Visma – Lease a Bike) dimanche à Nice. L’Américain confirme ses aptitudes comme leader et s'avance comme le nouvel atout du Danois dans sa lutte pour le Tour face à Tadej Pogacar.
Comment AG2R s'est fait "chiper" Jorgenson
Video credit: Eurosport
Il existe pléthore de coureurs qui ont réussi à se construire un palmarès sur les épreuves d’une semaine. Une fois lancé dans le grand bain des grands Tours, les repères ont subitement valsé, les défaillances se sont multipliées, au point de les rendre totalement méconnaissables. Les exemples se bousculent au portillon, à l’instar d’un Richie Porte, longtemps stéréotype du genre, jusqu'au crépuscule brillant de 2020 (3e, à 35 ans). Double vainqueur de Paris – Nice (2020, 2021), comme Matteo Jorgenson depuis dimanche, Maximilian Schachmann n'a pas fait mieux que 31e sur une épreuve de trois semaines (Giro 2018).
/origin-imgresizer.eurosport.com/2025/03/16/4110470-83347048-2560-1440.jpg)
Sheffield a eu la 8e étape, Jorgenson le dernier mot : le résumé de la der'
Video credit: Eurosport
Jorgenson l'a déjà prouvé, il est fait d'un autre matériau. D'abord car il a terminé 8e de la dernière Grande Boucle, le tout en étrennant ses galons de lieutenant en chef de Jonas Vingegaard (Visma – Lease a Bike). L’Américain avait assisté aux premières loges à la démonstration de Tadej Pogacar (UAE Emirates – XRG) sur le Tour de France. Glouton jamais rassasié, "Pogi" lui a même sucré une victoire de prestige au sommet d'Isola 2000. Une claque de plus, l’humiliation de trop.
Rappelle-toi du Granon
Alors, chez les frelons, on retourne les tapis, on tire les tiroirs des commodes les plus poussiéreuses pour trouver la formule gagnante. Le souvenir de 2022, du coup de maître orchestré sur l’étape du Granon, reste dans les esprits des pontes de la formation néerlandaise. À cette époque-là, Visma avait fait le coup du leader à deux têtes. Une stratégie payante avec les attaques concomitantes de Primoz Roglic et Jonas Vingegaard. Depuis, le Slovène s’est fâché, mécontent de partager le trône, et a quitté l’essaim pour Red Bull – BORA.
/origin-imgresizer.eurosport.com/2025/03/11/4107998-83297608-2560-1440.jpg)
Vingegaard : "Pour l'instant, Jorgenson et moi sommes aussi forts l'un que l'autre"
Video credit: Eurosport
En tenant la dragée haute au double vainqueur du Tour sur cette "Course au Soleil" 2025, Matteo Jorgenson a montré qu'il avait les épaules solides pour rentrer dans le costume du leader bis. Mieux encore, le Niçois d’adoption n’a jamais eu un mot de trop, et s’est adapté naturellement à ce rôle particulier de co-leader. Le sort s’en est ensuite mêlé, entraînant la fuite forcée du Scandinave, souffrant d’une contusion au poignet à l’issue d’une 5e étape achevée les dents serrées.
La nouvelle arme anti-Pogacar ?
Jeté en pâture au milieu d’une meute d’adversaires avides de faire tomber le maillot jaune, Jorgenson a brillamment surmonté l’épreuve de force. Esseulé comme rarement lors de la dernière étape dimanche, l’Américain a encaissé les coups, attendant son heure pour les rendre. Une seule frappe suffit, dans le Col d’Eze. L’examen passé avec mention sur l’épreuve française, référence des courses par étapes du début du printemps, Jorgenson se tient prêt à confirmer ce rôle de leader sur la plus grande course au monde, après un repos bien mérité.
/origin-imgresizer.eurosport.com/2025/03/16/4110467-83346993-2560-1440.jpg)
Deux Américains pour le prix d'une étape : Sheffield s'impose, devant Jorgenson vainqueur final
Video credit: Eurosport
"C’est un soulagement, soufflait Jorgenson après la course au micro de l’organisation. J’ai pensé à cette semaine tous les jours depuis quatre mois. C’est beau de le faire, j’ai fait tout ce que j’ai pu et ça a marché. Je dois donner tout le crédit à mon équipe, j’ai reçu énormément de soutien de leur part cette semaine même si aujourd’hui j’étais assez isolé. Tout le monde était concentré sur le reste de la semaine, et ça fait vraiment du bien. Je suis très heureux d’être dans cette équipe. J’ai gagné Paris – Nice deux années d’affilée, c’est fou (rire). Maintenant que c’est fini, je vais dormir pendant une semaine à Nice (sourire)."
Rassembleur, toujours prompt à s’exprimer avec aménité, le souriant rouquin s’avance comme le profil idéal pour devenir la nouvelle arme de Jonas Vingegaard, et le nouveau poil à gratter de Tadej Pogacar.
Sur le même sujet
Publicité
Publicité