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Mathieu Van der Poel : "Parfois je déteste Paris-Roubaix, je l'aime aujourd'hui"

Christophe Gaudot

Mis à jour 09/04/2023 à 20:13 GMT+2

Comme Tadej Pogacar, Mathieu Van der Poel (Alpecin-Deceuninck) collectionne les Monuments. Il en a quatre à son palmarès depuis ce dimanche et en a coché trois sur cinq, comme son rival slovène. Depuis qu'il est passé professionnel, il y a de cela quatre ans, le Néerlandais est promis à de grandes choses sur les pavés du nord. Chose faite, il peut les aimer désormais.

Beaucoup de crevaisons, un duel éphémère et un Van der Poel au sommet : le résumé de la course

Samedi, il avait été demandé à Mathieu Van der Poel s'il faisait de Paris-Roubaix, une obsession ? "Pas vraiment" avait-il répondu dans son plus pur style d'avare en déclarations fracassantes. L'aimait-il, au moins ? "C'est vraiment dur, souriait-il comme pour sous-entendre qu'il était difficile d'y prendre vraiment du plaisir. Ça fait déjà mal après 200 kilomètres." A voir son rictus de douleur au moment de s'étendre, comme les autres triomphateurs de l'Enfer du Nord, sur la pelouse du Vélodrome, on comprend qu'il a été loin dans la souffrance. Et cette fois, il a aimé ça.
La crevaison de Wout van Aert, qui avait tenté de faire la décision dans le Carrefour de l'Arbre, a privé Roubaix d'une probable explication royale entre champions. Mieux, entre meilleurs ennemis dans un face à face qui dure depuis plus d'une décennie. "C'est la vie", a sobrement commenté le malheureux. Fair-play, son rival a aussi eu un mot pour lui. Mais s'il y a une course à choisir pour arriver seul, c'est évidemment Paris-Roubaix.

Seul sur le Vélodrome, seul avec ses émotions

Ce tour et demi de piste sur le vénérable Vélodrome ne ressemble à rien d'autre, Mathieu Van der Poel a pu s'en rendre compte… et savourer. "Rentrer seul sur le vélodrome, c’est un sentiment difficile à décrire", a lancé celui qui double Milan-Sanremo et Paris-Roubaix comme Cyrille Van Hauwaert (1908), Sean Kelly (1986) et John Degenkolb (2015) avant lui. S'il a eu un brin de réussite dans le Carrefour de l'Arbre, le petit-fils de Raymond Poulidor avait tout fait, tout tenté pour s'isoler.
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Celle-là, il s'en souviendra : la victoire de Van der Poel au Vélodrome

Si les Jumbo-Visma ont les premiers fait exploser le peloton avant même la Trouée d'Arenberg, le Néerlandais a été le plus actif dans le groupe des très costauds qui s'est détaché après celle-ci. Il avait beaucoup subi les outrages de Tadej Pogacar la semaine dernière dans les Flandres, Van der Poel fut cette fois l'animateur numéro un pour le plus grand malheur des autres. Une fois, deux fois, trois fois, sur le pavé, sur l'asphalte, il a attaqué dès qu'il le pouvait avec une idée derrière la tête.
Celle de rendre la course difficile pour tout le monde et ainsi pouvoir faire la différence dans un secteur mythique qui a vu partir tant de vainqueurs à Roubaix : le Carrefour de l'Arbre. Ce fut le chaos, la chute de John Degenkolb, qu'il a bien malgré lui provoquée avec son coéquipier Jasper Philipsen, puis la crevaison de Van Aert. "On dirait que j'accélère mais c'est surtout parce que lui ralentit avec sa crevaison, a expliqué Van der Poel. Je n'avais ni vu, ni entendu qu'il avait une crevaison. Je savais simplement qu'il avait quelque chose avec son vélo parce qu'il a ralenti d'un coup."
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Le moment où tout a basculé : Quand Van Aert crève après avoir attaqué

Ce que je ressens est difficile à décrire
Il fallut ensuite résister pendant 15 kilomètres au groupe des battus puis à "WVA" pour s'offrir le grand bonheur et confirmer qu'il est bien l'un des deux hommes du début de saison avec Tadej Pogacar. Les deux ont remporté les trois Monuments de ce début de printemps avec un avantage numéro à Van der Poel que le Slovène pourra combler à Liège-Bastogne-Liège dans deux semaines. Mais que ressent-il après avoir gagné celle que l'on appelle la plus belle ?
"Vous me demandez presque l'impossible tant ce que je ressens est difficile à décrire. Je vis ma meilleure saison de classiques. A chaque fois, cela se transforme en rêve. Désormais, je peux dire que j'aime Roubaix (rires). Parfois, je déteste Paris-Roubaix, mais je l'aime aujourd'hui. C'est une course que je voulais vraiment gagner, j'ai réussi, c'est incroyable. On va vraiment fêter cela ce soir parce qu’on a fait un sacré boulot toute la journée et nous réalisons le doublé avec Jasper Philipsen, cela ne nous arrivera peut-être plus jamais."
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Van der Poel : "Paris-Roubaix ? Aujourd'hui, je l'aime, je l'adore"

Remporter coup sur coup Milan-Sanremo et Paris-Roubaix en solitaire, voilà qui pourrait aussi ne plus jamais arriver. Pour fêter ça et pour poursuivre son aventure dans la tradition roubaisienne, le vainqueur du jour s'est lavé dans les historiques douches de Paris-Roubaix. Quand il reviendra l'an prochain, il y verra une plaque à sa gloire. Son nom rejoindra alors ceux d'Eddy Merckx, Roger de Vlaeminck ou Tom Boonen dans une légende qu'il se construit pour lui année après année.
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