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Van Aert souvent placé, jamais gagnant : Jumbo-Visma, un printemps sans saveur ?

Christophe Gaudot

Mis à jour 10/04/2023 à 13:03 GMT+2

Encore raté. Comme ces dernières années, la Jumbo-Visma a échoué dans sa quête de Monuments pavés. Elle a joué placée grâce à Wout van Aert sur le Tour des Flandres et Paris-Roubaix mais n'est jamais montée sur la plus haute marche du podium. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir montré les muscles dans les courses préparatoires. Mais alors, où est le problème ?

Le moment où tout a basculé : Quand Van Aert crève après avoir attaqué

Het Nieuwsblad, Kuurne, E3, Gand-Wevelgem, A Travers la Flandre. Ceci est la liste des courses que n'ont pas gagnées Tadej Pogacar et Mathieu Van der Poel. Et pour cause, ceci est le tableau de chasse des Jumbo-Visma entre la fin février et la mi-avril. Sans présager de la suite, et notamment de Liège-Bastogne-Liège, on peut déjà dire que leur campagne de classiques pavées est un échec. Parce que les Jumbo ont déjà, par le passé, goûté à la quantité. Rarement à la qualité et c'est encore raté.
Il y a quelques semaines de cela, après la démonstration de Wout van Aert et Christophe Laporte sur Gand-Wevelgem, nous nous étions demandés comment Jumbo-Visma était devenue la meilleure équipe du monde, et de loin, sur les pavés. Ce fait souffre de peu de contestation au regard du nombre de succès des jaunes et noirs mais aussi de leur omniprésence à l'avant sur ces courses.
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L'analyse des RP : Van Aert - Van der Poel, le duel qui n'a jamais eu lieu

La poisse de Paris-Roubaix

Notre interlocuteur, Merijn Zeeman, un homme de la maison, avait tout de même soufflé que sa formation n'avait jamais, dans sa forme actuelle (Jumbo-Visma donc), triompher du Tour des Flandres ou de Paris-Roubaix. Il aurait évidemment franchement aimé que ce soit pour cette année, il faudra pourtant revenir en 2024 et répondre aux mêmes questions : pourquoi ses coureurs n'y arrivent-ils pas sur les deux Monuments pavés alors qu'ils brillent sur les courses préparatoires ?
Pour le Tour des Flandres, la réponse s'avère être limpide : aucun des Jumbo-Visma n'était assez fort pour lutter avec Tadej Pogacar ou son second, Mathieu Van der Poel. Pour Paris-Roubaix, la malchance explique beaucoup de choses. Quelle équipe aurait pu gagner avec un leader (Van Aert) qui crève dans le final, son principal lieutenant (Laporte) victime lui aussi d'une crevaison dans un moment décisif et une troisième carte (Van Baarle), vainqueur sortant qui plus est, mis hors-jeu par une chute ? Aucune.
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La poisse pour Laporte : Une crevaison à la sortie d'Arenberg et il a tout perdu

Ce bilan, ce fut sans doute celui fait dimanche soir par le staff et les coureurs, à chaud. Rarement prise en flagrant délit d'utilisation d'excuses à la noix, la Jumbo-Visma pointera évidemment la poisse pour principale cause de son nouvel échec. A froid, en revanche, elle se demandera comment elle a pu, avec une telle armada, passer à côté des deux objectifs avoués du printemps, auxquels on peut d'ailleurs ajouter Milan-Sanremo.

Jumbo-Visma doit trouver la clé

A froid, elle essayera aussi de déterminer si ce printemps est réellement un échec. Après tout, on a vu du jaune et noir partout et l'on a parlé, à tort ou à raison, d'eux le plus souvent. Quand ils gagnaient, quand ils s'échangeaient des politesses ou pour se demander comment ils pourraient jouer de leur avantage numérique. L'immense majorité des équipes se serait satisfaite de cinq victoires sur les pavés - demandez donc aux Soudal-Quick Step par exemple - mais la Jumbo-Visma n'est justement pas comme les autres.
La clé qu'elle a trouvée pour transformer les nombreux succès de Primoz Roglic ou Jonas Vingegaard sur les courses par étapes de moindre importance (Paris-Nice, Tirreno, Dauphiné, Catalogne, Pays Basque…) en victoire sur la plus grande, le Tour de France, elle la cherche encore sur les classiques. Bien sûr Van Aert a déjà remporté Milan-Sanremo et Roglic Liège-Bastogne-Liège mais ces succès remontent à… 2020.

Maintenant place à Roglic et Vingegaard

Peut-être trop conservatrice dans sa manière de faire sur les Monuments, la Jumbo-Visma s'enferme dans un style de course très linéaire sur le Tour des Flandres et Paris-Roubaix. Était-ce par exemple à Wout van Aert d'accélérer avant même la Trouée d'Arenberg ce dimanche ? Même s'il était resté debout et dans le peloton, un Dylan Van Baarle n'aurait servi à rien, le coup était parti sans lui. Même chose pour un Nathan Van Hooydonck.
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Van Aert sur sa crevaison : "C'est du Paris-Roubaix classique, ce n'est pas fini jusqu'au Vélodrome"

Le bilan final de ce printemps est donc difficile à établir. Le global ressemble au cas individuel de Van Aert. Troisième à Milan-Sanremo et Paris-Roubaix, quatrième du "Ronde", le Belge a réussi des performances physiques exceptionnelles. Mais son statut empêche de dire qu'il a réussi ces dernières semaines avec un Grand Prix E3 pour seule victoire. Il faudra désormais se tourner vers Liège puis les grands tours. Avec d'autres coureurs, ceux qui sont habitués à offrir à Jumbo-Visma les victoires de prestige que son statut réclame.
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