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Backstedt dans l'histoire

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ParEurosport

Publié 11/04/2004 à 16:50 GMT+2

Magnus Backstedt (Alessio) a remporté Paris-Roubaix dimanche, devenant le premier Suédois à triompher dans l'épreuve. Il a réglé au sprint ses trois compagnons d'échappée. Johan Museeuw et Van Petegem ont franchi la ligne juste derrière, main dans la main

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Crédit: Eurosport

COUPE DU MONDE - PARIS-ROUBAIX
L'Enfer du Nord était pavé de bonnes intentions dimanche. Comme l'an passé, Paris-Roubaix s'est disputé sous le soleil. Malgré le vent, malgré la poussière, cela vaut toujours mieux que la pluie et la boue. Mais quelle que soit la météo, les pavés, eux sont toujours là. Prêts à crever les roues les plus solides et les ambitions les plus légitimes. Peter Van Petegem et Johan Museeuw ont ainsi été les deux victimes les plus saisissantes de la cruauté de la Reine des Classiques.
Pourtant, de tous les costauds, ils étaient les plus forts, surtout Van Petegem d'ailleurs. Après un premier écrémage dans la tranchée d'Arenberg, qui vit un groupe d'une quarantaine de coureurs se dégager (avec tous les favoris, à l'exception de Vandenbroucke), puis quelques attaques vite ramenées à la raison (Kirsipuu, Hoj, Van Bon), c'est Museeuw en personne qui décida de dynamiter la course, à 50 kilomètres de Roubaix. Avec son compère Tom Boonen, le leader de la Quick Step, il semblait alors en mesure de faire basculer la course.
Un "Final Four" inattendu
Une heure plus tard, le Lion de Gistel était même tout près d'un quatrième succès qui aurait fait de lui l'égal de Roger De Vlaeminck. A moins de dix kilomètres du but, seuls Magnus Backstedt, Fabian Cancellara, Roger Hammond et Tristan Hoffman lui résistaient encore. Et Van Petegem alors? Le tenant du titre chassait comme un furieux, trente secondes plus loin. L'addition d'une crevaison dans le Carrefour de l'Arbre, le juge de paix du final, là même où il avait construit son succès il y a douze mois. La route tourne, devait alors se dire Museeuw.
Elle n'allait pas tarder à lui revenir en pleine figure. Dans l'avant-dernier secteur pavé, celui de Hem, presque anodin, Museeuw s'arrêta à son tour, boyau arrière à plat, comme le moral. Bientôt repris par Van Petegem, dont l'incroyable remontée témoignait bien de la puissance, il refusa d'abord de collaborer, comme un aveu de la supériorité de son rival. Le sort s'acharnant sur les Flahutes, c'est donc un "Final Four" sans Belges et sans grands favoris qui fut offert au public du Vélodrome de Roubaix.
Les rois maudits
Quatre hommes pour un sprint, mais la gloire roubaisienne ne se partage pas. Magnus Backstedt surgit alors à la corde dans le dernier virage pour mater Hoffman Hammond et un Cancellarra épuisé. A 29 ans, il décroche la première grande Classique de sa carrière et offre à la Suède sa première victoire dans Paris-Roubaix, en 102 éditions. Deuxième de Gand-Wevelgem mercredi, l'ancien coureur du Crédit Agricole a rentabilisé en une seule semaine son transfert chez Alessio, son employeur depuis cet hiver.
Malgré le bonheur légitime du grand Magnus, on ne peut s'empêcher de penser que l'histoire retiendra pourtant une autre image. Une poignée de secondes plus tard, Van Petegem et Museeuw, pour une anecdotique cinquième place, se donnèrent spontanément la main dans un hommage mutuel qui en dit long sur le respect que ces deux-là se portent. Ils furent les Rois maudits d'un Paris-Roubaix digne de leur talent. A 38 ans, Museeuw peut se retirer l'esprit tranquille. Aujourd'hui, c'est encore lui qui a tenu le haut du pavé.
PARIS-ROUBAIX: CLASSEMENT FINAL
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