La course des favoris

Sur la Reine des Classiques, il y avait Fabian Cancellara et les autres. Tom Boonen, Thor Hushovd et Juan Antonio Flecha se sont ainsi neutralisés tandis que Filippo Pozzato et Matti Breschel n'avaient vraisemblablement pas les jambes pour peser sur la course.

CYCLING 2010 Paris-Roubaix Fabian Cancellara Thor Hushovd

Crédit: AFP

FABIANCANCELLARA (Vainqueur)
Que dire de la course du champion olympique du contre-la-montre, si ce n'est qu'il a réalisé une nouvelle démonstration une semaine après son superbe succès sur le Tour des Flandres. Très vigilant dans les premiers secteurs pavés, il est ensuite entré dans la Tranchée de Wallers-Arenberg en tête du peloton. Lorsque Boonen a secoué une première fois le cocotier du côté d'Orchies, à une soixantaine de kilomètres de l'arrivée, il a réagi avec promptitude. Ensuite, c'est avec beaucoup d'opportunisme qu'il a accéléré à un moment où on ne l'attendait pas. Filant à l'anglaise, presque en facteur à 49 kilomètres de l'arrivée, Spartacus s'est ensuite envolé sur le difficile secteur de Camphin-en-Pévèle. Admirable de puissance pendant la grosse heure qu'a duré son échappée solitaire, le protégé de Bjarne Riis a pris le temps de savourer son deuxième succès sur le vélodrome. Dixième coureur de l'histoire à réaliser la même année le doublé Tour des Flandres, Paris-Roubaix, Cancellara a survolé les débats. S'il a un peu gâché le suspens, il n'en a pas moins réalisé un véritable chef d'oeuvre.
THOR HUSHOVD (2e à 2'00")
Troisième l'an dernier après avoir été victime d'une chute sur le Carrefour de l'Arbre, le Norvégien est une nouvelle fois monté sur le podium de la Reine des Classiques. Dauphin de Cancellara, il a même gravi une marche par rapport à l'édition 2009. Très costaud tout au long de la course et bien épaulé par l'épatant Roger Hammond, il a montré dès Arenberg, dont il est sorti en excellente position, qu'il était dans un grand jour. S'il a pêché par inattention au moment où Cancellara a faussé compagnie au groupe des favoris, il s'est bien rattrapé dans le final où il a devancé Juan-Antonio Flecha pour le premier accessit.
JUANANTONIOFLECHA (3e à 2'00")
Les années passent et se ressemblent pour le plus Flandrien des Espagnols. Régulièrement placé sur le vélodrome, Juan-Antonio Flecha est allé chercher une nouve^lle place sur le podium à l'arrivée de la Reine des Classiques. Piégé comme les autres par la surprenante offensive de Cancellara, Flecha a souvent tenté de relancer l'allure du groupe de poursuivants. A 24 kilomètres, il a vainement tenté de sortir en contre derrière le Suisse avant de remettre ça, avec plus de succès, sur le secteur du Carrefour de l'Arbre. Accompagné du seul Hushovd, il a d'abord pensé à assurer une place sur le podium. Dans le final, il a attaqué le Norvégien à plusieurs reprises mais le coureur de chez Cervelo ne s'est pas laissé surprendre. Comme on pouvait s'y attendre, le coureur du Team Sky n'a pas fait le poids lors du sprint sur le vélodrome.
TOM BOONEN (5e à 3'14")
Logiquement présenté comme le principal rival de Cancellara, Boonen n'aura finalement commis qu'une seule erreur sur ce 108e Paris-Roubaix de l'histoire. Une erreur fatale... Alors que ce qui restait du peloton venait de sortir du secteur pavé de Bersée, le Belge s'est en effet laissé glisser en queue de groupe pour se ravitailler. Prompt à tirer profit de cette situation, Cancellara l'a immédiatement attaqué. Quand, enfin, Boonen s'est décidé à lever les fesses de la selle, il s'est retrouvé avec Hushovd, Flecha, Pozzato et consorts sur le porte bagage. Alors que le groupe de contre peinait à s'organiser malgré la bonne volonté du champion de Belgique, Cancellara filait en solitaire vers la victoire. Las de ne pas jouer une quatrième victoire, il s'est progressivement démobilisé pour se contenter au final de la 5e place.
FILIPPOPOZZATO (7e à 3'46")
Pouvait-on s'attendre à mieux d'un garçon qui sortait d'une violente gastro-entérite qui l'avait contraint à renoncer au Tour des Flandres il y a tout juste une semaine ? Revenu à la compétition mercredi dernier à l'occasion du Grand Prix de l'Escaut, le champion d'Italie, dauphin de Boonen en 2009, a fait avec ses moyens du jour. S'il a longtemps compensé sa condition précaire et son déficit de rythme par une science de la course éprouvée, le leader de la formation Katusha n'a finalement jamais été en mesure de peser sur les débats. Le Carrefour de l'Arbre qui lui avait couté la victoire l'an dernier l'a cette fois-ci privé de la bataille pour les places d'honneur. Premier Transalpin sur le vélodrome, il a reçu le pavé Franco Ballerini, tragiquement décédé en ce début d'année. Il sera sans doute bien mieux dimanche prochain sur l'Amstel Gold Race où son esprit de revanche pourrait bien faire mouche. Il l'a annoncé en tout cas.
BERNHARDEISEL (38e à 9'33")
Vainqueur de Gand-Wevelgem il y a quinze jours, l'Autrichien, qui a "appris" Paris-Roubaix aux côtés de Marc Madiot, figuraient parmi les outsiders de premier plan de cette 108e édition de la Reine des Classiques. Malheureusement pour lui, il a perdu presque tout espoir en chutant à l'approche de la tranchée de Wallers-Arenberg, au moment même où l'équipe Saxo-Bank faisait le forcing pour permettre à Cancellara d'aborder ce secteur stratégique dans les meilleures conditions. Naviguant ensuite toujours au second plan, il n'est jamais parvenu à revenir sur la tête.
MATTIBRESCHEL (Abandon)
Lauréat d'A Travers les Flandres il y a un peu plus de deux semaines, le jeune Danois était attendu dans le final de ce Paris-Roubaix. Très présent aux avant-postes avant Arenberg, il a notamment fait le forcing au moment où un groupe d'une vingtaine de coureurs comprenant les principaux favoris s'est provisoirement détaché. Après la Tanchée, il s'est fait beaucoup plus discret, disparaissant carrément des débats à une soixante de kilomètres. Sans conséquence pour son leader.
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