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Philippe Gilbert sacré, le Belge décroche son 4e Monument différent !

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 14/04/2019 à 19:12 GMT+2

PARIS-ROUBAIX - Exceptionnel Philippe Gilbert ! Le Belge de l'équipe Deceuninck-Quick Step a remporté dimanche la Reine des classiques pour la première fois de sa carrière. Il a réglé au sprint l'Allemand Nils Politt sur le vélodrome roubaisien. Déjà lauréat du Tour des Flandres, de Liège-Bastogne-Liège et du Tour de Lombardie, il appose un 4e Monument à son palmarès. Gigantesque.

Philippe Gilbert, vainqueur de Paris-Roubaix.

Crédit: Getty Images

On pouvait difficilement rêver d’un meilleur scénario. Au terme d’une magnifique course, marquée par une lointaine offensive de six favoris, Philippe Gilbert a remporté dimanche la 117e édition de Paris-Roubaix. Son quatrième Monument différent après le Tour des Flandres (2017), Liège-Bastogne-Liège (2011) et le Tour de Lombardie (2009, 2010). Le Belge de la Deceuninck-Quick Step s’est imposé au sprint devant Nils Politt (Katusha-Alpecin) alors que son équipier, Yves Lampaert, complète le podium.
Piégé sur le Ronde, la Deceuninck-Quick Step et Peter Sagan étaient très attendus sur ce Paris-Roubaix. SI la formation belge aura pris la plus belle des revanches, le Slovaque a fini par craquer. Tenant du titre, il a payé ses efforts dans le secteur de Gruson, lorsque Philippe Gilbert a intelligemment suivi l’attaque inattendue de Nils Politt. Comme Wout Van Aert un peu plus tôt, symbole de favoris qui ont explosé les uns après les autres.
Il faut dire que ce Paris-Roubaix nous aura offert une course absolument exceptionnelle. Ce cru 2019 est clairement destiné à rentrer parmi les meilleurs de la décennie. Dès le départ, on avait senti que cette 117e édition allait être sans répit, lorsque la traditionnelle échappée a vainement tenté de sortir. Jamais elle n’a atteint la minute d’avance, malgré les incessantes tentatives. Il a toutefois fallu un énorme travail des Bahrain-Merida et des Bora-Hansgrohe pour contrecarrer ce premier coup dangereux, parti à 170km du terme avec notamment deux des futurs coureurs retrouvés sur le podium puisque Lampaert et Politt étaient déjà à l’avant. Mais tout est rentré dans l’ordre à l’entame du secteur 22, de Quérénaing à Maing.

Van Aert, fort mais malchanceux

Comme souvent avec l’Enfer du Nord, la sélection s’est réalisée au fur et à mesure des incidents. Après Alexander Kristoff (UAE Team Emirates), victime de multiples crevaisons, c’est Wout Van Aert qui a joué de malchance, d’abord avec une crevaison dans la Trouée d’Arenberg. Un incident qui l’a obligé une première fois à boucher un retard d'une minute en solitaire. Puis, alors qu’il venait juste de rentrer, il a chuté pour se retrouver de nouveau à une minute des favoris. Le jeune Belge est encore rentré pour conserver toutes ses chances de s’imposer. Mieux, c’est lui qui a lancé le bon coup dans le secteur Auchy-lez-Orchies à Bersée.
Seulement suivi par Sagan (Bora-Hansgrohe), Vanmarcke (EF Education-First), Lampaert (Deceuninck-Quick Step), Garcia-Cortina (Bahrain-Merida), il est vite revenu sur Gilbert et Politt, qui avaient anticipé la grande bagarre au sortant au niveau du ravitaillement. Une tactique payante qui leur aura permis de franchir le secteur à leur rythme pour conserver plus de forces pour le final. Piégés par cette accélération, Olivier Naesen (AG2R La Mondiale), Greg Van Avermaet (CCC) et Arnaud Démare (Groupama-FDJ) ont bien fait travailler leurs équipiers derrière. Mais ils n’ont cessé de perdre du temps. Et lorsqu’ils ont enfin bougé dans le final, c’était déjà trop tard. La victoire ne pouvait plus échapper aux six hommes de tête.

Sagan a craqué

Mais Philippe Gilbert ne voulait pas d’une arrivée en petit comité. Bien aidé par la force collective des Deceuninck-Quick Step (Lampaert 3e, Sénéchal 6e et Stybar 8e), très juste tactiquement au contraire du Ronde, il a porté une première offensive à 23km de l’arrivée. Une accélération qui a fait exploser Van Aert mais qui aura aussi obligé Vanmarcke, un temps distancé, à produire un effort pour recoller en compagnie de Lampaert. Le champion du monde 2012 a remis ça dans le Carrefour de l’Arbre, sans réussir à distancer ses compagnons d’échappée.
C’est finalement en suivant Nils Politt, sorti en facteur dans le secteur de Gruson à 14km de l’arrivée, que le Belge a senti le bon coup. Impressionnant jusqu’ici, Peter Sagan a alors explosé et ni lui, ni Vanmarcke n’ont pu revenir. Plutôt rapide au sprint, Politt s’est alors escrimé à empêcher Gilbert de s’échapper, ce qui n’allait finalement pas trop mal au Belge. A raison. Plus frais, plus fort aussi, il s’est imposé au sprint sans difficulté pour s’offrir son premier Paris-Roubaix, à 36 ans.

Gilbert dans l’histoire

Vainqueur du Tour de Lombardie en 2009 et 2010, vainqueur de Liège-Bastogne-Liège en 2011 et du Tour des Flandres en 2017, le voilà qui rentre, 33 ans après le dernier, Sean Kelly, dans le cercle fermé des coureurs à avoir remporté quatre Monuments différents dans leur carrière.
En quête depuis quelques années de son rêve de devenir le 3e coureur de l’histoire à gagner tous les Monuments, Gilbert a sans doute réussi le pas le plus compliqué dans cette direction. Au terme d’un nouveau chef d’œuvre.
Philippe Gilbert
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