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Cofidis, affaire de santé

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ParEurosport

Publié 07/11/2006 à 00:30 GMT+1

Les conséquences du dopage sur la santé des coureurs ont été au centre des débats lors de la première journée du procès Cofidis, lundi. "La dégénérescence physique, la folie et la mort" menacent les dopés, a affirmé la présidente de la 12e chambre correct

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Dans cette affaire jugée jusqu'à vendredi, dix personnes, dont sept coureurs ou ex-coureurs, sont poursuivies, non pas pour un trafic de produits dopants mais plutôt pour "une somme de comportements individuels illicites dans un milieu fortement marqué par la prise de médicaments et de substances interdites", selon l'enquête. Après avoir évoqué les cas de deux coureurs polonais absents lundi, Marek Rutkiewicz (25 ans) et Daniel Majewski (24 ans), le tribunal a interrogé l'ex-soigneur de Cofidis Boguslaw Madejak, 51 ans, dit "Bob", accusé de les avoir fournis et conseillés en produits dopants.
Tétanisé, les bras croisés, "Bob" s'est exprimé par monosyllabes. Sans formation médicale, après avoir été "plombier polonais" comme il dit lui-même, "Bob" connaît parfaitement les posologies des différents produits dopants mais dit n'avoir "jamais pensé" aux risques sanitaires. Pourtant, à Daniel Majewski qu'il considérait "comme un fils", il fournissait anabolisants, hormones, amphétamines, et diurétiques pour "couvrir" le tout. Etonnement de Ghislaine Polge qui lui lance sèchement: "C'est très simple, ces produits apportent la dégénérescence physique, la folie et la mort".
37.000 euros en médicaments
Ainsi, a expliqué Mme Polge, "jusqu'à la fin de la deuxième guerre mondiale, les coureurs cyclistes avaient une espérance de vie supérieure à celle du Français moyen, et ça s'est inversé à partir de 1945". Dans l'affaire Cofidis, "outre le fait qu'il y a beaucoup de tricherie, (...) il y a aussi un vrai problème de santé publique", a insisté la magistrate. La pharmacopée est omniprésente dans le cyclisme comme dans d'autres sports de haut niveau. Par exemple, les enquêteurs ont découvert qu'en 2003, Cofidis avait officiellement dépensé 37.000 euros en médicaments.
"On se dit que ces coureurs doivent être gravement malades pour dépenser autant en médicaments", a raillé Mme Polge. L'ex-médecin de Cofidis, Jean-Jacques Menuet, a confié pendant l'enquête avoir découvert des coureurs soumis à "diverses addictions médicamenteuses et extra-sportives", énumérant "culture de l'injection, prises de somnifères, alcoolisation massive et conduites sexuelles déviantes" , à tel point qu'il dut "faire appel à un médecin psychiatre" .
Ni la structure sportive Cofidis Compétition, ni la maison-mère Cofidis SA ne sont poursuivies, elles ont toujours juré ne rien savoir. Selon le coureur David Millar, la direction pratiquait "la politique de l'autruche" sur le dopage. L'avocat de Cofidis, Me Raymond Dehors, a tenté de faire accepter lundi sa constitution de partie civile, plaidant longuement avoir subi un préjudice dans cette affaire. L'avocat de "Bob", Me Pierre Mairat, a réagi en promettant de prouver que "dans ce système" de dopage, la direction de Cofidis "a joué un rôle capital". Le tribunal a joint cette demande au fond. Il y sera donc répondu le jour du jugement. L'Union cycliste internationale (UCI), initialement partie civile dans le dossier, s'est finalement désistée.
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