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Retenez bien leurs noms : ces sept talents incarnent le futur du cyclisme français

Julien Chesnais

Mis à jour 07/03/2020 à 16:21 GMT+1

Ils ont 20 ans ou moins. La plupart sont encore amateurs, les autres découvrent tout juste le monde pro et tous incarnent le futur du cyclisme français. Parmi les très nombreux talents que comptent l'Hexagone, voici sept jeunes qui devraient faire les beaux jours des Bleus d'ici quelques années. Une liste non-exhaustive, classée selon l'âge.

Donovan Grondin (Arkea-Samsic) sur le Saudi Tour (crédit ASO / P. Ballet)

Crédit: Other Agency

Théo Nonnez, 20 ans, Conti Groupama-FDJ

Profil : Puncheur
Ce qu'il a déjà accompli : Le paradoxe vaut d'être souligné : ce fils d'un ancien Elite a grandi en détestant le cyclisme. Il a d'abord joué au foot, mais la curiosité a fini par le faire essayer le vélo en cadets. Un essai vite transformé. Alors qu'il n'était qu'un simple équipier, au service de Tanguy Turgis, le Francilien formé au PAC 95 est devenu champion de France Juniors en 2016. La surprise était totale. Pour lui y compris. Mais ce titre a agi chez lui comme un formidable déclic. Très désireux de prouver qu'il ne l'avait pas volé, il s'est imposé l'année suivante comme l'un des cadres de l'équipe de France Juniors, vainqueur d'une manche de la Coupe de France et 2e du Tour de Pays de Vaud en Coupe des Nations.
La Groupama-FDJ lui a vite fait les yeux doux. Après l'avoir suivi pour sa première année Espoirs, elle a lui offert un contrat pro dès 2019, dans le cadre de son équipe continentale, qui faisait alors ses débuts. Dans cette nouvelle formation, il a levé les bras dès sa première course, sur les Boucles de l'Essor, sous les yeux de Marc Madiot, qui avait fait le déplacement. Un lancement idéal suivi par des résultats prometteurs sur Liège-Bastogne-Liège Espoirs (4e) et la Ronde de l'Isard (5e).
Son horizon dans les années à venir : La seconde partie de la saison 2019 a été plus délicate, mais nul doute qu'il saura rebondir. Si tout va bien, il devrait passer à l'échelon World Tour dès 2021.
Il nous fait penser à... Benoît Cosnefroy. Pour ses qualités de puncheur et la finesse de son sens tactique.

Donavan Grondin, 19 ans, Arkéa-Samsic

Profil : Rouleur-pistard
Ce qu'il a déjà accompli : Tel un caméléon, il se fond à merveille dans chaque nouveau milieu qu'il intègre. Formé au VTT, il brille désormais à la fois sur piste et route, deux disciplines avec lesquelles il jongle avec une facilité déconcertante. En 2018, alors Juniors, il est devenu champion du monde de l'omnium puis champion de France de la course en ligne. Deux titres acquis en huit jours, avec entre-temps la 3e place en chrono, et ce malgré un déplacement de 1100 kilomètres entre le vélodrome d'Aigle et le Finistère. Il s'était révélé trois ans plus tôt par un premier titre national sur la route, en cadets, alors qu'il vivait encore à la Réunion.
l a quitté son île en septembre 2016, pour rejoindre le pôle de Bourges, un déracinement qui n'a pas entravé sa progression, bien au contraire. Chez les jeunes, au classement Vélo d'Or, celui que l'on surnomme "Dino" a toujours dominé les coureurs de son année (2000), une prouesse que personne n'avait réalisé avant lui. Formé au SC Saint-Andréen puis au Team 94 Cycling de Patrice Lerus, il a passé un an au Vendée U avant de rejoindre cette saison Arkéa-Samsic, alors qu'il n'est qu'en deuxième année Espoirs. Passer pro aussi jeune est suffisamment rare pour être souligné, chez les Français tout du moins. Thibaut Pinot est l'un des seuls à avoir été aussi précoce.
Son horizon dans les années à venir : Chrono, pavés, piste… son domaine de compétences est très large. A court terme, on l'attend sur les vélodromes. Pressenti pour faire l'américaine des JO de Tokyo, il vient de prendre la 6e place des Mondiaux avec Benjamin Thomas.
Il nous fait penser à… Sylvain Chavanel. Par son talent protéiforme, sa résilience, mais aussi par son agilité et sa faculté à virer très vite - comme nous l'avait fait remarquer Morgan Lamoisson, son ancien directeur sportif chez Vendée U.

Valentin Paret-Peintre, 19 ans, Chambéry CF

Profil : Grimpeur
Ce qu'il a déjà accompli : Six ans après son grand frère, Aurélien, pro chez AG2R La Mondiale, le Haut-Savoyard a lui aussi remporté la course que tout jeune grimpeur rêve de s'offrir : la Classique des Alpes Juniors. La victoire, acquise en solitaire juin dernier, était d'autant plus symbolique que son grand-père a grandi dans le village où était jugée l'arrivée (La Bridoire), et qu'il avait déjà pris la 2e place en 2019, derrière Eliott Pierre, un autre talent dont on pourrait vite entendre parler. La manière a impressionné. Dans le Mont du Chat, qui fait office de difficulté principale (9km à 7,5%), le champion d'Auvergne-Rhône-Alpes a explosé le meilleur temps que possédait David Gaudu sur Strava, vainqueur de cette épreuve en 2014, et ce pour plus d'une minute.
Formé par le père, l'Annemassien est un poids plume (49,2kg le matin de la Classique des Alpes) qui n'a pas peur des costauds. Il sait frotter, peut faire des places au sprint grâce à sa science du placement (4e d'étape sur le Tour du Pays de Vaud). Il arrive à limiter la casse en chrono et sait patienter jusqu'au moment opportun pour placer l'attaque décisive. C'est ainsi qu'il avait décroché sa première victoire en cadets, à Ancelle, lors d'une Coupe de France des départements en 2017. En somme, il est un pur grimpeur qui ne se limite pas à la haute montagne.
Son horizon dans les années à venir : Il marche dans les traces d'Aurélien et a logiquement intégré le Chambéry Cyclisme Formation. Sa dernière année Juniors a été hachée par plusieurs blessures à une épaule. Le passage dans la catégorie Espoirs ne s'annonce pas forcément évident, tout du moins à très court terme. Mais il a vraiment tout pour faire carrière.
Il nous fait penser à : David Gaudu… Pour son gabarit de poche et son grand potentiel en montagne. L'an dernier, son rapport poids/puissance était équivalent "voire légèrement supérieur" à celui du Breton. Une donnée rapportée par David Giraud, qui a dirigé les deux coureurs chez Van Rysel-AG2R La Mondiale U19.

Kevin Vauquelin, 18 ans, Chambéry CF

Profil : Pistard-Rouleur
Ce qu'il a déjà accompli : Formé à l'UC Tilly Val de Seulles et au pôle de Bourges, le Normand est double champion de France Juniors sur route, en chrono en 2018 et sur la course en ligne l'an dernier. Mais son domaine de prédilection demeure la piste. Sacré vice-champion du monde Juniors de poursuite par équipes deux années de rang - avec à la clé le record du monde le temps d'une journée, l'été dernier - il a intégré l'équipe de France Elite sur piste dès cet automne, au sortir des rangs Juniors. Ses débuts ont convaincu.
Fin janvier, il a fait partie de la poursuite par équipes victorieuse de la Coupe du monde de Milton, au Canada. Derrière, il a été pris aux Mondiaux de Berlin, même s'il n'a finalement pas disputé la moindre course. Il sait aussi bien grimper. En 2018, alors qu'il n'était que junior première année, il s'est classé 4e de la Classique des Alpes.
Son horizon dans les années à venir : S'il est programmé pour marcher sur les JO de Paris 2024, où il aura alors 23 ans, il compte bien mener une carrière sur la route en parallèle, et c'est pour ça qu'il a quitté la Normandie l'automne dernier pour rejoindre le Chambéry CF.
Il nous fait penser à : Benjamin Thomas. Par son profil de pistard-rouleur capable aussi de bien passer les bosses.

Hugo Page, 18 ans, Conti Groupama-FDJ

Profil : Rouleur-Sprinteur
Ce qu'il a déjà accompli : Fan de Thibaut Pinot et d'Arnaud Démare, il rêvait depuis petit de de devenir un coureur de la Groupama-FDJ. Le rêve est devenu réalité cet hiver puisqu'il a signé dans son équipe continentale alors qu'il sort tout juste des rangs juniors. Originaire de Clévilliers, un petit village d'Eure-et-Loire, il a fait ses classes à l'ES Auneau, sous la coupe de José Fonseca. En cadets, il s'est baladé en raflant 46 victoires sur route en deux ans, avec à la clé le Trophée Madiot, le vélo d'Or, et trois titres de champion de France sur piste, tous acquis en 2017.
Chez les juniors, il a remporté deux victoires sur le Tour du Pays de Vaud, en Coupe des Nations Juniors, et confirmé ses qualités de rouleur : l'an dernier, il a remporté tous les chronos qu'il a disputés sur le sol français (9), dont le championnat de France et le Chrono des Nations. Sa domination ne s'étale pas encore à l'international (7e des championnats d'Europe, 18e des Mondiaux). Mais quelques ajustements effectués sur sa position, en fin de saison dernière, semblent avoir déjà entraîné des progrès significatifs.
Son horizon dans les années à venir : Découvrir le monde professionnel à 18 ans, même si c'est au niveau continental, ne se fera sans doute pas sans un petit temps d'adaptation. Il sera d'ailleurs, avec le sprinteur francilien Paul Penhoët - son colocataire à Besançon, lieu de vie obligatoire pour intégrer la Conti - le Français le plus jeune dans l'effectif de la "Conti". Il ne faudra pas seulement le surveiller en contre-la-montre : il aime aussi les Flandriennes, possède une pointe de vitesse intéressante et se débrouille bien dans les bosses (10e de la Classique des Alpes Juniors).
Il nous fait penser à : Alexys Brunel. Pour son côté athlétique, son profil de spécialiste du chrono et son appétence pour les classiques.

Hugo Toumire, 18 ans, Chambéry CF

Profil : Complet
Ce qu'il a déjà accompli : Issu du VC Catenay, le Rouennais a été le junior français le plus performant sur la scène internationale en 2019, ce qui lui a valu le Vélo d'Or. En mai dernier, il a succédé à Remco Evenepoel au palmarès de la Course de la Paix, une épreuve par étapes emblématique de la Coupe des Nations Juniors qui n'avait jamais été remporté par un Tricolore en 54 ans d'existence. Ça vous classe un talent. Vice-champion de France de chrono, il s'est aussi classé 2e de Paris-Roubaix Juniors - le premier podium d'un Français depuis Tanguy Turgis en 2016 - et la victoire lui a sans doute échappé par la faute d'un sprint lancé de trop loin.
Cette frustration n'a pas duré bien longtemps. Car il n'est pas du genre à cogiter. Il trouve dans chaque chose du positif, a surtout soif d'apprendre et demeure très à l'écoute, trois de ses nombreuses qualités louées par ses entraîneurs chez Van Rysel-AG2R La Mondiale U19, structure Juniors où il s'est épanoui ses deux dernières années. Sa décontraction lui joue parfois des tours, mais elle l'abrite aussi plutôt bien de la pression. Il a la tête bien faite. Passionné d'astronomie, il suit une école d'ingénieur à Lyon, où il a emménagé pour être au plus proche de Chambéry, son nouveau club pour ses débuts en espoirs.
Son horizon dans les années à venir : Il a les capacités pour briller sur tous les terrains, hormis peut-être la haute-montagne. S'il parvient à devenir davantage tueur que joueur, en se faisant notamment plus confiance en cas de sprint, il pourrait vite faire un malheur.
Il nous fait penser à : Geraint Thomas. Pour ses qualités variées, son allure sur le vélo et son côté décontracté.

Eddy Le Huitouze, 16 ans, EC Pluvignoise

Profil : Pistard-Rouleur
Il vient à peine d'entrer dans sa première année Juniors. Mais le monde pro s'y intéresse déjà de très près. Suivi l'an passé par Arkéa-Samsic, qui lui avait notamment prêté l'ancien vélo de Maxime Bouet, le Breton est désormais accompagné par l'équipe Groupama-FDJ. Elle lui a prêté deux vélos, dont un de chrono, l'a déjà accueilli en stage en Espagne, début février, et Benoît Vaugrenard, néo-retraité de la formation française qui habite à deux pas du Morbihannais, l'accompagne dans son entraînement. S'il attire autant d'attention, c'est qu'il s'agit du meilleur cadet de ses deux dernières années. Et d'assez loin.
Déjà vainqueur du Vélo d'Or de sa catégorie en 2018, il a remis ça l'an dernier avec le record de points à la clé. Il a décroché sept titres de champion de France sur piste ces deux dernières années. En 2019, il a amassé 19 victoires sur route, remporté le Trophée Madiot (l'épreuve de référence en cadets) et battu à deux reprises le record de France de la poursuite individuelle (3'26''448), qu'il a raboté de cinq secondes par rapport à la précédente marque. Il est un vrai petit cannibale en puissance et son prénom ne relève pas du hasard. Son père, ancienne terreur du peloton amateur breton, est un grand fan de Merckx. Il a ainsi naturellement appelé son fils … Eddy.
Son horizon dans les années à venir : Cette saison, il rêve de Paris-Roubaix Juniors et possède de grandes ambitions en chrono et sur la piste. Mais si dominer en cadets démontre un beau potentiel, il ne donne aucune garantie de faire carrière. En juniors, tout commence à peine. Il faut donc le laisser grandir. Mais il a la tête sur les épaules et semble posséder une vraie marge de progression.
Il nous fait penser à : Fabian Cancellara. Bien sûr, à cet âge, la comparaison, est plus que hasardeuse. Mais par son style - il est très bien posé sur sa machine, c'est beau à voir - sa vélocité, et sa capacité face à la montre, il tient un petit quelque chose du géant suisse.
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