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Julian Alaphilippe, victorieux des Strade Bianche : "Je vais essayer de gagner tout ce que je peux"

Julien Chesnais

Mis à jour 09/03/2019 à 18:11 GMT+1

STRADE BIANCHE - Julian Alaphilippe ne pouvait pas mieux lancer sa campagne de classiques en remportant les Strade Bianche, course qu'il découvrait ce samedi. Les sept prochaines semaines s'annoncent bien chargées pour le Français, tourné désormais vers Tirreno-Adriatico avant d'affronter Milan-San Remo et les classiques ardennaises. Un programme qu'il peut aborder avec beaucoup d'appétit.

Julian Alaphilippe, tout sourire avec le trophée le récompensant de sa victoire aux Strade Bianche, le 9 mars 2019

Crédit: Getty Images

On dit souvent d'une classique qu'il faut en connaître le moindre recoin avant de pouvoir envisager d'en faire son royaume. L'adage ne vaut visiblement pas pour Julian Alaphilippe. En avril 2015, le Français avait stupéfait son monde en frôlant la victoire sur la Flèche Wallonne puis Liège-Bastogne-Liège (2e), qu'il découvrait alors. Quatre ans plus tard, la pile électrique de Deceuninck-Quick Step a cette fois mis au fond dès son coup d'essai sur les Strade Bianche, épreuve toute jeune comparée à ses cousines belges mais dont la mythologie et la popularité grandit à vue d'œil chaque année.

L'Amérique du Sud lui a réussi

Les chemins blancs de Toscane étaient taillés pour l'ancien spécialiste de cyclo-cross, qui n'a d'ailleurs pas grand-chose à envier à l'habileté de Sagan sur une bécane. Mais il a dû attendre l'année de ses 26 ans pour s'y frotter. Question de timing, de programme. En 2019, c'était visiblement le bon moment de sauter le pas, alors qu'il s'apprête à enchainer avec Tirreno-Adriatico (une première là aussi) et Milan-San Remo. "Ça fait un moment qu'on me parle de cette course, qu'elle est bien pour moi, a-t-il expliqué sur la chaîne l'Equipe. Je savais que si je voulais venir ici un jour, c'était avec une bonne condition pour essayer de gagner."
Sa préparation a eu un fort accent latin. Après une longue coupure suite à sa déception des Mondiaux (8e), le Montluçonnais a passé un gros mois en Amérique du Sud, enchaînant avec brio Tour de San Juan (deux victoires) et Tour de Colombie (un succès) avant de rester une semaine supplémentaire en Colombie pour s'entraîner avec son coéquipier Alvaro Jose Hodeg et profiter des effets de l'altitude. Il n'est rentré en Europe que le 28 février. Avec une confiance déjà bien rodée. "J'ai travaillé dur tout l'hiver, mon début de saison a été au-delà de ce que je pouvais espérer. Arriver là en grande condition, avec une équipe très forte au départ, c'était parfait pour moi."
Je n'ai pas fait d'erreur aujourd'hui. Il ne fallait pas en faire
Ce samedi, la course s'est déroulée comme dans un rêve, échappant notamment aux aléas induits par les chemins de terre. "J'ai été chanceux, je n'ai subi aucune crevaison" reconnait-il. Lorsque la sélection s'est opérée, réduisant le peloton à une quinzaine d'unités, il comptait encore deux équipiers à ses côtés (Stybar et Lampaert). Un luxe qu'aucun autre favori n'a pu jouir. Et lorsque Jakob Fuglsang a démarré à 23 kilomètres du but, les jambes ont parfaitement répondu pour accompagner le Danois. Un adversaire qu'il a jugé "très fort" et dont il a su juguler les attaques avant de le crucifier à 300m de la ligne. "Je n'ai pas fait d'erreur aujourd'hui. Il ne fallait pas en faire" résume-t-il. Longtemps réputé pour ne pas tenir en place, Alaphilippe a couru au millimètre, ce qui suggère qu'un cap a véritablement été franchi.
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Round d'observation entre Jakob Fuglsang et Julian Alaphilippe dans le final des Strade Bianche 2019

Crédit: Getty Images

Même si le scénario lui a toujours été favorable, il jure qu'il ne s'est pas vu trop beau trop tôt : "Je n'ai été confiant qu'au dernier virage". En remportant sa 3e course d'un jour en World Tour (après la Flèche Wallonne et la Clasica San Sebastian l'an dernier), Julian Alaphilippe lance parfaitement sa campagne de classiques alors que sa formation est toujours aussi en réussite (15 victoires, dont un doublé pour l'ouverture des flandriennes le week-end dernier). Il a beaucoup d'appétit pour la suite : Tirreno-Adriatico, Milan-San Remo et bien sûr les classiques ardennaises, où il voudra doubler la mise sur la Flèche Wallonne et s'offrir, enfin, une première Doyenne. On peut croire sa promesse : "Je vais essayer de gagner tout ce que je peux".
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