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Tirreno-Adriatico - Julian Alaphilippe et les courses par étapes, histoire d'un malentendu

Christophe Gaudot

Mis à jour 07/03/2022 à 09:50 GMT+1

TIRRENO-ADRIATICO - Parmi les 37 succès de Julian Alaphilippe, trois concernent des classements généraux de courses par étapes. Depuis 2018, le double champion du monde est d'ailleurs fanny dans le domaine. Plutôt logique au regard de sa construction de carrière, le chiffre interroge pour autant. Franck, son entraîneur, nous livre quelques explications à cette disette.

Julian Alaphilippe, 2e du Tour de La Provence 2022

Crédit: Getty Images

Promis. Dans cet article il ne sera pas question des possibles, potentielles, prétendues ambitions de Julian Alaphilippe sur le Tour de France. Les courses de trois semaines, dont la plus prestigieuse d'entre elles, forment un trio à part. Ce qui va nous intéresser, ce sont les autres, celles qui garnissent l'essentiel du calendrier et qui durent entre quelques jours et une grosse semaine au plus. Celles qui font aussi le sel d'une saison à l'image d'un Tirreno-Adriatico toujours relevé et spectaculaire. Celles qui échappent au champion du monde français depuis quelques saisons.
Ne vous y trompez pas, s'il est bien l'homme des courses d'un jour, Alaphilippe compte pourtant des succès au général de courses par étapes. Le Tour de Californie (2016), et ceux de Slovénie et de Grande-Bretagne (2018) ne sont pas les plus prestigieux, mais il y a battu des coureurs comme Rohann Dennis, Wout Poels et surtout un certain Primoz Roglic. C'était un autre temps, il y a quatre ans, dans une carrière au haut niveau qui en compte huit. A posteriori, son succès américain est celui qui surprend le plus tant les étapes regorgeaient de cols d'une distance très respectable. De ceux (celles ?) qu'Alaphilippe craint un peu aujourd'hui.

Des places sur le Dauphiné et Paris-Nice

Depuis, il a terminé deux fois deuxième du Tour de La Provence et a pour meilleur résultat en World Tour, sa 6e place sur Tirreno-Adriatico 2019 derrière un quintet composé de Roglic, Adam Yates, Fuglsang, Dumoulin et Pinot. Du lourd, donc. "Maintenant il y a une forte concurrence sur ces courses", nous rappelle justement Franck Alaphilippe, son entraîneur. En février, pour sa reprise, il était déjà tombé sur un grand Nairo Quintana en Provence. Et pourtant, de l'avis de son coach, il aurait le profil pour faire mieux.
"Il a un profil passe-partout quand même. Il a fait des places sur le Dauphiné (6e en 2016), sur Paris-Nice (5e en 2017). Il serait même plutôt à l'aise sur ce type de course-là, il est grimpeur, il marche en chrono". Comme sur le Tour, Alaphilippe est très souvent acteur de ces courses par étapes. L'essentiel de ses succès (20 sur 37) s'est d'ailleurs fait sur des épreuves de quelques jours à une semaine. Alors pourquoi le bât blesse toujours à un moment ou à un autre ?
Premièrement, il est possible d'avancer l'augmentation du nombre de cols dans ces courses. Autrefois, certaines éditions de Paris-Nice pouvaient sourire à des puncheurs comme Laurent Jalabert, vainqueur trois fois ou plus tard David Rebellin et Luis Leon Sanchez. Même chose pour Tirreno-Adriatico où un Michal Kwiatkowski a triomphé en étant une exception parmi une liste de "vrais" grimpeurs. Sur la première, il s'est retrouvé par deux fois à jouer le général avant le dernier week-end. En 2017, maillot jaune sur le dos, il avait cédé sur les pentes du Col de la Couillole. L'année suivante, placé à 22 secondes de Luis Leon Sanchez, il avait plié sur celle de la Colmiane. Alaphilippe n'aime pas la haute montagne.

Milan-Sanremo en tête

Franck Alaphilippe avance une autre explication. Comme pour le Tour de France, tout est une affaire d'objectifs : "Lui s'est fixé les courses d'une journée parce c'est ce qu'il sait faire de mieux. Les entraînements et les cycles de préparation pour les courses d'un jour sont complètement différents".
Être bon et régulier sur une semaine demande d'autres qualités. Le toujours offensif Alaphilippe n'est pas le meilleur pour gérer son énergie au fil des jours, il ne le veut pas tout simplement. Le double champion du monde est un coureur de coups. Mais s'il tient à se monter sur toutes les courses, certaines sont courues avec une idée derrière la tête. "Quand il en a remporté, c'était souvent dans un cadre de préparation de course d'une journée, renseigne son entraîneur C'est plus une question d'objectif. Il a remporté la Slovaquie et la Grande-Bretagne dans le cadre de sa préparation au Mondial 2018."
Au vu de la concurrence (Pogacar, Vingegaard, Pinot, Mas, Carapaz, Lopez) et du parcours, voir Julian Alaphilippe triompher de la course des deux mers cette année serait une immense surprise. "Sur les courses italiennes, il a plus en vue les Strade Bianche et Milan-Sanremo", nous avait d'ailleurs glissé son entraîneur la semaine dernière. Ne vous étonnez pas de voir le double champion du monde faire beaucoup d'efforts. Etonnez vous en revanche s'il est toujours dans le coup au général avant le dernier chrono dimanche.
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