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Molard : "Un maillot de leader sur un Grand Tour, dans une carrière, ça marque"

Laurent Vergne

Mis à jour 30/08/2018 à 10:59 GMT+2

TOUR D'ESPAGNE 2018 – Voilà sept ans qu'un Français n'avait plus été aux commandes de la Vuelta. Lorsque Sylvain Chavanel s'était paré de rouge en 2011, Rudy Molard n'était même pas encore professionnel. Jeudi, il s'est hissé en tête du Tour d'Espagne et, ce maillot, le coureur de l'équipe Groupama-FDJ espère en profiter quelques jours.

Rudy Molard en rouge sur la Vuelta.

Crédit: Getty Images

Pour Rudy Molard, c'est l'heure de gloire. Beau et bon coureur, le Français a longtemps attendu de se retrouver dans la lumière. A 28 ans, c'est chose faite. Il y avait eu, déjà, sa victoire d'étape dans Paris-Nice au printemps. La plus belle de sa carrière. Pas de bouquet cette fois, mais c'est tout comme. En endossant le maillot rouge de leader sur la Vuelta, il change de dimension. "Un maillot de leader sur un Grand Tour... dans une carrière, ça marque, a-t-il confié au micro des Rois de la Pédale, sur Eurosport. C'est beau. C'est beaucoup d'émotion."
Le Rhodanien était pourtant loin de s'imaginer dans une telle position à son arrivée en Andalousie la semaine dernière. Sa saison a été longue et bien remplie. "En sortant du Tour de France et de la Clasica San Sebastian, j'étais un peu fatigué, poursuit-il. J'ai parié sur la récupération. Je suis parti en altitude pendant semaines." Rudy Molard était en compagnie de Tony Gallopin. Ensemble, ils ont notamment reconnu l'arrivée de l'étape en Andorre. Mais c'était "plus de la détente qu'autre chose", précise le nouvel leader de la Vuelta.
Je déteste les échappées à 25...
Arrivé de son propre aveu "un peu dans le dur" en Espagne, le grimpeur de l'équipe Groupama-FDJ s'est accroché les premiers jours. Y compris mardi, lors de la première arrivée an altitude où, même décroché par les leaders, il a fait la montée à fond, limitant ses pertes à trois minutes sur les principaux favoris. "Je sentais que les jambes n'étaient pas si mauvaises alors je me suis accroché, pour bien rentrer dans cette Vuelta, dit-il. Aujourd'hui, je suis récompensé."
Pourtant, même au départ de cette 5e étape, il était encore à des années-lumière de s'imaginer en rouge à l'arrivée. Quand on est 28e du classement général, on ne pense pas à ce genre de choses. "Le plan, assure le Français, ce n'était pas de prendre l'échappée du jour. Mais au vu de la tournure de la course, quand on a vu qu'il y avait des dégâts dans le peloton, je me suis dit ‘pourquoi pas en tirer avantage?’", raconte le héros du jour.
Voilà comment Molard s'est retrouvé dans une échappée-fleuve de 25 coureurs. Pas vraiment son truc. Pas loin d'être une galère. "Je déteste les échappées à 25, sourit le coéquipier de Thibaut Pinot. Le rythme est irrégulier, ça se regarde, ça s'attaque, on se fait facilement enterrer... Ce n'est pas du tout mon style d'échappée. Je préfère quand on est beaucoup moins nombreux." D'autant que lui, de par son positionnement au général, était marqué. Il a quand même voulu penser à la victoire d'étape, avant de se rabattre sur la possibilité de prendre le maillot rouge. Mais sur le tard.
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Le moment où Rudy Molard est officiellement devenu maillot rouge

Pinot : "Etre leader de la Vuelta, c'est quelque chose de très fort"

"Quand Mollema et Clarke sont partis, reprend Rudy Molard, je savais que c'était cuit pour la victoire d'étape, donc j'ai essayé d'aller chercher le maillot. Mais finalement, on termine à neuf secondes (ndlr : huit) alors peut-être que si on avait mieux collaboré, on aurait pu rentrer". Le tout dit avec une minuscule pointe de regret, car un grand bonheur l'attendait donc à l'arrivée. Même ses 20 secondes de pénalité pour un ravitaillement non-autorisé dans les vingt derniers kilomètres n'ont pas suffi à lui faire perdre le sourire. Il dispose "seulement" de 41 secondes de marge sur Michal Kwiatkowski, mais ça ne change pas grand-chose à son horizon.
Rudy Molard a une vraie opportunité de rester aux commandes jusqu'à dimanche, prochain rendez-vous important pour les ténors. D'ici là... "Il y a deux étapes 'light' qui arrivent. Si je peux le défendre jusqu'à dimanche, c'est déjà bien", juge le maillot rouge. Même si, comme il le dit lui-même, l'objectif numéro de Groupama reste de mettre Thibaut Pinot dans les meilleures dispositions pour le classement général. "Thibaut est bien en jambes, le but reste de bien l'entourer", a-t-il rappelé.
Mais qu'il se rassure, Pinot en personne entend bien que l'équipe assume ses nouvelles responsabilités. "J'espère bien qu'on va le défendre, affirme le Franc-Comtois. C'est tellement rare, surtout pour un Français. On va le défendre le plus longtemps possible. Etre leader de la Vuelta, c'est quelque chose de très fort." Promis, Thibaut Pinot n'est "pas jaloux", comme il le dit dans un grand sourire. "C'est une super nouvelle, une belle expérience. Rudy, c'est quelqu'un qui le méritait." Et qui va maintenant essayer d'en profiter.
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