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Quintana, Porte ou Nibali : les favoris du Tour d’Espagne passés au crible

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 25/08/2018 à 10:45 GMT+2

TOUR D’ESPAGNE – Après le Giro et le Tour, voici déjà l’heure du dernier grand tour de la saison avec la Vuelta, qui s’élancera samedi. Et, comme souvent sur les routes espagnoles, les revanchards de juillet affichent leurs ambitions, à l’image des deux favoris, Nairo Quintana et Richie Porte. Mais ce ne sont pas les seuls à rêver de rouge.

Les favoris de la Vuelta

Crédit: Eurosport

La cote des favoris

5 étoiles : Nairo Quintana (Movistar)
4 étoiles : Ilnur Zakarin (Katusha-Alpecin), Miguel Angel Lopez (Astana), Steven Kruijswijk (Lotto NL-Jumbo)
3 étoiles : Alejandro Valverde (Movistar), Richie Porte (BMC), Rigoberto Uran (EF Education-First), Thibaut Pinot (Groupama-FDJ)
2 étoiles : Fabio Aru (UAE Team Emirates), Vincenzo Nibali (Bahrain-Merida), Simon Yates (Michelton-Scott)
1 étoile : Wilco Kelderman (Sunweb), Bauke Mollema (Trek-Segafredo), Davide Formolo (Bora-Hansgrohe), David De la Cruz (Sky)

Nairo Quintana (Movistar, 28 ans)

A l’exception de Nibali, personne ne présente de telles références sur les Grands Tours. Sortant d’un Tour de France décevant, malgré une victoire d’étape, « Nairoman » abordera la Vuelta avec un fort sentiment de revanche. Comme en 2016 où le Colombien avait survolé la Vuelta en montagne après sa déception du Tour (3e). Et il ne faut pas oublier qu’il était 5e à trois jours à l’arrivée du Tour, avant sa chute. Alors pourquoi ne pas répéter l’histoire ? Débarrassé de la concurrence interne de Landa, blessé, il devra composer avec Valverde, ce dont il a bien plus l’habitude.
La question : Retrouvera-t-on enfin le Quintana souverain en montagne ?
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Nairo Quintana, ganador de la etapa 17

Crédit: Eurosport

Ilnur Zakarin (Katusha-Alpecin, 28 ans)

Le rang aussi élevé du Russe tient en bonne partie à la forme incertaine des cadors. Mais il serait dangereux d’oublier ses qualités. En retrait sur le Tour (9e) même s’il est monté en puissance, Ilnur Zakarin vient de finir en un peu plus d’un an dans le top 10 des trois Grands Tour (5e du Giro 2017) dont une prometteuse 3e place sur la dernière Vuelta. De quoi aborder l’édition 2018 avec ambition. Excellent grimpeur, solide rouleur, le Russe est le morphotype du coureur du Grand Tour, d’autant qu’il sait se montrer offensif lorsque cela est nécessaire.
La question : Peut-on gagner un grand tour sans savoir descendre ?
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Ilnur Zakarin

Crédit: Eurosport

Miguel Angel Lopez (Astana, 24 ans)

Un an après son premier top 10 sur un Grand Tour à l’occasion de l’édition 2017, le Colombien revient sur la Vuelta avec un statut bien différent : celui d’outsider très sérieux. Troisième du dernier Giro, Miguel Angel Lopez est un des meilleurs grimpeurs du monde, ce qu’avaient laissé entrevoir ses deux succès l’an passé. S’il peine à remporter des courses, à l’image du récent Tour du Burgos (2e), « Superman » a aujourd’hui l’expérience pour jouer les premiers rôlés. D’autant qu’il pourra compter sur une solide équipe à ses côtés, à l’image de Pello Bilbao (6e du Giro).
La question : Sera-t-il capable de prendre en montagne ce qu’il perdra en chrono ?
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Miguel Angel López (Astana)

Crédit: Getty Images

Steven Kruijswijk (Lotto NL-Jumbo, 31 ans)

Depuis trois ans, le Néerlandais est un des hommes à suivre sur trois semaines. Récent cinquième du Tour de France, Steven Kruijswijk n’a certes jamais semblé aussi fort que sur le Giro 2016, qu’il aurait probablement gagné sans sa chute. Mais sa capacité à être toujours là en fait un candidat très sérieux sur une Vuelta où aucun favori ne se dégage avec absolue certitude. Mais, pour rêver du maillot rouge, le "Cintre" devra forcer sa nature, lui dont les succès sont rares (2 en carrière, aucun depuis 2014), et s’affirmer leader unique malgré la présence de George Bennett.
La question : Sa régularité peut-elle suffire ?
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Steven Kruijswijk

Crédit: Getty Images

Alejandro Valverde (Movistar, 38 ans)

Il est toujours aussi difficile de classer l’Espagnol. Sur ses résultats récents en Grand Tour (aucun top 5 depuis le Giro 2016), et avec Quintana, cela pourrait paraître élevé. Mais c’est de la Vuelta dont on parle. Et Alejandro Valverde en est l’un des plus grands spécialistes moderne, avec un succès (2009) et le record de podiums (6). Le Murcien y est souvent à son meilleur niveau, même après des saisons "difficiles" (2e en 2012, 3e en 2014). Si le Mondial est cette année plus que jamais dans l’esprit de Valverde, courir en se réfrénant n’a jamais été dans le tempérament de l’Espagnol et on le voit mal se retenir en cas de bon résultat.
La question : Mondial ou Vuelta, que choisira-t-il ?
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Alejandro Valverde (Movistar) lors du Tour de France

Crédit: Getty Images

Richie Porte (BMC, 33 ans)

Forcé à l’abandon dès la 9e étape sur le Tour, l’Australien veut profiter de la Vuelta pour – enfin – étaler ses qualités sur trois semaines. Mais, beaucoup de questions se posent sur la condition du leader de la BMC, que lui-même estime incertaine. Intéressé lui aussi par le Mondial, l’Australien présente en plus assez peu de garanties finalement en Grand Tour. Si son niveau sur les épreuves d’une semaine (1er du Tour de Suisse, 3e en Romandie en 2018) n’est plus à démontrer, il est loin d’en être de même sur vingt-et-un jours (2 top 15 en 9 Grand Tours terminés). Mais il faudra se méfier du grimpeur de Tasmanie, notamment avec le chrono où il pourrait faire très mal.
La question : Montera-t-il enfin sur le podium d'un grand tour, comme son talent le mérite ?
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Richie Porte (BMC)

Crédit: Getty Images

Rigoberto Uran (EF Education-First, 31 ans)

Tombé sur le dernier Tour de France, Rigoberto Uran ne s’avance pour autant pas dans l’inconnu. Contrairement aux autres blessés de juillet, celui qui est déjà monté sur le podium du Giro (2e en 2013 et 2014) et du Tour (2e ne 2017) a vite repris la compétition à l’occasion de la Clasica San Sebastian (6e). De quoi se montrer ambitieux ? Si le Colombien vise clairement son premier podium sur l’épreuve, il n’en oublie pas que la Vuelta ne lui a jamais souri (27e en 2013 comme meilleur résultat). Bon grimpeur, parfois bon rouleur, il a pourtant tout pour y briller avec une belle équipe (Rolland, Woods, Moreno) à ses côtés.
La question : Sur une épreuve habituée à se jouer à coups de secondes, où gagnera-t-il du temps ?
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Rigoberto Uran (EF Education First Drapac), lors de la 9e étape du Tour de France 2018

Crédit: Getty Images

Thibaut Pinot (Groupama-FDJ, 28 ans)

A l’instar de beaucoup, le Français s’avance assez caché. Frustré par son abandon sur le Giro (alors qu’il était 3e), Thibaut Pinot mise beaucoup sur la fin d’année. Mais sur la Vuelta ? Bien sûr, le Franc-Comtois compte bien jouer le classement général d’une épreuve qu’il connait (7e en 2013) et sa reprise convaincante sur le Tour de Pologne (3e) donne un vrai crédit à ses ambitions. « Faire la Vuelta dans de bonnes conditions n’arrivera pas tous les ans » estime-t-il d’ailleurs. Mais, pour autant, le Tour d’Espagne n’est pas forcément son objectif ultime et il n’est pas sûr que Pinot donne tout en cas de mauvais jour. Après tout, il « n’a pas envie de finir cramé à Madrid ». Pas vraiment le discours d’un futur vainqueur.
La question : Peut-il se permettre de ne pas jouer la Vuelta à fond ?
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Thibaut Pinot (Groupama-FDJ)

Crédit: Getty Images

Fabio Aru (UAE Team Emirates, 28 ans)

Il y a un an, l’Italien aura sûrement bénéficié de trois voire même quatre étoiles. Mais, depuis, le grimpeur sarde n’a cessé de décevoir. Passé tout près du podium sur le Tour de France (5e après avoir été maillot jaune au soir de la 13e étape), Fabio Aru a ensuite explosé à la veille de l’arrivée sur la Vuelta et n’était plus rentré dans le top 10 d’une épreuve World Tour avant le récent Tour de Pologne (10e). Surtout, son dernier Giro qu’il a quitté malade sans jamais avoir pesé a très sérieusement inquiété. Mais la Vuelta a souvent réussi à l’Italien, vainqueur ici en 2015. Déjà.
La question : Annoncé leader, Aru le sera-t-il vraiment face à Dan Martin ?
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Italy's rider of team UAE emirates Fabio Aru reacts after crossing the finish line of the 9th stage between Pesco Sannita and the Gran Sasso during the 101st Giro d'Italia, Tour of Italy cycling race, on May 13, 2018.

Crédit: Getty Images

Vincenzo Nibali (Bahrain-Merida, 33 ans)

A la vue de son statut (Giro 2013 et 2016, Tour 2014, Vuelta 2010), Vincenzo Nibali mériterait d’être au niveau de Quintana. Mais rarement il n’aura abordé un Grand Tour avec autant d’incertitudes. A l’image de Porte, le Requin de Messine a quitté meutri le Tour de France et on a longtemps craint à la fin de saison. Mais la perspective du Mondial a préservé l’Italien, convaincu qu’un passage par la Vuelta était obligatoire. Mais dans quel état ? Lui qui n’a plus couru depuis le Tour assure que « gagner une ou deux étapes en dernière semaine » serait le meilleur scénario. Et si l’Italien nous a habitués à endormir la concurrence (Tour 2014 et 2015 par exemple), on serait cette fois tenté de le croire, d’autant que le Mondial est son grand objectif de la saison.
La question : Faut-il vraiment le considérer comme un candidat à la victoire ?
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Vincenzo Nibali à l'Alpe d'Huez.

Crédit: Getty Images

Simon Yates (Michelton-Scott, 25 ans)

Si l’on se fiait au potentiel, le Britannique serait sans nul doute bien plus haut. Ses performances pendant deux semaines sur le dernier Giro avaient bluffé plus d’un spectateur et le grimpeur de la Michelton-Scott pourrait tout à fait remettre ça sur la Vuelta. D’autant que ses qualités de puncheur se prêtent parfaitement aux forts pourcentages de l’épreuve, moins doté de ces enchaînements en haute montagne qui lui avaient coûté si cher en mai. Mais, à l’issue de ce Giro, sa capacité à jouer les premiers rôles durant trois semaines pose toujours question, malgré sa 6e place sur le Tour 2017. Et, même avec son frère Adam, sa formation semble également un peu moins armée en montagne que sur le dernier Tour d’Italie.
La question : Sera-t-il à son niveau stratosphérique du Giro ou à celui plus raisonnable entraperçu jusqu’ici ?
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Simon Yates lors de la 15e étape du Giro

Crédit: Getty Images

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