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Vuelta - Simon Yates garde un coup d'avance, mais tout l'invite à la prudence

Julien Chesnais

Mis à jour 12/09/2018 à 13:49 GMT+2

TOUR D'ESPAGNE - Simon Yates a augmenté son avance à l'issue de la 16e étape. Le maillot rouge devance désormais Alejandro Valverde pour 33''. Depuis le départ de la Vuelta, jamais un favori n'avait eu autant de marge sur son premier poursuivant. Yates est donc dans une excellente posture à cinq jours de l'arrivée. Mais son expérience du Giro et l'étroitesse des écarts l'obligent à la prudence.

Simon Yates en rouge à l'issue de la 16e étape de la Vuelta 2018

Crédit: Getty Images

Ce devait être un tournant de cette Vuelta. Mais le dernier contre-la-montre individuel de ces trois semaines espagnoles (le seul avec le chrono de 8 kilomètres à Malaga) n'a finalement que renforcé le leadership de Simon Yates, toujours en rouge à cinq jours de l'arrivée. Le Britannique a fait un pas intéressant vers la victoire finale ce mardi. Mais loin d'être définitif, évidemment.
Il a accru de sept secondes son avance sur Alejandro Valverde (33'' désormais), alors que ce dernier rêvait de prendre la tête à l'issue de ce chrono. "Je pense que j'ai fait un bon contre-la-montre. C'est juste que Yates, Mas et Kruijswijk ont été meilleurs", résumait simplement le vétéran espagnol de 38 ans.

Yates : "Il reste un long chemin"

Pour le Murcien, sa meilleure chance pour (re)prendre le pouvoir est sans doute passée. De son côté, Yates se montrait évidemment satisfait de la tournure des événements. "Je suis heureux de mon résultat, savourait le Britannique, qui avec sa 13e place du jour signait son 2e meilleur chrono en grand tour derrière sa 7e place à Jérusalem lors du dernier Giro. C'était une bonne journée mais il reste un long chemin."
Depuis le départ de cette Vuelta qui avance toujours en rangs (ultra) serrés, jamais un favori n'avait eu autant d'avance sur son premier poursuivant. Yates a maintenant 33 secondes de marge. Il en avait 26 la veille. Et seulement deux le jour d'avant. Le vent souffle dans son dos. Mais pas question, évidemment, de se voir trop beau trop tôt. Avec sa douloureuse expérience sur le dernier Tour d'Italie (13 jours en rose avant de tout perdre à l'avant-veille de l'arrivée), il est bien placé pour avancer la carte de la prudence.
"33 secondes sur Valverde, ce n'est pas grand chose, estime le leader de Mitchelton-Scott. J'avais beaucoup plus d'avance sur le Giro, plus d'une minute (58 secondes en réalité sur Dumoulin après le dernier chrono, placé lui aussi avant les cinq dernières étapes, ndlr). Et nous savons tous comment cela s'est terminé. Je ne sais toujours pas pourquoi j'ai craqué sur le Giro et j'espère ne pas connaître un jour sans. Mais c'est toujours une possibilité."

Le top 6 se tient en 1'34''

Il reste cinq jours de course. Deux étapes de plat (jeudi et dimanche) et trois en montagne (mercredi dans le Pays Basque, puis vendredi et samedi en Andorre). De quoi encore renverser la hiérarchie, sachant que les écarts restent bien ténus. Le top 6 se tient en 1'34''.
Chez Movistar, on continue d'agiter le monstre à deux têtes. Valverde a beau avoir 42'' d'avance sur Quintana - qui a signé un chrono honnête après deux dernières étapes de montagne un peu décevantes - il refuse l'étiquette de leader : "Moi en leader unique ? Je ne pense pas que ce sera le cas. Vous pouvez dire que je suis plus proche de Yates que Nairo, mais Nairo est toujours là. Et avoir deux coureurs pour jouer le maillot rouge est quelque chose qui devrait bénéficier à l'équipe."

Valverde : "Nous serons cinq contre Yates"

Même son de cloche chez Quintana : "Avoir une autre chance pour le général est une double menace pour nos rivaux. Et une double opportunité pour notre équipe." Pour l'heure, on ne peut pas dire que leur complicité soit évidente sur cette Vuelta. Le week-end dernier, lors des arrivées à Las Praeres puis aux Lacs de Covadonga, elle n'a jamais mis en difficulté Yates. "Nous devrons bien jouer stratégiquement mercredi, poursuit Valverde. J'ai 38 ans, et si je dois changer mon rôle pour devenir un lieutenant de choix, je n'hésiterai pas". Mercredi, la montée finale du Balcon de Bizkaia (7,3km à plus de 9%) s'annonce "explosive" selon les dires de l'Espagnol : "Elle convient très bien à Yates, pas seulement à moi. Nous serons cinq contre Yates. Mais il se montre très fort sur cette Vuelta."
L'autre grande menace pour Yates est la montée en puissance de Steven Kruijswijk (LottoNL-Jumbo). Ce mardi à Torrelavega, le Néerlandais a réalisé un début de chrono monstrueux (meilleur temps après 10 kilomètres) avant de se classer 5e à 51'' du vainqueur Rohan Dennis. "Il devient un peu meilleur à chaque étape, juge Yates. Et il est généralement bon sur les troisièmes semaines en grand tour. C'est un diesel. Nous devrons nous méfier de lui." Un élément de plus pour enflammer la dernière ligne droite de la Vuelta. Et compliquer la tâche de Yates vers sa quête d'un premier sacre en grand tour.
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Simon Yates

Crédit: Getty Images

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