Tour d'Espagne : Jesús Herrada remporte la sixième étape, Dylan Teuns endosse le maillot rouge

Il a vengé son frère. Mercredi, Jose Herrada avait manqué l'opportunité de s'imposer à l'Alto de Jalambre, vaincu par l'improbable duo de Burgos-BH, Angel Madrazo et Jetse Bol. Ce jeudi, c'était au tour de son frère cadet d'aller dans l'échappée. Et ce dernier a réussi à mettre au fond, lui. Pour remporter la 6e étape de la Vuelta, sa première victoire en grand tour, Jesus Herrada (Cofidis) a parfaitement manœuvré dans la montée finale d'Ares del Maestrat. Il a profité du travail de Dylan Teuns (Bahrain-Merida), son dernier compagnon d'échappée, avant de le déposer à 300m de la ligne. Le Belge s'en remettra. Car le nouveau maillot rouge, c'est lui.

Deuxième homme le mieux placé au général au sein d'une échappée de onze costauds (elle a mis environ une heure à sortir), Teuns devait se débarasser de David de la Cruz pour espérer endosser la tunique de leader. Ce fut chose faite à trois kilomètres de l'arrivée. Sur une attaque tranchante que seul Herrada a pu suivre. Le Belge, victorieux à la Planche des Belles Filles lors du dernier Tour, a ensuite tout donné pour creuser l'écart, à la fois sur le coureur d'Ineos et le peloton. Du pain bénit pour Jesus. Désintéréssé du général, l'ancien coureur de Movistar a gentiment attendu la ligne d'arrivée pour aller cueillir sa 6e victoire de la saison, la 17e pour Cofidis, qui ne s'était plus imposé en grand tour depuis Nacer Bouhanni. C'était l'an dernier. Déjà sur la 6e étape.

Arrivé avec 21'' de retard, Dorian Godon (AG2R La Mondiale) a complété le podium du jour alors que Bruno Armirail (Groupama-FDJ) s'est classé 5e. Deux beaux résultats pour les jeunes Français, agés respectivement de 23 ans et 25 ans, qui prennent part à leur premier grand Tour.

Comme la veille, le peloton a donc laissé la victoire à l'échappée. Mais cette fois, ce ne fut pas une balade de santé. Mais plutôt, pour certains, un chemin de croix. Une chute massive, à environ 80 kilomètres de l'arrivée, a mis fin à la Vuelta de quatre favoris. Nicolas Roche (5e), Rigoberto Uran (6e), Victor de la Parte (13e) ont tous été contraints à l'abandon, tout comme Hugh Carthy, l'équipier d'Uran chez EF Education First. Une véritable hécatombe. Le cauchemar n'était pas terminé pour la formation américaine. Tejay Van Garderen, présent dans l'échappée du jour, est également tombé, tout seul dans une descente, à 23 kilomètres de l'arrivée. Il a terminé bon dernier de l'étape. Alors qu'il pouvait tout à fait prétendre à la victoire.

Astana a tant bien que mal tenté de contrôler l'échappée. Mais elle n'a pas spécialement insisté dans le final, comme si elle consentait à lâcher le maillot rouge, un fardeau peut-être encombrant pour la formation kazakhe, moins aérienne que prévue en ce début de Vuelta. Le groupe des favoris, réglé au sprint par Pierre Latour, est ainsi arrivé avec 5'44'' de retard sur le vainqueur du jour.

Au lendemain de sa (re)prise du pouvoir, Miguel Angel Lopez reste en pole chez les cadors mais recule au 3e rang du général, à 1'00'' de Dylan Teuns et 22'' de David de la Cruz. Dans la roulante montée finale (8km à 5%), aucun favori n'a tenté de bouger, si ce n'est Tadej Pogacar, à 1,5km de l'arrivée. Le jeune Slovène a repris deux secondes au reste de la meute. Rien de bien significatif. Vendredi, la bataille devrait se révéler autrement plus intense sur les pentes de l'Alto Mas de la Costa. Une montée ultra-sèche de quatre kilomètres à 12,3%. Personne ne pourra s'y cacher.