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Tour d'Espagne - Sur la Vuelta, Chris Froome cherche les routes de la Reconquista

Benoît Vittek

Mis à jour 20/10/2020 à 15:35 GMT+2

VUELTA - Écarté du Tour, Chris Froome retrouve la Vuelta, où il s’est si souvent amusé entre 2011 et 2017. À l’époque, le Britannique était le meilleur coureur par étapes du monde.

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Crédit: Eurosport

Tiens, revoilà Chris Froome sur les routes de la Vuelta. Comme annoncé au mois d’août, lorsque Dave Brailsford a estimé qu’Egan Bernal avait le dos suffisamment solide pour assumer les ambitions des Ineos-Grenadiers sur le Tour de France, Froomey est arrivé ce week-end au Pays basque en vue de sa septième participation au Grand Tour espagnol, trois ans après la dernière. "Veni, vidi, vici", aurait alors pu proclamer celui qui compte sept Grands Tours à son palmarès. En 2020, il revient dans ses petits souliers.
Les suiveurs de la Vuelta pensaient même ne plus revoir la star britannique après son succès en Roja au bout de l’édition 2017. "Vous reviendrez ?", lui avait-il été demandé avec une pointe de scepticisme dans la salle de presse de l’Angliru, à la veille de la parade madrilène. "Je ne sais pas", avait souri "señor Froome". Il préférait partager son bonheur de vainqueur en puissance ("incroyable"), revenir sur sa relation avec l’épreuve ("après tant de deuxièmes places…"), et rappeler que l’avenir est plein de surprises : "Honnêtement, je n’ai pas encore pensé au Giro. Mon programme dépend aussi des parcours."
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"Froome est la personne qui m'a le plus inspiré chez Ineos"

Premier coureur à signer le doublé Tour - Vuelta dans cet ordre, Froome était alors tout puissant. Deux jours plus tôt, il avait forcé sur la ventoline, selon le résultat "anormal" d’un contrôle mené à l’issue de la 18e étape. Neuf mois plus tard, il ajoutait le Giro d’Italia à son palmarès, avant que l’UCI classe son dossier "anormal".
À 33 ans, Froome pensait avoir encore quatre ou cinq ans pour accumuler les succès au plus haut niveau. Entre les lignes, ses nouveaux horizons se dessinaient loin de l’Espagne : le Giro, sur lequel il a donc remporté son pari en 2018, et le Tour de France, où il espérait accrocher un cinquième succès historique après ses victoires de 2013, 2015, 2016 et 2017.

Depuis août, rien n’a changé

Trois ans plus tard, le champion déchu reste accompagné de quelques égards, mais les ambitions sont remisées au placard. Froome devrait porter le premier dossard de son équipe sur la Vuelta. Après tout, il en est un double vainqueur, depuis le déclassement de Juan José Cobo sur l’édition 2011, et y a connu de jolies aventures face à Alberto Contador et Nairo Quintana. Mais pour sortir le champagne sur la route de Madrid, la bande Ineos compte surtout sur Richard Carapaz, successeur de Chris Froome au palmarès du Giro et nouvel homme fort de la structure britannique.
Si la possibilité de voir Froome disputer le Tour de France en septembre est restée longtemps ouverte, ses courses de reprise du mois d’août laissaient déjà présager le couperet de sa non-sélection. L’interruption des épreuves a donné plus de temps à Froome pour se préparer, après sa très lourde chute sur les routes du Dauphiné 2019. Mais la pandémie a également éloigné le Britannique des exigences de la compétition, un passage incontournable pour redevenir pleinement un coureur professionnel.
Sur Tirreno-Adriatico, puis Liège-Bastogne-Liège, Froome s’est encore frotté au rythme des grandes courses. Il s’est encore montré trop limité. En Italie, sa faiblesse individuelle a remis en cause la stratégie collective des Ineos dans la 3e étape, vers Saturnia. Surtout, il a pris la marée dans le chrono de San Benedetto del Tronto : 80e, en concédant 1’33’’ à son jeune coéquipier Filippo Ganna en une dizaine de kilomètres. À Liège, il se présentait "dans une forme exceptionnelle", selon son directeur sportif Brett Lancaster. Sa course s’est soldée par un abandon.
"Je pense que j’ai encore plus à donner"
À ce niveau, l’ex-leader su Team Sky, déclassé chez Ineos et désormais en partance chez Israel Start-Up Nation, aura bien du mal à exister sur les routes de la Vuelta. Il peut retrouver du rythme, essayer de se rebâtir une confiance et une allure de champion avant la saison 2021.
Le parcours lui offrira pour cela toute une série de clins d’oeil à la Vuelta 2011, où tout a commencé pour lui. L’Angliru était déjà au programme il y a 9 ans, et Froome y avait distancé son leader Wiggo. Un peu plus tôt, il y avait eu La Covatilla, une première référence en montagne pour le jeune Britannique, et Salamanque, où il s’était emparé du maillot rouge de leader lors du contre-la-montre de la 10e étape.
On imagine difficilement Froome renouveler pareils exploits, mais un coup est toujours possible. Sur le Tour et surtout le Giro, l’équipe britannique a démontré tout son opportunisme pour rebondir après les abandons de Bernal et Thomas. Froome est parmi les plus compétiteurs les plus féroces de cette bande. Et il veut y croire dur comme fer : "Je pense que j'ai encore plus à donner. Il faut voir si je vais vraiment revenir au plus haut niveau mais je crois que c'est possible. Je n'ai plus de problèmes liés aux blessures que j'ai subies l'année dernière, tout est guéri à 100 %."
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