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La Vuelta - Altitude et cols longs : Et si, cette fois, Remco Evenepoel craquait ?

Christophe Gaudot

Mis à jour 03/09/2022 à 13:23 GMT+2

VUELTA 2022 - A-t-il une faiblesse ? Depuis le départ d'Utrecht, Remco Evenepoel écoeure ses adversaires sur tous les parcours, ou presque, et dans toutes les conditions. Résultat, il jouit d'une avance confortable au classement général sur Primoz Roglic et Enric Mas. Suffisante pour être déjà assuré de remporter le Tour d'Espagne ? Répondre à cette question avant ce weekend paraît bien ambitieux.

Un maillot rouge à terre : Chute sans conséquence pour Evenepoel ?

Comme un bachelier qui enchaîne les matières avant de chercher, tremblotant, son nom sur les panneaux de résultats, Remco Evenepoel passe, jour après jour, des épreuves sur la Vuelta. L'élève belge a ses matières préférées. Le chrono d'abord, coefficient 2 sur l'édition 2022, les ascensions courtes ensuite, dont l'importance est capitale sur un Tour d'Espagne. Le reste ? On demandait à voir et force est de constater que le candidat Evenepoel a bien travaillé. Reste deux interrogations : comment va-t-il gérer la haute altitude d'abord, la troisième semaine ensuite ? Réponse ce weekend en Sierra Nevada pour la première partie.
Avant la Vuelta, les bookmakers avaient placé Remco Evenepoel dans la roue virtuelle de Primoz Roglic, le plaçant au-dessus de tous les autres. Une information qui avait bien fait rire le principal intéressé qui confiait qu'une série regardée sur Netflix, justement sur cet univers, lui avait appris à s'en méfier. Le cas Evenepoel n'était pas simple à juger. Ses qualités sautent aux yeux mais jamais encore il n'a terminé de grand tour. Est-ce une surprise de le voir mener la Vuelta après deux semaines de course ? Pas vraiment. Avec de tels écarts ? Beaucoup plus. La Vuelta est-elle pliée pour autant ? Non.
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Quand le rouleau compresseur Evenepoel fait céder Roglic

L'altitude, "la chose la plus dure à gérer" pour Evenepoel

Car justement, il reste des épreuves à Remco Evenepoel. Et même avec un excellent départ, et des points (du temps) d'avance, le gamin ne peut pas se reposer sur ses lauriers. D'autant plus que même si la Vuelta 2022 n'a pas manqué d'étapes de montagne, elle a, comme souvent, tardé à proposer de la haute altitude, contrainte qu'elle est par sa topologie. La Sierra Nevada, son arrivée à 1 815 m samedi puis à 2 501 m dimanche, en propose franchement même si pour l'enchaînement de cols, on repassera. La Sierra de la Pandera ne sera précédée que d'une vraie ascension, même chose pour la Sierra Nevada.
"Je connais très bien l'étape de dimanche, a confié Remco Evenepoel lundi lors de la journée de repos. Mais tout le monde la connaît, tout le monde y va en stage. L'ultime ascension n'est pas la plus dure, elle est juste très longue. Et l'altitude sera la chose la plus dure à gérer". Dans le cyclisme, on a coutume de dire que la barre des 2 000 mètres fait le tri entre les grimpeurs. Au-dessus, un Nairo Quintana s'éclate, comme Egan Bernal. Remco Evenepoel n'est pas Combien et il n'a pas eu la chance de venir au monde aussi loin du niveau de la mer. Quand ce n'est pas naturel, il faut travailler. Et ça Remco sait le faire.
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Le profil de la 14e étape : Cela va grimper par paliers

En difficulté sur le Giro 2020

"Je me suis entraîné pour ça tout l'été, en juillet et en août, assure-t-il. A Livigno (où il était en stage avec Julian Alaphilippe notamment pendant le Tour de France). J'ai dormi à 2500, 3000 m d'altitude et je me suis entraîné en haut. Je me suis préparé avec beaucoup d'altitude, on sait que ça marche bien pour moi."
Dans sa jeune carrière, Evenepoel s'y est rarement frotté. On citera le Zoncolan et l'étape de Cortina d'Ampezzo sur le Giro 2020. Il avait souffert mais limité la casse sur la première avant d'exploser dans des conditions dantesques sur la seconde quand Bernal volait de son côté. Et cette année sur le Tour de Suisse, il est apparu deux fois en retrait sur les étapes 6 et 7.

La crainte du jour sans

"J'ai fait des ascensions plus longues à Livigno ou Alicante, confiait Evenepoel avant le départ de la Vuelta, il y a deux semaines. Je me suis concentré sur les efforts longs, plus longs que ceux de Liège-Bastogne-Liège ou la Clasica (qu'il a gagnés) qui étaient de deux, trois, cinq minutes. Là on parle d'efforts de 15, 20 ou 30 minutes. Il y a une approche différente pour cette deuxième partie de saison." Il faudra même pousser plus loin ce weekend. Si l'ascension se fait en deux temps, il faut 18 kilomètres pour grimper à la Sierra de La Pandera et un peu plus (19,4) le lendemain pour la Sierra Nevada.
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Le profil de la 15e étape : Arrivée à 2512 mètres d'altitude, toit de la Vuelta

Puisqu'il avait fait de cette Vuelta son unique objectif de la deuxième partie de saison, Remco Evenepoel l'a préparée comme jamais. "Si je disais que je ne suis pas mieux préparé qu'au Giro 2020, je serais en train de mentir, sourit-il justement. Je n'avais fait que cinq semaines avant le Giro, là c'était huit seulement pour la Vuelta". Alors à quoi s'attendre pour ce weekend ? Un nouveau coup de force, des attaques des adversaires, un feu d'artifice ? Un peu de tout ça sans doute. "Si les jambes ne sont pas là, tu ne suis pas sur les côtes courtes et pas plus sur les cols longs", calme le Belge. Le candidat Evenepoel ne craint finalement que le trou de mémoire et le jour sans.
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