La Vuelta - Jay Vine remporte la 8e étape du Tour d'Espagne, Evenepoel, Roglic et Mas se neutralisent

Les arrivées au sommet se suivent et se ressemblent. Le scénario aura peut-être été différent mais la finalité aura été la même. Après le Pico Jano jeudi, Jay Vine a dompté l’inédit Collau Fancuaya à l’occasion de cette 8e étape pour s’offrir sa deuxième victoire d’étape sur cette Vuelta 2022. Parti dans l’échappée, l’Australien d’Alpecin-Deceuninck a lâché tous ses compagnons un à un dans la montée finale. Comme si ça ne suffisait pas, il s’empare aussi du maillot de la montagne. Derrière, si les écarts ont été bien plus réduits, Remco Evenepoel a encore fait la sélection, seuls Mas (Movistar) et Roglic (Jumbo-Visma) pouvant le suivre, et conserve évidemment son maillot rouge, solidement accroché sur ses épaules.

La Groupama-FDJ est tombée sur un os. La formation de Marc Madiot avait pourtant tout bien fait en luttant pour intégrer la bonne échappée du jour, qui s’est formée après une lutte de plus de trente kilomètres. Et elle y était représentée en nombre avec les présences de Bruno Armirail, Sebastien Reichenbach et surtout Thibaut Pinot, le coureur protégé du jour. Mais tous les efforts fournis pour rejoindre, à contre-temps, l’échappée se sont sans doute payés pour le Franc-Comtois, incapable de suivre l’accélération, au train, de Vine, à 6km de l’arrivée. Comme tous les autres membres de l’échappée.

Irrésistible, aérien, pédalant avec beaucoup de légèreté plutôt qu’en puissance, l’Australien d’Alpecin-Deceuninck s’est rapidement détaché, faisant exploser ses adversaires un par un. Seul Marc Soler (UAE Team Emirates, finalement 2e) a un temps semblé en mesure de revenir sur lui, à son train, mais il n’a jamais pu opérer la jonction. Comme au Pico Jano, Jay Vine était intouchable. Comme au Pico Jano, Jay Vine a décroché la victoire d’étape, sa deuxième donc sur cette Vuelta, lui qui n’avait jamais gagné chez les professionnels avant le début de l’épreuve. C’est un Tour d’Espagne exceptionnel qu’est en train de réaliser l’Australien, passé en tête de toutes les ascensions ce samedi et nouveau porteur du maillot à pois bleu de la montagne. Histoire d’embellir encore un peu plus sa journée.

Son maillot rouge, Remco Evenepoel le portait déjà au départ de cette 8e étape et il le portera toujours dimanche. Homme fort des favoris au Pico Jano, le Belge a confirmé cette tendance de la première semaine dans le Collau Fancuaya. Après un gros travail de ses équipiers, le leader de la Vuelta a durci au train, comme à son habitude, pour distancer un à un ses adversaires, à l’exception – comme au Pico Jano – d’Enric Mas, désormais dauphin du Belge au général (+ 28’’). Toujours pas de victoire d’étape (5e à 1’20’’ de Vine) mais cette fois, on ne peut pas dire que c’était l’objectif du jour du Belge. Il a préféré se concentrer sur son maillot rouge et distancer ses adversaires.

Défaillant jeudi, Primoz Roglic (Jumbo-Visma) a cette fois été en mesure de suivre le tempo d’Evenepoel, même si son incapacité à attaquer ou à faire le sprint à l’arrivée en dit long sur ses capacités du moment. Mais si la forme monte, comme cela semble être le cas, gare au Slovène (3e du général à 1’01’’). Tous les autres ont subi la course. Si Sivakov a craqué chez INEOS, les Britanniques peuvent encore compter sur Geoghegan Hart (+ 26’’ sur le trio) et le champion d’Espagne Carlos Rodriguez, qui a longtemps tenu le trio infernal avant de finir en compagnie de Simon Yates (BikeExchange-Jayco), à 13’’ du trio.

Très vite lâché, Joao Almeida (UAE Team Emirates) a bien limité la casse, pour lui et pour son coéquipier Juan Ayuso qu’il a tracté sur les derniers kilomètres, mais concède 50’’, comme O’Connor (AG2R Citroen). Le vainqueur du Giro Jay Hindley (Bora-Hansgrohe, + 56’’) et surtout Gino Mäder (Bahrain-Victorious, + 1’40’’) sont les autres perdants du jour. En espérant pour eux que Las Praeres et ses pentes infernales sourient à d’autres coureurs qu’à Vine et Evenepoel, rois des cimes pour le moment dans cette Vuelta.