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La Vuelta : Remco Evenepoel (Quick-Step Alpha Vinyl), une chute pas si anodine.

Amaury Erdogan-Gutierrez

Mis à jour 05/09/2022 à 19:11 GMT+2

VUELTA 2022 – Un début d’explication. Voici ce qu’a apporté Remco Evenepoel lors de son passage face à la presse à l’occasion de la deuxième journée de repos lundi. Sa chute survenue lors de la 12e étape (jeudi) serait en partie à l’origine de la (relative) défaillance du Belge sur Sierra de la Pandera (14e étape). Un aveu pour celui qui compte calquer sa course sur celle de Primoz Roglic.

"Evenepoel doit inverser la tendance mercredi"

A la question "que faites-vous pour optimiser votre récupération ?", Remco Evenepoel a répondu l’œil malicieux : "Garder les conférences de presse aussi courtes que possible". S'ensuit un rire diffus dans l’assistance, à l’image d’un rendez-vous face à la presse escamoté avec la fraîcheur du jeune prodige (22 ans) qu’il est. Dans la volonté constante de progresser du Belge, le fait de porter un maillot de leader sur un grand tour lui offre un test grandeur nature qu’il appréhende sans stress. "Année après année, surtout après ma grosse chute (lors du Tour de Lombardie 2020, NDLR), j’ai beaucoup appris, confiait-il. Je pense que c’est la principale raison qui me pousse à rester calme dans des situations stressantes comme ces jours-ci."
C'est un fait, le stress enrobe grossièrement le cuissard du joyau de Quick-Step Alpha Vinyl. L’effervescence autour d’Evenepoel trouve racine dans l’attente du plat pays de recouvrer un vainqueur de grands tours. 44 ans après Johan De Muynck (Giro 1978), les Belges se sont remis à rêver. Une pression que n’élude pas le principal concerné. "C’est vrai que je peux devenir le premier Belge vainqueur d’un grand tour depuis un long moment, rappelait-il. Mais il reste encore six jours de course, donc je n’y pense pas vraiment. Je le savais déjà mais mentalement c’est mieux de rester calme et de se concentrer sur la course, jour après jour."
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Mas et Roglic l'ont attaqué mais Evenepoel a résisté : le résumé de la 15e étape

Sur sa chute : "J'avais les jambes dures"

Car le moindre pépin peut survenir, comme une chute par exemple. "Une chute peut vite arriver. On en a eu deux dans l’équipe, se désolait-il. Malheureusement, Julian (Alaphilippe) a dû abandonner. Pour moi, ça allait exceptés quelques dégâts à la hanche dans mes muscles. Samedi, ce n’était pas comparable avec hier (dimanche). J’avais les jambes dures à cause de la chute. Je ne pouvais pas me dresser sur les pédales, et tu as besoin de le faire dans les montées raides. Je pense que samedi c’était juste tous les points négatifs réunis en même temps, et j’ai quand même pu limiter les dégâts, même si j’ai perdu 54’’ sur Roglic (avec la bonification, NDLR). Dimanche, j’ai pu rebondir mais j’ai ressenti encore quelques douleurs dans les jambes. Aujourd’hui ça va déjà mieux, c’est une excellente nouvelle."
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Un maillot rouge à terre : Chute sans conséquence pour Evenepoel ?

Sa résistance en haute altitude : "C’est bon signe pour le futur"

En parlant de bonnes nouvelles, celle de sa réaction face aux sommets tutoyant les nuages a profondément affecté le Belge. "La question qui restait sans réponse, c’était face à la très haute altitude, pointait Evenepoel. Je pense que j’ai réussi à bien gérer ça. C’était ma première fois au-delà de 2500 mètres. Je n’étais pas complètement à fond et je n’ai pas explosé, car nous avons monté le pied à grande vitesse. Il y a eu certes des attaques mais ce n’était pas un de ces jours embarrassants pour moi. J’ai gardé mon rythme, sans exploser ni aller au-delà de mes limites. C’est bon signe pour le futur."
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Evenepoel a le sourire au lendemain de sa chute : "J'ai bien dormi"

Mon seul but est de suivre Roglic
Dompter les cimes oui, mais dompter les adversaires c’est encore mieux. Pas simple quand les rivaux s’appellent Primoz Roglic (2e, + 1’34’’) et Enric Mas (3e, + 2’01’’), deux gaillards habitués à surperformer sur les routes surchauffées de la péninsule. "Roglic était le plus fort des coureurs pour le général samedi, concédait-il. Mas était très fort hier (dimanche). Quand ce dernier a attaqué, je savais que j’avais encore un bon matelas d’avance sur lui. J’ai donc grimpé à mon rythme, en ne dépassant pas mes limites, ce qui était logique vu l’altitude. Le débours a été limité."
Toutefois, Evenepoel pointe un rival en particulier au milieu d’un top 5 qu’il juge très homogène. "Mon seul but est de suivre Roglic. Mais ce n’est pas juste Roglic et la Jumbo qu’il va falloir scruter, c’est tout le top 5." Nanti "d’une avance confortable" sur le Slovène, Remco craint surtout l’intervention d’éléments extérieurs à la course. "Ma plus grande peur ? Tomber malade, angoissait-il. Certains coureurs roulent avec le Covid (Ayuso, NDLR). Ne pas pouvoir finir la Vuelta à cause d’une maladie ou du Covid est ma plus grande peur. Ce serait un cauchemar. Et le danger guette à tous les virages. Tout le monde commence à craindre les routes glissantes ici dans le sud de l’Espagne. On est obligés de manœuvrer avec prudence."
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Quoi qu’il se passera, une fois le pied posé à Madrid, Remco se satisfera de peu. "Si on m’avait dit avant le départ que j’en serais là aujourd’hui, j’aurais signé des deux mains, souriait-il. Tout ce qui arrive maintenant est du bonus. Comme je l’ai déjà évoqué, une victoire d’étape assortie d’un top 10 ou top 5 serait un rêve pour moi." Un objectif forcément modeste au regard d’un niveau "bien plus haut que celui de l’an passé." Reste que le porteur de la tunique rouge semble paré pour la "grande bagarre" de samedi, dernier écueil de choix dans la défense de son précieux paletot.
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