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La Vuelta - Rudy Molard, le maillot rouge de leader du Tour d'Espagne lui va si bien

Christophe Gaudot

Mis à jour 24/08/2022 à 22:03 GMT+2

TOUR D'ESPAGNE - Pour la deuxième fois de sa carrière, Rudy Molard (Groupama-FDJ) est leader de la Vuelta. Bilbao est à 2022 ce qu'était Roquetas de Mar pour lui en 2018 : le lieu du bonheur. Il a fallu s'accrocher et avoir un peu de réussite mais après une terrible chute en 2021, précisément sur le Tour d'Espagne, le Français a chassé les idées noires et retrouvé un grand sourire.

Molard : "Après un an de galère, ce maillot rouge représente beaucoup pour moi"

"Aujourd'hui, on n'a aucune certitude, on verra ce que la Jumbo-Visma souhaite faire. Est-ce qu'ils vont laisser le maillot ou pas ? On verra. En tout cas, il faudrait être attentifs, et rester offensif. Il y aura sûrement une opportunité". A 32 ans, Rudy Molard en a vu du pays. L'Europe n'a plus de secret pour lui et il en va de même pour les grands tours, la Vuelta 2022 étant son 13e en la matière. Ce n'est pas pour rien qu'il s'est évertué à rester le plus proche possible du maillot rouge avant cette 5e étape, la première qui convenait parfaitement aux échappés. Pas pour rien non plus qu'il est le leader du Tour d'Espagne 2022.
Le petit jeu du journaliste, quand un groupe de fuyards se fait la malle, consiste à chercher le mieux placé au général. Celui qui a très envie que le leader de la course se montre magnanime parce qu'il pourrait en retirer le plus de bénéfices. Ce mercredi matin, il s'agissait de Rudy Molard, lové bien au chaud à 58 secondes de Primoz Roglic. Une paille dans une étape comme celle qui menait à Bilbao. Pour Molard, l'ennemi ne s'appelait ni Roglic ni Jumbo-Visma, mais Fred Wright (Bahrain-Victorious).
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Molard en rouge, Soler en solitaire : le résumé de la 5e étape

Du stress jusqu'au bout pour Molard

"J’avais juste à le suivre", a résumé le grimpeur de la Groupama-FDJ. L'équation était simple : avec quatre puis six secondes de retard quand Molard a pris une bonification, le Britannique n'avait "qu'à" remporter l'étape pour s'assurer de la prise du maillot rouge ou à la 2e place pour se battre au centièmes de secondes avec le Français. Sur la ligne, Wright a terminé… troisième. "Il était très fort, avouait un Molard soulagé de voir Marc Soler s'imposer. Je savais qu’il était était très rapide pour le sprint, et quand Nikias Arndt est revenu de l’arrière, c’était mieux pour moi, pour le sprint. A la fin, j’étais stressé pour la victoire."
"I dit it again !", s'est-il ensuite exclamé. C’est un grand jour pour moi. J’y pensais depuis hier, je n’étais pas très loin au général. J’ai dit à mes équipiers qu’il était possible de prendre le rouge aujourd’hui, et je l’ai fait !" L'histoire bégaye avec Rudy Molard, pour qui ce maillot rouge est une vieille connaissance. En 2018, c'est déjà sur la 5e étape qu'une échappée lui avait permis de prendre les commandes du général. Lui que l'on disait talentueux mais qui ne gagnait jamais ou presque (une étape du Tour du Limousin en 2015, une de Paris-Nice en 2018) connaissait enfin son heure de gloire. Tout sauf un hasard que ceci arrive sur la Vuelta.
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Les RP sur Molard : "C'était maintenant qu'il fallait prendre le maillot rouge"

Quand Rudy Molard se rend sur le Tour, c'est le plus souvent pour travailler pour les autres. En Espagne, la Groupama-FDJ a rarement des ambitions au général. A l'instar de cette année, chacun des coureurs présents y a sa chance. Quentin Pacher avait tenté de la saisir mardi, lui l'a fait ce mercredi pour, sans doute, le plus grand bonheur de ses coéquipiers. "Ça représente beaucoup…", a-t-il lâché avant que les larmes ne montent au moment de se souvenir du Tour d'Espagne 2021.

Une chute et des mois de galère

"L'année dernière j’ai dû quitter la course, j’avais pris un grave accident (une chute massive lors de la 16e étape ; souffrant d’un pneumothorax, il abandonnait pour la 1re fois un grand tour, en douze participations) Je ne savais pas si j’allais pouvoir revenir à mon meilleur niveau et un an après, je suis leader de la course. C’est beaucoup… J’ai vraiment galéré cet hiver, j’ai fait plus de 9 semaines sans sport, la reprise a été difficile, après j’ai eu un covid vraiment sévère en janvier, je n’ai repris la compétition que fin mars. Et là, je suis leader d’un grand tour. Faut toujours y croire quoi."
Y croire, Rudy Molard pourra le faire aussi jeudi sur la 6e étape, qui devrait pourtant voir les meilleurs s'expliquer sur le Pico Jano que la Vuelta découvrira. Avec 4'09'' d'avance sur Primoz Roglic et sur une ascension dans ses cordes (12,5 km à 6,6%), le Français a largement de quoi maîtriser l'écart avec le groupe des favoris. La suite, ce sera une étape promise à une arrivée groupée puis deux nouvelles arrivées en altitude au Collau Fancuaya puis sur les terribles pentes de Les Praeres. Faire mieux que les quatre jours de 2018 s'annonce donc compliqué, mais un jour en rouge suffira évidemment au bonheur de Rudy Molard.
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Le profil de la 6e étape : Une arrivée au sommet pour dessiner la hiérarchie

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