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Tour d'Italie : Quintana, ou L’émergence colombienne consacrée

Jean-Baptiste Duluc

Publié 31/05/2014 à 20:35 GMT+2

Avec la probable victoire au général et chez les jeunes de Quintana, ainsi que le maillot de meilleur grimpeur d’Arredondo et quatre victoires d’étapes, les Escarabajos ont dominé ce Tour d’Italie 2014. La simple confirmation que la Colombie est la grande nation montante du cyclisme.

Nairo Quintana (Movistar), nouveau maillot rose

Crédit: AFP

A Trieste, ce dimanche, le Giro aura des drôles d’airs de Tour de Colombie. Pas moins de trois Colombiens devraient monter sur les podiums du Tour d’Italie. Une grande première dans l’histoire de cette course de trois semaines. Car, au contraire du Tour de France ou, plus encore, de la Vuelta, l’épreuve transalpine n’avait jamais réussi aux compatriotes de Nairo Quintana. La saison passée, Rigoberto Uran avait été le premier à monter sur le podium du Giro (2e). Cette année, ils sont deux. Aux deux premières places qui plus est. Avec le jeune (20 ans) Sebastian Henao, ils sont même trois dans les 22 premiers. Seuls les Français (4) et les Italiens (5) font mieux ! Et dire que la Colombie attendait depuis 1987 un successeur à Luis "Lucho" Herrera, vainqueur de la Vuelta en 1987 et jusqu’à ce dimanche unique escarabajo détenteur d’un Grand Tour …
Ce sacre colombien sur les routes transalpines n’est pas surprenant pour autant. Il confirme la montée en puissance de la Colombie dans le cylisme mondial et particulièrement les courses par étapes depuis un an. Juste avant le podium de Rigoberto Uran sur le Tour d’Italie, Quintana avait signé sur le Tour du pays Basque 2013 le premier succès colombien sur une épreuve World Tour, prouesse imitée par Carlos Betancur cette saison sur Paris-Nice. Depuis la création du World Tour, la Colombie n’avait jamais pesé lors des grandes courses. Les  escarabajos  se sont bien sûr toujours montré lors des étapes de montagne, par leurs envolées dans les grands cols. Mais les classements généraux n’étaient pas la tasse de thé des Colombiens. Jusqu’à l’an dernier. Alors que la Colombie n’avait jamais terminé dans le top 10 du classement par nations ou n’avait eu de coureur au classement individuel, voilà qu’en 2013, on retrouve la Colombie troisième nation, avec un coureur dans les dix meilleurs mondiaux et deux sur les podiums de Grands Tours !

Formation et politique : les racines du succès colombien

Le retour de la Colombie au plus haut niveau a débuté depuis plusieurs années maintenant. La création d’une équipe 100% colombienne, la Colombia, par le ministre des sports Jairo Clopatofsky démontre la volonté des dirigeants colombiens de refaire du cyclisme un sport majeur de la nation sud-américaine. Même si cette équipe se contente pour l’instant d’évoluer au niveau Continental et peine à y signer de grands coups d’éclat malgré un talent brut comme Fabio Duarte, 4e du Tour du Trentin en avril. Surtout, chez les jeunes, les Colombiens sont performants depuis plusieurs années désormais. Leader de la Colombia depuis six ans, Fabio Duarte avait été sacré champion du monde en 2008 à Varèse. Devant des coureurs comme Degenkolb, Rui Costa ou Swift, excusez du peu ! Un tel titre n’assure en rien une grande carrière après (qui se souvient que Dmytro Grabovskyy a été champion du monde espoirs en 2005 ?) mais  témoigne tout de même de la réussite nouvelle chez les jeunes des Colombiens. Surtout quand ce titre est confirmé l’année suivante par une médaille d’argent (Betancur).
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Fabio Duarte, champion du monde espoirs 2008

Crédit: Panoramic

Mais, chez les jeunes, rien ne remplace comme épreuve de référence le Tour de l’Avenir. Le « must du must » pour les courses par étapes espoirs. Et, depuis quatre ans, la Colombie y a pris ses aises. En 2010, année du succès de Nairo Quintana, ils sont trois dans le top 10, deux sur le podium, remportent le classement de la montagne et deux étapes (les deux par Quintana). Une vraie razzia ! Un an plus tard, la domination est moindre mais Esteban Chavès (aujourd’hui chez Orica) succède tout de même à Quintana et ils sont deux dans le top 6. En 2012, ce n’est plus un Colombien qui s’impose (le Français Warren Barguil) mais Chamorro finit tout de même deuxième du général. Avec de tels états de serivce, ce n’était qu’une question de temps pour voir la Colombie régner également lors des courses par étapes du monde professionnel. Il faut croire que ce temps est venu.
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