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Passo Giau, Agnel, cronoscalata : les 10 étapes où va se jouer le Giro 2016 (2/2)

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 05/05/2016 à 14:44 GMT+2

TOUR D'ITALIE 2016 - Second volet de notre focus sur les étapes déterminantes de cette 99e édition, avec notemment une dernière semaine marquée, comme souvent, par une orgie de haute montagne.

Le somptueux col d'Agnel

Crédit: Imago

14e étape : Alpago (Farra) – Corvara (Alta Badia), 210 km

Pour beaucoup, c'est l'étape-reine de ce Giro. C'est en tout cas la plus mythique. Tracée dans les Dolomites, elle offre pas moins de six ascensions aux coureurs, en plus d'un final loin d'être plat, dont les trois célèbres Passo Pordoï (9,25km à 6,9%), Passo Sella (5,5% à 7,9%, max 12%) et Passo Giau (9,85km à 9,4%, max 13%), véritables classiques. Si les deux premiers sont à plus de 100km de l'arrivée, le sommet du Passo Giau, l'un des cols les plus durs d'Italie, n'est qu'à 42km de Corvara.
Avant lui, il faudra tout de même franchir deux autres difficultés, le Passo Gardena (5,75km à 4,3%) et le Passo Campolongo (6km à 5,9%, max 13%). Après cinq montées dont deux de première catégorie, on pourra supposer que c'est fini. Mais il reste 42km d'enfer... Et notamment la longue ascension du Passo Valparola (11,5km à 6,3%, max 14%) et un final loin d'être idéal pour un homme seul. Après un mur de 300m à 13% (max 19%) situé à 4,5km de l'arrivée, il restera 3000m en faux-plat montant pour rejoindre Covara. Qui succédera à Chiapucci, dernier vainqueur dans la cité trentine en 1992 ?
Le profil de la 14e étape du Giro 2016.

15e étape : Castelrotto – Alpe di Siusi, 10.85 km (contre-la-montre en côte)

Le troisième et dernier contre-la-montre de ce Tour d'Italie. Mais est-ce vraiment un chrono comme les autres ? Spécialité italienne depuis plusieurs années désormais, le "cronoscalata" offre toujours un spectacle particulier et des résultats sans appel. Le dernier disputé sur le Giro fut vit la victoire de Quintana sur les pentes du Monte Grappa. Cette fois, c'est l'Alpe di Siusi que les coureurs monteront lors de ce contre-la-montre de 10 km.
L'ascension de l'Alpe n'offre pas de gros pourcentages (un passage à 11% à trois kilomètres de l'arrivée) mais sa pente est très régulière, à plus de 8%. A moins d'une panne de jambes, les favoris ne perdront pas le Tour d'Italie ici. On y verra toutefois déjà plus clair au général et surtout, on saura qui semble être le meilleur grimpeur de ce Tour d'Italie 2016. En 2014, c'était Quintana. Et s'il n'avait devancé Aru que de 17'', le troisième du jour, Uran était pointé à 1'26'' ! Oui, le Monte Grappa est plus long et plus dur. Mais cela montre toutefois que les favoris devront répondre présent.
Le profil de la 15e étape du Giro 2016.

16e étape : Bressanone – Andalo, 133 km

Ce n'est pas la journée la plus dure, ni la plus longue, ni celle que fera le plus mal aux jambes. Mais elle pourrait bien sourire aux audacieux. Car le final, sans être très difficile, et le faible kilométrage (la plus courte étape en ligne de ce Giro) laisse possible bons nombre de scénarii. Si le Passo della Mendolla (14,8 km à 6,5%, max 10%), franchie à 68 km de l'arrivée, ne devrait influencer que sur le classement de la montagne, il n'en va pas de même avec le Fai della Paganella.
Avec son sommet situé à 11 km d'Andalo, ce col classé seulement en 2e catégorie a de bonnes chances de voir les favoris attaquer. Long de 10,3 km, le Fai della Paganella présente des pentes à 7,3% de moyenne avec un passage à 15% sur le haut. De quoi donner des idées, d'autant que les coureurs basculeront ensuite directement vers le pied de "l'ascension" finale d'Andalo, classée en 3e catégorie. Avec ses 4 km à 4%, il n'est tout juste qu'un bon faux-plat. Sauf que les chiffres sont trompeurs, les 1 500m derniers mètres étant tous plats. Mais, avant d'arrivée là, il faudra franchir les 2500m à plus de 6% du pied de l'ascension, avec même un passage à 9%.
Le profil de la 16e étape du Giro 2016.

19e étape : Pinerolo – Risoul, 161 km

C'est la première des deux étapes alpestres Franco-Italiennes. Et, pour franchir, la frontière, les organisateurs ont fait les choses en grand. Les coureurs devront, si le temps le permet, passer le Col d'Agnel, le troisième col le plus haut d'Europe (2744m) après l'Iseran et le Stelvio. Un monument, terrible pour les jambes avec ses 22km à 6,5% de moyenne. Situé en son sommet de 55km de l'arrivée. D'autant que, comme d'autres grands cols comme le Galibier ou l'Izoard, c'est sa deuxième partie la plus difficile.
La première moitié de l'ascension est en effet très irrégulière avec 13km à 4,2% de moyenne mais aussi des passages à 13%. Tout le contraire de la deuxième partie de la montée, avec 9,4km à 9,7% (max 11%). De quoi faire mal aux jambes avant de basculer vers Guillestre et le pied de la montée finale vers la station de Risoul, où aucun candidat pour le général n'a jamais gagné, que ce soit sur le Dauphiné (2010 et 2013) ou sur le Tour de France (2014). Avec ses 14km à 6% et des passages à 8%, la montée de Risoul est trop roulante pour faire de réelles différences. Mais le col d'Agnel auparavant peut changer bien des choses…
Le profil de la 19e étape du Giro 2016.

20e étape : Guillestre – Sant’Anna di Vinadio, 134 km

Pas un mètre de plat. Voilà ce que les organisateurs ont réservé aux coureurs pour cette dernière grande étape de montagne. Un parcours de haute volée, sur une distance très courte (à peine 134 km) mais avec pas moins de 63 kilomètres d'ascension (!). Alors, oui, jamais la pente ne franchira les 9% de toute l'étape. Mais les quatre ascensions n'en restent pas moins terribles. Il ne fera pas bon être endormi en début d'étape puisque les coureurs seront d'entrée dans le vif du sujet avec le Col de Vars et ses 19km à 5,7%. Et dire que c'est la deuxième montée la plus courte du jour...
Après cette mise en jambes pour le moins indigeste, le peloton plongera vers Jausiers pour y aborder le Col de Bonette. Comme avec le Col d'Agnel la veille, les coureurs dépasseront les 2700m d'altitude, un fait rare dans un même Grand Tour. Et comme avec le Col d'Agnel, ses 22,7km à 6,7% feront mal, même si le sommet est encore à 71 km de l'arrivée. A peine 63km de parcourus et déjà 42 d'ascension. Et ce n'est pas fini. Mais les coureurs pourront un peu récupérer lors de la longue descente (40km) qui les mèneront vers le pied du Col de la Lombarde et ses 20 km à 7%.
Au sommet, la frontière italo-française de nouveau, il restera à peine 10km et sans doute pas beaucoup plus de coureurs dans le groupe de tête. Mais une dernière montée, l'ultime ascension de cette 99e édition, se présentera. Pour atteindre la ligne à Sant'Anna di Vinadio, il faudra franchir les 2,3km à 8,3% de la montée finale. De quoi faire encore des écarts. Jusqu'au bout.
Le profil de la 20e étape du Giro 2016.
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