TOUR D'ITALIE - Pour les favoris, ce Giro s'est perdu partout, sauf à Milan
Mis à jour 28/05/2017 à 22:15 GMT+2
TOUR D'ITALIE - Alors que l'on s'attendait à la victoire d'un grimpeur, le Tour d'Italie 2017 est revenu finalement à Tom Dumoulin, longtemps catégorisé rouleur. Si le Néerlandais a réalisé la course parfaite, c'est beaucoup moins le cas des principaux favoris, qui ont chacun perdu le Giro à leur manière.
Nairo Quintana (Movistar)
Son bilan du Giro : 2e du général à 31'' et une victoire d'étape (la 9e, au Blockhaus)
Où perd-il le Tour d'Italie ? : On aurait pu parler des chronos. Mais c'est le point faible de Quintana, on le sait. Alors on évoquera plus la 14e étape vers Oropa. A cet instant, le Colombien est déjà – largement – distancé par Dumoulin, à la suite du chrono de Montefalco. Le leader de la Movistar doit profiter de chaque arrivée au sommet pour reprendre du temps au Néerlandais et le distancer. Et il compte bien profiter de la montée vers la Sanctuaire pour gratter quelques secondes.
C'est pour ça qu'il demande à son équipe d'imprimer un gros tempo au pied avant d'attaquer à 5km de l'arrivée. S'il possède un temps 20'' d'avance sur Dumoulin (à 2km), le maillot rose revient sur le sommet lorsque la pente est plus modérée et le distance même sur les pavés dans le final.
Perte estimée : D'un gain de 30'', il passe à un débours de 24''. Soit 54'' de perte. Plus que son retard à Milan.
A-t-il raison d'avoir des regrets ? : Pas vraiment. Ce jour-là, il tombe sur un Dumoulin en état de grâce face à la pente. Et les autres jours, il ne pourra pas vraiment faire plus, légèrement malade.
Vincenzo Nibali (Bahrain-Merida)
Son bilan du Giro : 3e du général à 40'' et une victoire d'étape (la 16e, vers Bormio)
Où perd-il le Tour d'Italie ? : Bien sûr, on pourrait évoquer sa défaillance dans le Blockhaus. Mais elle résulte au fond d'un problème plus profond et plus important : la mauvaise préparation de l'Italien. Cela peut sembler sévère vu sa 3e place finale (dans le top 5 depuis l'Etna !) mais on attendait mieux de la part du Requin de Messine. Surtout dans la manière.
Mais la préparation de Nibali avait déjà donné des signes inquiétants. Lui qui, en 2016, avait remporté le Tour d'Oman et fait 6e de Tirreno-Adriatico avant le Giro n'a rien réalisé de tel cette année. A la rue au Tour de San Juan, passif sur le Tour d'Abu Dhabi, transparent sur Tirreno-Adriatico, l'Italien a certes remporté le Tour de Croatie mais sans gagner d'étape et face à une concurrence très faible (il devance Roson et Hirt). Pas de quoi aborder le Giro dans les meilleures conditions.
Perte estimée : Elle est inestimable. Mais elle se compte sans nul doute plus en minutes qu'en secondes.
A-t-il raison d'avoir des regrets ? : Oui. En choisissant d'aller sur le Tour de Croatie, loin de la concurrence, Nibali n'a pas pu se tester comme il le faisait sur le Tour du Trentin (devenu Tour des Alpes). Son manque de jambes dans le Blockhaus et vers Piancavallo découle de ce choix.
Thibaut Pinot (FDJ)
Son bilan du Giro : 4e du général à 1'17'' et une victoire d'étape (la 20e, vers Asiago)
Où perd-il le Tour d'Italie ? : On aura pu parler des contre-la-montre, où le champion de France de la discipline a quand même déçu. Mais les chronos résultent toujours de certaines variables imprévisibles. Alors on a choisi de s'attarder sur les étapes post-jour de repos. L'étape de Bormio et… le chrono de Montefalco.
Sur ce dernier, que Pinot abordait en confiance avec une 2eplace au général à la suite de sa belle montée du Blockhaus, le Français avait même annoncé viser la gagne et le maillot rose. Il n'en a rien été, les jambes n'étaient pas là. Et, vers Bormio, il n'a jamais été en mesure de suivre Quintana et Nibali, pas plus que Zakarin et Pozzovivo. Lui qui voulait montrer ses progrès sur trois semaines a prouvé avec sa dernière semaine qu'il tenait la distance. Mais il n'a encore tout réglé.
Perte estimée : Lui dont on pensait qu'il perdrait entre 1'30' et 2' vers Montefalco a concédé 2'42''. Et, vers Bormio, il perd 1'30' sur Nibali, 1'15'' sur Quintana, ne reprenant "que" 1' à Dumoulin. Soit une perte de près de deux minutes en seulement deux jours…
A-t-il raison d'avoir des regrets ? : Non. Même si elle est frustrante, cette 4e place a paradoxalement plus de "valeur" et de signification que son podium sur le Tour 2014. Car la concurrence sur ce Giro était plus forte, il était plus attendu et il a répondu, n'hésitant pas à prendre les choses en main ces derniers jours. Même si le podium n'est pas là, ce Giro contribuera à le faire grandir. Et c'est le plus important.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Télécharger
Scannez ici
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité