Tom Dumoulin remporte le contre-la-montre, Christopher Froome dans le dur

Tom Dumoulin (Sunweb) a tapé du poing d'entrée. Dans les rues de Jérusalem, qui accueillait le premier départ hors Europe d'un Grand Tour, le vainqueur sortant du Giro a montré qu'il était prêt à défendre son titre ce vendredi en Israël. Avec son maillot de champion du monde sur le dos, le Néérlandais s'est offert le contre-la-montre de 9,7 kilomètres qui ouvrait la 101e édition du Tour d'Italie. Il s'est imposé pour deux petites secondes devant Rohan Dennis (BMC) et le champion d'Europe Victor Campenaerts (Lotto-Soudal). Le voilà déjà en rose.

Ses adversaires ont pris une petite claque. À l'image de Chris Froome, qui au bout d'une journée galère, a concédé 37 secondes sur son grand rival. Thibaut Pinot a un peu mieux limité la casse (16e à 34'').

Au moment de tomber lors de la reconnaissance du circuit sinueux de Jérusalem ce vendredi matin, on ne sait à quel point l'affaire du salbutamol a joué dans l'esprit embué de Chris Froome. Un peu, beaucoup, pas du tout ? Une chose est sûre, le Britannique, victime de brûlures sur le côté droit suite à cette péripétie, s'est ajouté une épine supplémentaire dans le pied avant même le départ de ce Giro. Touché physiquement (et psychologiquement ?), Froome n'a ensuite pas réussi son chrono, quelques heures plus tard, se contentant de la 21e place. Une prestation bien loin du standing du quadruple vainqueur du Tour. Mais après tout, vu sa journée et son niveau de forme depuis le début de saison, pouvait-on attendre beaucoup mieux du leader de la Sky ?

Au classement, Froome est précédé par un jeune Français, Rémi Cavagna (Quick-Step Floors), 20e à 35''. Parti de bonne heure, l'ancien champion de France Espoirs du chrono, 22 ans, a connu le bonheur d'être provisoirement en tête le jour de son baptême du feu en Grand Tour. Une joie de courte durée. Dans la foulée, une fusée australienne, du nom de Rohann Dennis, a tout ravagé sur son passage, repoussant de 33 secondes Cavagna, qui n'avait alors que huit secondes de marge sur Tanel Kangert (Astana), le premier à avoir brisé la barre des 13 minutes. Son temps de 12'04'' (pour une vitesse de moyenne supérieur à 48 km/h) est longtemps resté hors de portée.

José Gonçalves (Katusha-Alpecin, 4e à 12'') et Maximilian Schachmann (Quick-Step Floors, 8e à 21'') ont craqué dans la seconde partie du parcours alors qu'ils étaient plus rapides à mi-parcours. Le seul qui a tenu le rythme, c'est Dumoulin. Dernier coureur à quitter la rampe de lancement, ce fils de médecins a géré d'une précision de chirgurgien son effort. Quatre secondes d'avance à l'intermédiaire. Deux à l'arrivée. Un avantage infime mais suffisant au bonheur du leader de Sunweb, qui répond ainsi aux interrogations liées à sa forme après un début de saison poussif. Oui, Dumoulin est prêt à défendre son titre.

Il compte déjà une marge intéressante sur ses rivaux. Septième à 18'', Simon Yates (Mitchelton-Scott) est celui qui a le mieux encaissé l'uppercut. Suivent l'épatant Domenico Pozzovivo (Bahrain-Merida, 10e à 27''), Pinot (16e à 33''), Froome (21e à 37''), Esteban Chaves (Mitchelton-Scott, 40e à 46''), Fabio Aru (UAE Team Emirates, 47e à 50'') et Miguel Angel Lopez (Astana, 61e à 56''). Ce dernier a lui aussi été victime d'une chute lors de la reconnaissance, tout comme Konstantsin Siutsiou (Bahrain-Merida), lieutenant de Pozzovivo. Pour le Biélorusse, victime d'une fracture de la 3e vertèbre cervicale, le Giro est déjà terminé. Dans son malheur, Froome ne s'en est peut-être pas si mal tiré ce vendredi.